Douglas Adams - Le guide du routard galactique

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Le guide du routard galactique: краткое содержание, описание и аннотация

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SAVIEZ-VOUS…
que la planète Terre doit être détruite d’ici deux minutes ?
SAVIEZ-VOUS…
que votre meilleur ami est peut-être natif de Betelgeuse ?
SAVIEZ-VOUS…
que la poésie des vogons est vraiment exécrable ?
SAVIEZ-VOUS…
que le Président de nla Galaxie est peut-être moins idiotqu’il n’en a pas l’air (ou l’inverse) ?
SAVIEZ-VOUS…
quelle est la réponse à la Question fondamentalede la Vie, de l’Univers et du Reste ?
SAVIEZ-VOUS…que vous tenez en ce moment ce bouquin à l’envers ?
PAS DE PANIQUE ! Ce Guide du routard galactique a réponse à tout !

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PAS DE PANIQUE !

La seconde raison venait de ce que cet appareil était en fait le plus remarquable de tous les livres jamais sortis de chez les grands éditeurs de la Petite Ourse : Le Guide du routard galactique. Et s’il était publié sous la forme d’un micro-composant sub-méson-électronique, c’est que, présenté comme un livre classique, il aurait contraint le routard interstellaire à trimbaler avec lui l’équivalent (malcommode) en volume de plusieurs gros pâtés de maisons.

À part cela, la sacoche de Ford Prefect contenait deux ou trois Bics, un bloc et une grande serviette de bains de chez Marks et Spencer.

Le Guide du routard galactique a son mot à dire au sujet des serviettes :

La serviette, nous apprend-il, est sans doute l’objet le plus vastement utile que puisse posséder le routard interstellaire. D’abord, par son aspect pratique : vous pouvez vous draper dedans pour traverser les lunes glaciales de Jagran Bêta ; vous pouvez vous allonger dessus pour bronzer sur les sables marbrés de ces plages irisées de Santraginus V où l’on respire d’entêtants embruns ; vous pouvez vous glisser dessous, pour dormir sous les étoiles, si rouges, qui embrasent le monde-désert de Karafon ; vous en servir pour gréer un mini-radeau sur les eaux lourdes et lentes du fleuve Mite ; une fois mouillée, l’utiliser en combat à mains nues ; vous encapuchonner la tête avec afin de vous protéger des vapeurs toxiques ou bien pour éviter le regard du hanneton glouton de Tron (un animal d’une atterrante stupidité : il est persuadé que si vous ne le voyez pas, il ne vous voit pas non plus – con comme un balai mais très, très, très glouton) ; en cas d’urgence, vous pouvez agiter votre serviette pour faire des signaux de détresse et, bien entendu, vous pouvez toujours vous essuyer avec si elle vous paraît encore assez propre.

Plus important, la serviette revêt une considérable valeur psychologique : si, pour quelque raison, un rampant (rampant : non routard) découvre qu’un routard a sur lui une serviette, il en déduira illico que ce dernier possède également brosse à dents, gant de toilette, savonnette, boîte de biscuits, gourde, boussole, carte, pelote de ficelle, crème à moustiques, imperméable, scaphandre spatial, etc. Mieux encore, le rampant sera même heureux de prêter alors au routard l’un ou l’autre des susdits articles (voire une douzaine d’autres) que ledit routard aurait accidentellement pu « oublier » ; son raisonnement étant que tout homme ainsi capable de sillonner de long en large la galaxie en vivant à la dure, de zoner en affrontant de terribles épreuves et de s’en tirer sans avoir perdu sa serviette ne peut être assurément qu’un homme digne d’estime.

D’où cette phrase, désormais passée dans l’argot de la route : Hé, t’as sassé ce hoopy de Ford Prefect ? Voilà un frood qui sait où est sa serviette ! (sasser : être au courant / connaître / rencontrer /avoir des rapports sexuels avec // hoopy : gars vraiment équilibré // frood : gars vraiment incroyablement équilibré).

Gentiment niché au-dessus de la serviette dans la sacoche de Ford Prefect, le Sub-Etha Sens-O-Matic se mit à clignoter plus frénétiquement. À des kilomètres au-dessus de la surface de la planète, les gros machins jaunes commençaient à se disperser. À Jodrell Bank, quelqu’un décida que c’était le moment de se détendre avec une bonne tasse de thé.

— T’as une serviette sur toi ? demanda Ford à brûle-pourpoint.

Arthur, qui se battait avec son troisième demi, lui jeta un regard de biais.

— Pourquoi ? Ben, non… Je devrais ?

— Il avait renoncé à être surpris ; cela semblait désormais sans objet.

Ford fit claquer sa langue avec irritation :

— Finis de boire, pressa-t-il.

Juste à ce moment leur parvint de l’extérieur le grondement sourd d’un éboulement, par-dessus le brouhaha de la salle, le son du juke-box et les bruits du voisin hoquetant sur le whisky que Ford avait fini par lui payer.

Arthur s’étrangla avec sa bière et bondit sur ses pieds en glapissant : « Qu’est-ce que c’est que ça ?

— T’inquiète donc pas, le rassura Ford. Ils n’ont pas encore commencé.

— Dieu merci, dit Arthur et il se détendit.

— C’est sans doute simplement ta maison qu’on abat, constata Ford en vidant son dernier verre.

— Quoi ? s’écria Arthur : le charme était soudain rompu.

Arhur regarda autour de lui, affolé, et se rua vers la fenêtre.

— Mais bon Dieu, c’est qu’ils le font ! Ils sont en train de me démolir ma maison ! Tu peux me dire ce que je fous ici dans ce pub, Ford ?

— Au point où on en est, ça ne fait plus guère de différence, constata Ford. Laissons-les s’amuser.

— S’amuser ! glapit Arthur. S’amuser !

Et, d’un nouveau coup d’œil par la fenêtre, il vérifia qu’ils parlaient bien de la même chose.

— T’vas voir si on va s’amuser ! » et ce disant, il jaillit hors du pub en brandissant furieusement sa chope presque vide. On ne pouvait pas dire qu’il s’était fait des amis au bistrot ce midi.

— Arrêtez, tas de vandales ! Espèces de casseurs ! braillait Arthur. Bande d’Ostrogoths dérangés, voulez-vous bien arrêter !

Il fallait le rattraper : Ford se tourna vivement vers le barman et lui demanda quatre sachets de cacahuètes.

— Et voilà, monsieur », dit le barman en posant les paquets sur le comptoir. « Vingt-huit pence, s’il vous plaît.

Il plaisait à Ford qui le gratifia donc d’un nouveau billet de cinq livres en lui disant de garder la monnaie. Le barman le regarda puis il regarda Ford.

Il eut un frémissement soudain : il venait de faire la brève expérience d’une sensation pour lui incompréhensible car nul homme sur Terre ne l’avait encore éprouvée.

Dans les moments de grande tension, tout être vivant délivre un minuscule signal subliminal. Un signal qui trahit simplement (et avec une précision toute pathétique) quel est l’éloignement de la créature de son lieu de naissance. Sur Terre, comme il n’est guère possible de se trouver à plus de vingt mille kilomètres de son pays natal (ce qui ne fait vraiment pas loin) de tels signaux demeurent trop minimes pour être remarqués.

Ford Prefect était en ce moment même soumis à une tension extrême et lui, il était né à six cents années-lumière d’ici, aux confins de Bételgeuse.

Le barman oscilla quelques instants, frappé de plein fouet par cette impression d’immensité, aussi violente qu’incompréhensible. Il ignorait ce que cela signifiait mais n’en regarda pas moins Ford Prefect avec un nouveau sentiment de respect, voire de terreur.

— Êtes-vous sérieux, monsieur ? dit-il dans un timide murmure qui eut pour effet de faire taire toute la salle. « Vous pensez que la fin du monde arrive ?

— Oui, dit Ford.

— Mais… cet après-midi ?

Ford s’était ressaisi. Il se sentait à présent particulièrement désinvolte.

— Oui, répondit-il avec entrain. Dans moins de dix minutes, d’après moi.

Le barman ne pouvait croire à cette conversation mais il ne pouvait non plus croire à l’impression qu’il venait de ressentir.

— Alors il n’y a rien à y faire ?

— Non, rien, dit Ford en se bourrant les poches de sachets de cacahuètes.

Dans le bar silencieux, une voix éraillée partit d’un rire soudain devant cet étalage de stupidités.

Le voisin de Ford au comptoir était à présent quelque peu abruti. Il leva vers lui un regard incertain.

— Je croyais, commença-t-il, que le jour de la fin du monde, on était censés se coucher par terre en se cachant la tête dans un sac en papier ou un truc dans le genre.

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