Émile Zola - Thérèse Raquin
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Chaque jour, les sensations des époux étaient à peu près les mêmes. Pendant la journée, lorsqu’ils ne se trouvaient pas face à face, ils goûtaient des heures délicieuses de repos; le soir, dès qu’ils étaient réunis, un malaise poignant les envahissait.
C’étaient d’ailleurs de calmes soirées. Thérèse et Laurent, qui frissonnaient à la pensée de rentrer dans leur chambre, faisaient durer la veillée le plus longtemps possible. Mme Raquin, à demi couchée au fond d’un large fauteuil, était placée entre eux et causait de sa voix placide. Elle parlait de Vernon, pensant toujours à son fils, mais évitant de le nommer, par une sorte de pudeur; elle souriait à ses chers enfants, elle faisait pour eux des projets d’avenir. La lampe jetait sur sa face blanche des lueurs pâles; ses paroles prenaient une douceur extraordinaire dans l’air mort et silencieux. Et, à ses côtés, les deux meurtriers, muets, immobiles, semblaient l’écouter avec recueillement; à la vérité, ils ne cherchaient pas à suivre le sens des bavardages de la bonne vieille, ils étaient simplement heureux de ce bruit de paroles douces qui les empêchait d’entendre l’éclat de leurs pensées. Ils n’osaient se regarder, ils regardaient Mme Raquin pour avoir une contenance. Jamais ils ne parlaient de se coucher; ils seraient restés là jusqu’au matin dans le radotage caressant de l’ancienne mercière, dans l’apaisement qu’elle mettait autour d’elle, si elle n’avait pas témoigné elle-même le désir de gagner son lit. Alors seulement ils quittaient la salle à manger et rentraient chez eux avec désespoir, comme on se jette au fond d’un gouffre.
À ces soirées intimes, ils préférèrent bientôt de beaucoup les soirées du jeudi. Quand ils étaient seuls avec Mme Raquin, ils ne pouvaient s’étourdir; le mince filet de voix de leur tante, sa gaieté attendrie n’étouffaient pas les cris qui les déchiraient. Ils sentaient venir l’heure du coucher, ils frémissaient lorsque, par hasard, ils rencontraient du regard la porte de leur chambre; l’attente de l’instant où ils seraient seuls devenait de plus en plus cruelle, à mesure que la soirée avançait. Le jeudi, au contraire, ils se grisaient de sottise, ils oubliaient mutuellement leur présence, ils souffraient moins. Thérèse elle-même finit par souhaiter ardemment les jours de réception. Si Michaud et Grivet n’étaient pas venus, elle serait allée les chercher. Lorsqu’il y avait des étrangers dans la salle à manger, entre elle et Laurent, elle se sentait plus calme; elle aurait voulu qu’il y eût toujours là des invités, du bruit, quelque chose qui l’étourdît et l’isolât. Devant le monde, elle montrait une sorte de gaieté nerveuse. Laurent retrouvait, lui aussi, ses grosses plaisanteries de paysan, ses rires gras, ses farces d’ancien rapin. Jamais les réceptions n’avaient été si gaies ni si bruyantes.
C’est ainsi qu’une fois par semaine, Laurent et Thérèse pouvaient rester face à face sans frissonner.
Bientôt une crainte les prit. La paralysie gagnait peu à peu Mme Raquin, et ils prévirent le jour où elle serait clouée dans son fauteuil, impotente et hébétée. La pauvre vieille commençait à balbutier des lambeaux de phrase qui se cousaient mal les uns aux autres; sa voix faiblissait, ses membres se mouraient un à un. Elle devenait une chose. Thérèse et Laurent voyaient avec effroi s’en aller cet être qui les séparait encore et dont la voix les tirait de leurs mauvais rêves. Quand l’intelligence aurait abandonné l’ancienne mercière et qu’elle resterait muette et roidie au fond de son fauteuil, ils se trouveraient seuls; le soir, ils ne pourraient plus échapper à un tête-à-tête redoutable. Alors leur épouvante commencerait à six heures, au lieu de commencer à minuit; ils en deviendraient fous.
Tous leurs efforts tendirent à conserver à Mme Raquin une santé qui leur était si précieuse. Ils firent venir des médecins, ils furent aux petits soins auprès d’elle, ils trouvèrent même dans ce métier de garde-malade un oubli, un apaisement qui les engagea à redoubler de zèle. Ils ne voulaient pas perdre un tiers qui leur rendait ses soirées supportables; ils ne voulaient pas que la salle à manger, que la maison tout entière devînt un lieu cruel et sinistre comme leur chambre. Mme Raquin fut singulièrement touchée des soins empressés qu’ils lui prodiguaient; elle s’applaudissait, avec des larmes, de les avoir unis et de leur avoir abandonné ses quarante et quelques mille francs. Jamais, après la mort de son fils, elle n’avait compté sur une pareille affection à ses dernières heures; sa vieillesse était tout attiédie par la tendresse de ses chers enfants. Elle ne sentait pas la paralysie implacable qui, malgré tout, la raidissait davantage chaque jour.
Cependant Thérèse et Laurent menaient leur double existence. Il y avait en chacun d’eux comme deux êtres bien distincts: un être nerveux et épouvanté qui frissonnait dès que tombait le crépuscule, et un être engourdi et oublieux, qui respirait à l’aise dès que se levait le soleil. Ils vivaient deux vies, ils criaient d’angoisse, seul à seul, et ils souriaient paisiblement lorsqu’il y avait du monde. Jamais leur visage, en public, ne laissait deviner les souffrances qui venaient de les déchirer dans l’intimité; ils paraissaient calmes et heureux, ils cachaient instinctivement leurs maux.
Personne n’aurait soupçonné, à les voir si tranquilles pendant le jour, que des hallucinations les torturaient chaque nuit. On les eût pris pour un ménage béni du ciel, vivant en pleine félicité. Grivet les appelait galamment «les tourtereaux». Lorsque leurs yeux étaient cernés par des veilles prolongées, il les plaisantait, il demandait à quand le baptême. Et toute la société riait. Laurent et Thérèse pâlissaient à peine, parvenaient à sourire; ils s’habituaient aux plaisanteries risquées du vieil employé. Tant qu’ils se trouvaient dans la salle à manger, ils étaient maîtres de leurs terreurs. L’esprit ne pouvait deviner l’effroyable changement qui se produisait en eux, lorsqu’ils s’enfermaient dans la chambre à coucher. Le jeudi soir surtout, ce changement était d’une brutalité si violente qu’il semblait s’accomplir dans un monde surnaturel. Le drame de leurs nuits, par son étrangeté, par ses emportements sauvages, dépassait toute croyance et restait profondément caché au fond de leur être endolori. Ils auraient parlé qu’on les eût crus fous.
«Sont-ils heureux, ces amoureux-là! disait souvent le vieux Michaud. Ils ne causent guère, mais ils n’en pensent pas moins. Je parie qu’ils se dévorent de caresses, quand nous ne sommes plus là.»
Telle était l’opinion de toute la société. Il arriva que Thérèse et Laurent furent donnés comme un ménage modèle. Le passage du Pont-Neuf entier célébrait l’affection, le bonheur tranquille, la lune de miel éternelle des deux époux. Eux seuls savaient que le cadavre de Camille couchait entre eux; eux seuls sentaient, sous la chair calme de leur visage, les contractions nerveuses qui, la nuit, tiraient horriblement leurs traits et changeaient l’expression placide de leur physionomie en un masque ignoble et douloureux.
Chapitre 25
Au bout de quatre mois, Laurent songea à retirer les bénéfices qu’il s’était promis de son mariage. Il aurait abandonné sa femme et se serait enfui devant le spectre de Camille, trois jours après la noce, si son intérêt ne l’eût pas cloué dans la boutique du passage. Il acceptait ses nuits de terreur, il restait au milieu des angoisses qui l’étouffaient, pour ne pas perdre les profits de son crime. En quittant Thérèse, il retombait dans la misère, il était forcé de conserver son emploi; en demeurant auprès d’elle, il pouvait au contraire contenter ses appétits de paresse, vivre grassement, sans rien faire, sur les rentes que Mme Raquin avait mises au nom de sa femme. Il est à croire qu’il se serait sauvé avec les quarante mille francs, s’il avait pu les réaliser; mais la vieille mercière, conseillée par Michaud, avait eu la prudence de sauvegarder dans le contrat les intérêts de sa nièce. Laurent se trouvait ainsi attaché à Thérèse par un lien puissant. En dédommagement de ses nuits atroces, il voulut au moins se faire entretenir dans une oisiveté heureuse, bien nourri, chaudement vêtu, ayant en poche l’argent nécessaire pour contenter ses caprices. À ce prix seul, il consentait à coucher avec le cadavre du noyé.
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