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Stephen King: La Tour Sombre

Здесь есть возможность читать онлайн «Stephen King: La Tour Sombre» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию). В некоторых случаях присутствует краткое содержание. Город: Paris, год выпуска: 2007, ISBN: 978-2290332504, издательство: Éditions J'ai Lu, категория: Фэнтези / Ужасы и Мистика / на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале. Библиотека «Либ Кат» — LibCat.ru создана для любителей полистать хорошую книжку и предлагает широкий выбор жанров:

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Stephen King La Tour Sombre

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Les retrouvailles du ka-tet de Dix-Neuf auront été de courte durée, car les pistoleros doivent à nouveau se séparer pour accomplir les deux tâches dont dépend le sort de la Tour Sombre : mettre fin à l’ignoble labeur des Briseurs détruisant les Rayons, et sauver l’écrivain Stephen King d’une mort programmée qui les condamnerait inéluctablement. Et ce n’est là qu’un prélude à l’affrontement avec Mordred — monstre hybride enfanté par Mia/Susannah —, le dernier héritier de la lignée d’Eld mais aussi du Roi Cramoisi, lequel n’a pas dit son dernier mot. Pour Roland de Gilead, la Tour est à ce prix… un prix qu’il devra payer de tout son être, pour la survie de tous les mondes. STEPHEN KING fait partie de ces écrivains qu’il n’est plus besoin de présenter. autant de romans — et souvent de films — mondialement célèbres. Mais rien ne compte plus à ses yeux que le cycle de son Grand Œuvre, une saga-fleuve monumentale dont il entama l’écriture alors qu’il était encore étudiant, et qui connaît enfin sa conclusion aujourd’hui.

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— Elle fait dix kilomètres de plus, je sais ! Et puis c’est un vrai traquenard, mon salaud, mais on peut pas traverser East Stoneham, aujourd’hui. Les flics ont tout bouclé. Les Fédéraux, les péquenauds du coin, et même les types du Bureau du Shérif du comté d’Oxford.

— Vous voulez rire ? fit Eddie.

Ce qui lui parut une réponse sans risque.

Le type de la compagnie d’électricité secoua la tête d’un air sombre.

— Personne n’a l’air de savoir ce qui se passe, exactement, mais il y a eu une fusillade — peut-être même des armes automatiques — et des explosions.

Il tapota le vieux talkie-walkie déglingué qu’il portait à la ceinture.

— J’ai même entendu deux trois rumeurs, cet après-midi. Ça m’a pas surpris plus que ça.

Eddie n’avait aucune idée de quelles rumeurs il s’agissait, mais ce qu’il savait, c’est que Roland voulait reprendre la route. Il sentait l’impatience du Pistolero dans sa propre tête. Il voyait presque le moulinet impatient de la main, celui qui voulait dire : On y va, on y va.

— J’veux parler de terrorisme, précisa le type en gilet orange, avant de baisser la voix. Les gens croient pas que des saloperies pareilles, ça peut arriver en Amérique, mon pote, mais je vais vous dire, c’est pourtant le cas. Si c’est pas aujourd’hui, c’est pour bientôt. Ils vont finir par nous faire sauter la Statue de la Liberté ou l’Empire State Building, moi je vous le dis — les mecs de droite, les mecs de gauche, ou alors ces foutus Arabes. Il y a trop de dingues.

Eddie, qui avait dix ans d’avance et une petite idée de ce qui allait advenir de son pays, opina du chef.

— Vous avez sûrement raison. En tout cas, merci pour les infos.

— C’est juste pour vous faire gagner du temps.

Et, alors qu’Eddie ouvrait la portière de la Ford de John Cullum, le type ajouta :

— Vous vous êtes battu, monsieur ? Vous m’avez l’air bien amoché. Et puis vous boitez.

Eddie s’était bien battu, aucun doute là-dessus : on lui avait éraflé le bras et fourragé dans le mollet droit. Aucune des deux blessures n’était vraiment grave, et dans la précipitation qui avait suivi, il les avait presque oubliées. Maintenant, la douleur était de retour. Au nom du ciel, qu’est-ce qu’il lui avait pris de refuser les cachets de Percocet d’Aaron Deepneau ?

— Ouais, dit-il, c’est pour ça que je vais à Lovell. Le chien de ce type m’a mordu, et on va en discuter entre hommes.

Farfelu, comme histoire. Il faut dire qu’il n’avait pas de talent particulier pour les intrigues, ce n’était pas lui, l’écrivain. C’était le boulot de King. Quoi qu’il en soit, cela fit l’affaire et il se retrouva au volant de la Ford Galaxie de John Cullum avant que le type de l’électricité ait eu l’occasion de lui poser plus de questions. Eddie n’en demandait pas plus. Il s’empressa de quitter les lieux.

— Tu as obtenu les informations ? s’enquit Roland.

— Ouais.

— Bien. Tout est en train de lâcher à la fois, Eddie. Il faut qu’on retrouve Susannah le plus vite possible. Jake et le Père Callahan, aussi. Et ce bébé, quel qu’il soit, il arrive. Peut-être même qu’il est déjà là.

En sortant de la Route du Kansas, tournez à gauche, avait dit l’électricien à Eddie (le Kansas, comme pour Dorothy, Toto et Tante Em, et tout qui lâche en même temps), et c’est ce qu’il fit. Ce qui les embarqua en direction du nord. Le soleil s’était caché derrière les arbres, plongeant le bitume de la route à deux voies dans l’ombre. Eddie avait une conscience presque physique du temps qui leur échappait, qui lui glissait entre les doigts comme un tissu incroyablement cher et précieux, trop lisse pour qu’on le retienne. Il appuya sur l’accélérateur et la vieille Ford de John Cullum, en dépit de ses soupapes asthmatiques, redoubla néanmoins d’entrain. Eddie monta jusqu’à quatre-vingts à l’heure et en fit sa vitesse de croisière. Il aurait pu accélérer, mais la Route du Kansas était à la fois très sinueuse et mal entretenue.

Roland avait sorti de sa poche de chemise un morceau de papier qu’il avait déplié, et qu’il inspectait à présent avec attention (même si Eddie doutait que le Pistolero pût réellement déchiffrer le document : les mots écrits en lettres de ce monde demeureraient sans doute toujours un mystère, pour lui). En haut de la petite page, au-dessus de l’écriture tremblotante mais parfaitement lisible d’Aaron Deepneau (et de cet élément essentiel, la signature de Calvin Tower), apparaissait un petit castor dessiné, tout sourire, surmonté de la légende « À FAIRE AVANT D’ÊTRE DÉBORDÉ ». Bien stupide, comme jeu de mots.

Ne me pose pas de questions bêtes, je ne jouerai pas à tes jeux bêtes, pensa Eddie, et le sourire lui vint subitement aux lèvres. Roland s’accrochait toujours à ce point de vue, Eddie l’aurait juré, en dépit du fait qu’à bord de Blaine le Mono, c’étaient effectivement quelques questions bêtes bien amenées qui leur avaient sauvé la vie. Eddie était sur le point de faire remarquer que ce qui se révélerait sans doute le document le plus important de toute l’histoire de l’Humanité — plus encore que la Magna Carta ou que la Déclaration des Droits de l’Homme, ou encore que la Théorie de la Relativité d’Albert Einstein — portait un castor et un jeu de mots débile en en-tête, et il allait demander à Roland s’il connaissait celle de Toto qui… mais avant qu’il pût prononcer le moindre mot, la vague les frappa de plein fouet.

2

Son pied dérapa sur la pédale d’accélérateur, et ce fut heureux. Si Eddie avait continué à appuyer, lui et Roland auraient sans doute été blessés, voire tués. Lorsque la vague les engloutit, garder le contrôle de la Ford Galaxie de John Cullum cessa subitement d’être une priorité pour le jeune homme. Comme au moment où le wagonnet des montagnes russes arrive en haut de la grande montée, qu’il hésite un instant… qu’il s’incline légèrement… et que subitement il plonge… et qu’on tombe, le visage fouetté d’un souffle furieux d’air chaud et estival, avec la cage thoracique qui menace d’exploser et l’estomac qui flotte quelque part, derrière.

À cet instant, Eddie vit que tout ce que contenait la voiture de John Cullum s’était mis à flotter dans l’air — les cendres de sa pipe, deux stylos et un petit bloc anciennement posés sur le tableau de bord, le dinh d’Eddie et, constata-t-il, le ka-mai de son dinh, ce bon vieil Eddie Dean. Pas étonnant qu’il ait les tripes à la fête ! (Il n’avait pas senti que la voiture même, qui avait glissé avant de s’immobiliser sur le bas-côté de la route, flottait elle aussi, se balançant paresseusement d’avant en arrière, à une vingtaine de centimètres au-dessus du sol, comme un petit bateau sur une mer invisible.)

Puis la route de campagne à trois voies disparut. Bridgton disparut. Le monde disparut. Il entendit le carillon du vaadasch, repoussant et qui donnait la nausée, et il eut envie de grincer des dents, en signe de résistance… sauf que ses dents avaient disparu, elles aussi.

3

Tout comme Eddie, Roland ressentit très clairement qu’il se faisait soulever, puis suspendre, comme une chose qui aurait perdu ses attaches avec la pesanteur de la Terre. Il entendit lui aussi le carillon du vaadasch, mais comprit que ce n’était pas là le véritable vaadasch — du moins pas le genre de vaadasch qu’ils avaient connu jusqu’ici. Il s’agissait vraisemblablement de ce que Vannay aurait appelé aven kal, expression qui signifiait soulevé par le vent, ou bien porté par la vague. Mais le terme kal, à la différence du ka plus couramment employé, désignait une force naturelle, d’une puissance désastreuse, non pas un vent mais un véritable ouragan. Non pas une vague, mais un tsunami.

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