Honoré Balzac - La Comédie humaine - Volume VII

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Mademoiselle Cormon ne trouvait cependant point dans sa personne l'auxiliaire obligé de ses désirs. Elle n'avait d'autre beauté que celle-ci improprement nommée la beauté du diable , et qui consiste dans une grosse fraîcheur de jeunesse que, théologalement parlant, le diable ne saurait avoir, à moins qu'il ne faille expliquer cette expression par la constante envie qu'il a de se rafraîchir. Les pieds de l'héritière étaient larges et plats. Sa jambe, qu'elle laissait souvent voir par la manière dont, sans y entendre malice, elle relevait sa robe quand il avait plu et qu'elle sortait de chez elle ou de Saint-Léonard, ne pouvait être prise pour la jambe d'une femme; c'était une jambe nerveuse, à petit mollet saillant et dru, comme celui d'un matelot. Sa bonne grosse taille, son embonpoint de nourrice, ses bras forts et potelés, ses mains rouges, tout en elle s'harmoniait aux formes bombées, à la grasse blancheur des beautés normandes. Ses yeux d'une couleur indécise arrivaient à fleur de tête et donnaient à son visage, dont les contours arrondis n'avaient aucune noblesse, un air d'étonnement et de simplicité moutonnière qui seyait d'ailleurs à son état de vieille fille: si elle n'avait pas été innocente, elle eût semblé l'être. Son nez aquilin contrastait avec la petitesse de son front, car il est rare que cette forme de nez n'implique pas un beau front. Malgré de grosses lèvres rouges, l'indice d'une grande bonté, ce front annonçait trop peu d'idées pour que le cœur fût dirigé par l'intelligence: elle devait être bienfaisante sans grâce. Or, l'on reproche sévèrement à la vertu ses défauts, tandis qu'on est plein d'indulgence pour les qualités du vice. Ses cheveux châtains, d'une longueur extraordinaire, prêtaient à sa figure cette beauté qui résulte de la force et de l'abondance, les deux caractères principaux de sa personne. Au temps de ses prétentions, elle affectait de mettre sa figure de trois quarts pour montrer une très-jolie oreille qui se détachait bien au milieu du blanc azuré de son col et de ses tempes, rehaussé par son énorme chevelure. Vue ainsi, en habit de bal, elle pouvait paraître belle. Ses formes protubérantes, sa taille, sa santé vigoureuse arrachaient aux officiers de l'Empire cette exclamation: «Quel beau brin de fille!» Mais avec les années, l'embonpoint élaboré par une vie tranquille et sage, s'était insensiblement si mal réparti sur ce corps, qu'il en avait détruit les primitives proportions. En ce moment, aucun corset ne pouvait faire retrouver de hanches à la pauvre fille, qui semblait fondue d'une seule pièce. La jeune harmonie de son corsage n'existait plus, et son ampleur excessive faisait craindre qu'en se baissant elle ne fût emportée par ces masses supérieures; mais la nature l'avait douée d'un contre-poids naturel qui rendait inutile la mensongère précaution d'une tournure . Chez elle tout était bien vrai. En se triplant, son menton avait diminué la longueur du col et gêné le port de la tête. Elle n'avait pas de rides, mais des plis; et les plaisants prétendaient que, pour ne pas se couper, elle se mettait de la poudre aux articulations, ainsi qu'on en jette aux enfants. Cette grasse personne offrait à un jeune homme perdu de désirs, comme Athanase, la nature d'attraits qui devait le séduire. Les jeunes imaginations, essentiellement avides et courageuses, aiment à s'étendre sur ces belles nappes vives. C'était la perdrix dodue, alléchant le couteau du gourmet. Beaucoup d'élégants parisiens endettés se seraient très-bien résignés à faire exactement le bonheur de mademoiselle Cormon. Mais la pauvre fille avait déjà plus de quarante ans! En ce moment, après avoir pendant long-temps combattu pour mettre dans sa vie les intérêts qui font toute la femme, et néanmoins forcée d'être fille, elle se fortifiait dans sa vertu par les pratiques religieuses les plus sévères. Elle avait eu recours à la religion, cette grande consolatrice des virginités; son confesseur la dirigeait assez niaisement depuis trois ans dans la voie des macérations; il lui recommandait l'usage de la discipline, qui, s'il faut en croire la médecine moderne, produit un effet contraire à celui qu'en attendait ce pauvre prêtre de qui les connaissances hygiéniques n'étaient pas très-étendues. Ces pratiques absurdes commençaient à répandre une teinte monastique sur le visage de mademoiselle Cormon, assez souvent au désespoir en voyant son teint blanc contracter des tons jaunes qui annonçaient la maturité. Le léger duvet dont sa lèvre supérieure était ornée vers les coins s'avisait de grandir et dessinait comme une fumée. Les tempes se miroitaient! Enfin, la décroissance commençait. Il était authentique dans Alençon que le sang tourmentait mademoiselle Cormon; elle faisait subir ses confidences au chevalier de Valois, à qui elle nombrait ses bains de pieds, avec lequel elle combinait des réfrigérants. Le fin compère tirait alors sa tabatière, et, par forme de conclusion, contemplait la princesse Goritza.

— Le vrai calmant, disait-il, ma chère demoiselle, serait un bel et bon mari.

— Mais à qui se fier? répondait-elle.

Le chevalier chassait alors les grains de tabac qui se fourraient dans les plis du pout-de-soie ou sur son gilet. Pour tout le monde, ce geste eût été fort naturel; mais il donnait toujours des inquiétudes à la pauvre fille. La violence de sa passion sans objet était si grande qu'elle n'osait plus regarder un homme en face, tant elle craignait de laisser apercevoir dans son regard le sentiment qui la poignait. Par un caprice qui n'était peut-être que la continuation de ses anciens procédés, quoiqu'elle se sentît attirée vers les hommes qui pouvaient encore lui convenir, elle avait tant de peur d'être taxée de folie en ayant l'air de leur faire la cour, qu'elle les traitait peu gracieusement. La plupart des personnes de sa société, se trouvant incapables d'apprécier ses motifs, toujours si nobles, expliquaient sa manière d'être avec ses cocélibataires comme la vengeance d'un refus essuyé ou prévu.

Quand commença l'année 1815, elle atteignit à cet âge fatal qu'elle n'avouait pas, à quarante-deux ans. Son désir acquit alors une intensité qui avoisina la monomanie, car elle comprit que toute chance de progéniture finirait par se perdre; et ce que, dans sa céleste ignorance, elle désirait par-dessus tout, c'était des enfants. Il n'y avait pas une seule personne dans tout Alençon qui attribuât à cette vertueuse fille un seul désir des licences amoureuses: elle aimait en bloc sans rien imaginer de l'amour; c'était une Agnès catholique, incapable d'inventer une seule des ruses de l'Agnès de Molière. Depuis quelques mois, elle comptait sur un hasard. Le licenciement des troupes impériales et la reconstitution de l'armée royale opéraient un certain mouvement dans la destinée de beaucoup d'hommes qui retournaient, les uns en demi-solde, les autres avec ou sans pension, chacun dans leur pays natal, tous ayant le désir de corriger leur mauvais sort et de faire une fin qui, pour mademoiselle Cormon, pouvait être un délicieux commencement. Il était difficile que, parmi ceux qui reviendraient aux environs, il ne se trouvât pas quelque brave militaire honorable, valide surtout, d'âge convenable, de qui le caractère servirait de passeport aux opinions bonapartistes: peut-être même s'en rencontrerait-il qui, pour regagner une position perdue, se feraient royalistes. Ce calcul soutint encore pendant les premiers mois de l'année mademoiselle Cormon dans la sévérité de son attitude. Mais les militaires qui vinrent habiter la ville se trouvèrent tous ou trop vieux ou trop jeunes, trop bonapartistes ou trop mauvais sujets, dans des situations incompatibles avec les mœurs, le rang et la fortune de mademoiselle Cormon, qui chaque jour se désespéra davantage. Les officiers supérieurs avaient tous profité de leurs avantages sous Napoléon pour se marier, et ceux-là devenaient royalistes dans l'intérêt de leurs familles. Mademoiselle Cormon avait beau prier Dieu de lui faire la grâce de lui envoyer un mari afin qu'elle pût être chrétiennement heureuse, il était sans doute écrit qu'elle mourrait vierge et martyre, car il ne se présentait aucun homme qui eût tournure de mari. Les conversations qui se tenaient chez elle tous les soirs faisaient assez bien la police de l'État Civil pour qu'il n'arrivât pas dans Alençon un seul étranger sans qu'elle ne fût instruite de ses mœurs, de sa fortune et de sa qualité. Mais Alençon n'est pas une ville qui affriande l'étranger, elle n'est sur le chemin d'aucune capitale, elle n'a pas de hasards. Les marins qui vont de Brest à Paris ne s'y arrêtent même pas. La pauvre fille finit par comprendre qu'elle était réduite aux indigènes; aussi son œil prenait-il parfois une expression féroce, à laquelle le malicieux chevalier répondait par un fin regard en tirant sa tabatière et contemplant la princesse Goritza. Monsieur de Valois savait que, dans la jurisprudence féminine, une première fidélité est solidaire de l'avenir. Mais mademoiselle Cormon, avouons-le, avait peu d'esprit: elle ne comprenait rien au manége de la tabatière. Elle redoublait de vigilance pour combattre le malin esprit . Sa rigide dévotion et les principes les plus sévères contenaient ses cruelles souffrances dans les mystères de la vie privée. Tous les soirs, en se retrouvant seule, elle songeait à sa jeunesse perdue, à sa fraîcheur fanée, aux vœux de la nature trompée; et, tout en immolant au pied de la croix ses passions, poésies condamnées à rester en portefeuille, elle se promettait bien, si par hasard un homme de bonne volonté se présentait, de ne le soumettre à aucune épreuve et de l'accepter tel qu'il serait. En sondant ses bonnes dispositions, par certaines soirées plus âpres que les autres, elle allait jusqu'à épouser en pensée un sous-lieutenant, un fumeur qu'elle se proposait de rendre, à force de soins, de complaisance et de douceur, le meilleur sujet de la terre; elle allait jusqu'à le prendre criblé de dettes. Mais il fallait le silence de la nuit pour ces mariages fantastiques où elle se plaisait à jouer le sublime rôle des anges gardiens. Le lendemain, si Pérotte trouvait le lit de sa maîtresse sens dessus dessous, mademoiselle avait repris sa dignité; le lendemain, après déjeuner, elle voulait un homme de quarante ans, un bon propriétaire, bien conservé, un quasi-jeune homme.

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