Marcel Proust - Le côté de Guermantes
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– Vous n’avez pas vu le maréchal des logis Saint-Loup ? demandai-je.
– Monsieur, il est déjà descendu, dit l’ancien.
– Je ne l’ai pas vu, dit le bachelier.
– Tu ne l’as pas vu, dit l’ancien, sans plus s’occuper de moi, tu n’as pas vu notre fameux Saint-Loup, ce qu’il dégotte avec son nouveau phalzard ! Quand le capiston va voir ça, du drap d’officier !
– Ah ! tu en as des bonnes, du drap d’officier, dit le jeune bachelier qui, malade à la chambre, n’allait pas en marche et s’essayait non sans une certaine inquiétude à être hardi avec les anciens. Ce drap d’officier, c’est du drap comme ça.
– Monsieur ? demanda avec colère l’« ancien » qui avait parlé du phalzard.
Il était indigné que le jeune bachelier mît en doute que ce phalzard fût en drap d’officier, mais, Breton, né dans un village qui s’appelle Penguern-Stereden, ayant appris le français aussi difficilement que s’il eût été Anglais ou Allemand, quand il se sentait possédé par une émotion, il disait deux ou trois fois « monsieur » pour se donner le temps de trouver ses paroles, puis après cette préparation il se livrait à son éloquence, se contentant de répéter quelques mots qu’il connaissait mieux que les autres, mais sans hâte, en prenant ses précautions contre son manque d’habitude de la prononciation.
– Ah ! c’est du drap comme ça ? reprit-il, avec une colère dont s’accroissaient progressivement l’intensité et la lenteur de son débit. Ah ! c’est du drap comme ça ? quand je te dis que c’est du drap d’officier, quand je-te-le-dis, puisque je-te-le-dis, c’est que je le sais, je pense.
– Ah ! alors, dit le jeune bachelier vaincu par cette argumentation. C’est pas à nous qu’il faut faire des boniments à la noix de coco.
– Tiens, v’là justement le capiston qui passe. Non, mais regarde un peu Saint-Loup ; c’est ce coup de lancer la jambe ; et puis sa tête. Dirait-on un sous-off ? Et le monocle ; ah ! il va un peu partout.
Je demandai à ces soldats que ma présence ne troublait pas à regarder aussi par la fenêtre. Ils ne m’en empêchèrent pas, ni ne se dérangèrent. Je vis le capitaine de Borodino passer majestueusement en faisant trotter son cheval, et semblant avoir l’illusion qu’il se trouvait à la bataille d’Austerlitz. Quelques passants étaient assemblés devant la grille du quartier pour voir le régiment sortir. Droit sur son cheval, le visage un peu gras, les joues d’une plénitude impériale, l’œil lucide, le Prince devait être le jouet de quelque hallucination comme je l’étais moi-même chaque fois qu’après le passage du tramway le silence qui suivait son roulement me semblait parcouru et strié par une vague palpitation musicale. J’étais désolé de ne pas avoir dit adieu à Saint-Loup, mais je partis tout de même, car mon seul souci était de retourner auprès de ma grand’mère : jusqu’à ce jour, dans cette petite ville, quand je pensais à ce que ma grand-mère faisait seule, je me la représentais telle qu’elle était avec moi, mais en me supprimant, sans tenir compte des effets sur elle de cette suppression ; maintenant, j’avais à me délivrer au plus vite, dans ses bras, du fantôme, insoupçonné jusqu’alors et soudain évoqué par sa voix, d’une grand’mère réellement séparée de moi, résignée, ayant, ce que je ne lui avais encore jamais connu, un âge, et qui venait de recevoir une lettre de moi dans l’appartement vide où j’avais déjà imaginé maman quand j’étais parti pour Balbec.
Hélas, ce fantôme-là, ce fut lui que j’aperçus quand, entré au salon sans que ma grand’mère fût avertie de mon retour, je la trouvai en train de lire. J’étais là, ou plutôt je n’étais pas encore là puisqu’elle ne le savait pas, et, comme une femme qu’on surprend en train de faire un ouvrage qu’elle cachera si on entre, elle était livrée à des pensées qu’elle n’avait jamais montrées devant moi. De moi – par ce privilège qui ne dure pas et où nous avons, pendant le court instant du retour, la faculté d’assister brusquement à notre propre absence – il n’y avait là que le témoin, l’observateur, en chapeau et manteau de voyage, l’étranger qui n’est pas de la maison, le photographe qui vient prendre un cliché des lieux qu’on ne reverra plus. Ce qui, mécaniquement, se fit à ce moment dans mes yeux quand j’aperçus ma grand’mère, ce fut bien une photographie. Nous ne voyons jamais les êtres chéris que dans le système animé, le mouvement perpétuel de notre incessante tendresse, laquelle, avant de laisser les images que nous présente leur visage arriver jusqu’à nous, les prend dans son tourbillon, les rejette sur l’idée que nous nous faisons d’eux depuis toujours, les fait adhérer à elle, coïncider avec elle. Comment, puisque le front, les joues de ma grand’mère, je leur faisais signifier ce qu’il y avait de plus délicat et de plus permanent dans son esprit, comment, puisque tout regard habituel est une nécromancie et chaque visage qu’on aime le miroir du passé, comment n’en eussé-je pas omis ce qui en elle avait pu s’alourdir et changer, alors que, même dans les spectacles les plus indifférents de la vie, notre œil, chargé de pensée, néglige, comme ferait une tragédie classique, toutes les images qui ne concourent pas à l’action et ne retient que celles qui peuvent en rendre intelligible le but ? Mais qu’au lieu de notre œil ce soit un objectif purement matériel, une plaque photographique, qui ait regardé, alors ce que nous verrons, par exemple dans la cour de l’Institut, au lieu de la sortie d’un académicien qui veut appeler un fiacre, ce sera sa titubation, ses précautions pour ne pas tomber en arrière, la parabole de sa chute, comme s’il était ivre ou que le sol fût couvert de verglas. Il en est de même quand quelque cruelle ruse du hasard empêche notre intelligente et pieuse tendresse d’accourir à temps pour cacher à nos regards ce qu’ils ne doivent jamais contempler, quand elle est devancée par eux qui, arrivés les premiers sur place et laissés à eux-mêmes, fonctionnent mécaniquement à la façon de pellicules, et nous montrent, au lieu de l’être aimé qui n’existe plus depuis longtemps mais dont elle n’avait jamais voulu que la mort nous fût révélée, l’être nouveau que cent fois par jour elle revêtait d’une chère et menteuse ressemblance. Et, comme un malade qui ne s’était pas regardé depuis longtemps, et composant à tout moment le visage qu’il ne voit pas d’après l’image idéale qu’il porte de soi-même dans sa pensée, recule en apercevant dans une glace, au milieu d’une figure aride et déserte, l’exhaussement oblique et rose d’un nez gigantesque comme une pyramide d’Égypte, moi pour qui ma grand’mère c’était encore moi-même, moi qui ne l’avais jamais vue que dans mon âme, toujours à la même place du passé, à travers la transparence des souvenirs contigus et superposés, tout d’un coup, dans notre salon qui faisait partie d’un monde nouveau, celui du temps, celui où vivent les étrangers dont on dit « il vieillit bien », pour la première fois et seulement pour un instant, car elle disparut bien vite, j’aperçus sur le canapé, sous la lampe, rouge, lourde et vulgaire, malade, rêvassant, promenant au-dessus d’un livre des yeux un peu fous, une vieille femme accablée que je ne connaissais pas.
À ma demande d’aller voir les Elstirs de Mme de Guermantes, Saint-Loup m’avait dit : « Je réponds pour elle. » Et malheureusement, en effet, pour elle ce n’était que lui qui avait répondu. Nous répondons aisément des autres quand, disposant dans notre pensée les petites images qui les figurent, nous faisons manœuvrer celles-ci à notre guise. Sans doute même à ce moment-là nous tenons compte des difficultés provenant de la nature de chacun, différente de la nôtre, et nous ne manquons pas d’avoir recours à tel ou tel moyen d’action puissant sur elle, intérêt, persuasion, émoi, qui neutralisera des penchants contraires. Mais ces différences d’avec notre nature, c’est encore notre nature qui les imagine ; ces difficultés, c’est nous qui les levons ; ces mobiles efficaces, c’est nous qui les dosons. Et quand les mouvements que dans notre esprit nous avons fait répéter à l’autre personne, et qui la font agir à notre gré, nous voulons les lui faire exécuter dans la vie, tout change, nous nous heurtons à des résistances imprévues qui peuvent être invincibles. L’une des plus fortes est sans doute celle que peut développer en une femme qui n’aime pas, le dégoût que lui inspire, insurmontable et fétide, l’homme qui l’aime : pendant les longues semaines que Saint-Loup resta encore sans venir à Paris, sa tante, à qui je ne doutai pas qu’il eût écrit pour la supplier de le faire, ne me demanda pas une fois de venir chez elle voir les tableaux d’Elstir.
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