Jacques-Émile Blanche - Aymeris
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– Faites-lui entendre de la musique! – disait M. Aymeris. Je veux que mon enfant en entende de la bonne, tout de suite. Il voudra en faire aussi.
J’ai trouvé dans les souvenirs de Georges ce dialogue de son père et d’une certaine Mme d’Almandara.
(Du journal:)
Quand Fernande d’Almandara, ex-premier sujet à l’Opéra, détaillait un air de la Juive, son grand succès d’antan, ou apportait la Prière d’une Vierge ( (elle était pianiste et pinçait de la guitare ), mon père l’interrompait sans pitié : — Ma chère Fernande, pas de ces fadaises, je vous en supplie! Vous donneriez à Georges de mauvaises habitudes. Il y a tant de chefs-d’œuvre! Pourquoi pas l’ Adélaïde de Beethoven? Vous la «disiez» si bien, quand nous étions jeunes! C’est loin, Fernande! Y a-t-il longtemps de cela! Vos boucles châtain se prenaient dans le bavolet de votre chapeau à épis de blé. Dès que Georges en saura plus long, donnez-lui donc des réductions de Gluck! Ah! cet Alceste! et Pauline Viardot! Pauvre voix, mais quel style! Gluck, Beethoven , les Saisons de Haydn! Ma chère, c’est chez mon père que Berlioz a fait exécuter pour la première fois le septuor des Troyens, avec Gounod et Mme Charton-Demeure. Ici, l’on ne fera que de la vraie musique. Je sais ce que vous en pensez, ma chère Fernande, vous en tenez pour le Bel Canto, les vocalises à l’italienne, la Cenerentola! Madame Alboni et la petite Patti! Vous êtes une cantatrice! – Ce n’est pas si mal, soupirait Fernande, et peu importe la nationalité du compositeur et de l’interprète, pourvu qu’on distraie le mioche. C’est des côtelettes toutes crues, que je lui ferais avaler, avant du Beethoven! Tonifiez-le, faites-lui des muscles… Dieu sait ce que sera demain, pour lui!.. Mon père ne me savait pas là, mais je l’ai bien entendu. Mon père s’émouvait alors et, plus bas, questionnait Mme d’Almandara: – Il est pâle, n’est-ce pas Fernande? Ah! si nous n’avions pas l’horrible souvenir de notre Marie et de notre Jacques! Il est vrai qu’au dire de mes parents, je n’avais que le souffle à l’âge de Georges. Et je suis encore là, sur mes deux pieds! Tout de même, Georges me navre…
Toute conversation dans ma famille prenait vite un tour mélancolique; on évoquait sans répit les jours de deuil. J’étais comme le fils d’un gardien de cimetière parmi les saules pleureurs; on entretenait les tombes autour de moi, on m’en creusait une, on m’enterrait vivant. Je ne comprenais rien aux silences, sans doute pleins d’un sens poignant, où se perdait mon imagination.
Suivait ceci:
Mes tantes déblatéraient à la cantonade. Elles parlaient en canon, l’une reprenant la phrase de l’autre, à un autre diapason: – Georges sera un mollusque, si Alice et Pierre ne le mêlent pas aux autres gamins de son âge, disait Caro à sa sœur. – Oui, Georges sera un mollusque, répondait tante Lili; mais si Alice avait pour deux sous de bon sens, c’est nous qui le prendrions en main, ce petit, et nous en ferions quelque chose. Pierre et Alice se débrouilleront, que veux-tu! Ceux-là, ce qu’ils ont peu le sens de l’éducation!..
Ma mère prétendait que mes tantes la souhaitaient morte, qu’elles n’aspiraient qu’à remplir sa place. Mon père prenait leur défense: – Du moins, elles sont discrètes, mes bonnes sœurs, on ne les voit plus… Te donnent-elles des conseils, à toi? Je t’en prie, Alice, de l’indulgence! Tâche de les comprendre. Leur haute intelligence n’a pas d’exutoire. La vie est dure dans notre classe, pour les femmes célibataires… Que veux-tu qu’elles fassent? Ce qui manque à Lili et à Caro, c’est la tendresse d’un mari; j’aurais dû les laisser libres d’en choisir un.
– Peut-être! Mais pourquoi ne donnent-elles pas des leçons comme maman? Elles me méprisent, elles nous jugent, et comment! Hier, je les écoutais, elles en avaient après nous: – Ah! cette nourrice, cette Miss Ellen! Des mercenaires, des exploiteuses. Alice et Pierre n’y voient que du feu. Un beau jour, ils sauront ce qu’ils ont fait! – Et elles ricanaient.. Oh! ce ricanement! Pourquoi en veulent-elles tant à Miss Ellen?
– Alice – implorait papa – ne sois pas si nerveuse! Elles ont leurs principes: nous n’avons que de la tendresse et des craintes pour notre tardillon. Miss Ellen est une fille parfaite, Georges l’aime bien, laissons parler mes braves sœurs…
Pauvre maman! J’avais, en pareil cas, envie de me jeter à son cou. Je ne concevais pas qu’elle pût se tromper.
Ailleurs:
Miss Ellen s’était assouplie et pliée à nos coutumes depuis son arrivée en France, deux ans auparavant; elle était descendue chez une parente à elle, Mrs Randall, ancienne gouvernante qui tenait un petit magasin de papeterie et de livres anglais, rue d’Aguesseau. Ellen avait traîné par le faubourg, dans des logements de cochers chics, avec des nurses. Mrs Randall, imbue des traditions de l’aristocratie où elle avait elle-même servi, tenait à ses principes et croyait au rang. Ellen était d’une autre extraction que ces serviteurs de la haute finance, elle dérogerait, selon Mrs Randall, en se liant avec eux. Par l’entremise d’un fournisseur, celle-ci avait pu caser Ellen plus loin du quartier des Champs-Elysées et de ses tentations; par hasard, c’est à Passy, chez nous, qu’Ellen s’était engagée.
Les fonctions d’Ellen Mac Farren auprès de Georges consistèrent à lui apprendre la langue anglaise par le jeu et la conversation. Paresseuse et sentant le faisceau des Aymeris trop compact pour qu’elle glissât, par le moindre interstice, un peu de son autorité auprès de l’enfant-tunique , elle avait accepté d’être en sous-ordre de la toute-puissante Nou-Miette, afin de jouir des avantages d’une maison confortable, d’une vie facile et cossue.
La veuve Randall envoyait à Georges des bibliothèques entières de toy-books 2 2 Livres récréatifs.
, des albums d’images en couleur, Little Bo-Peep , Jack and the Bean Stalk , des légendes de revenants, des contes fantastiques en quelques lignes, des histoires où les Anglais excellent à faire parler les animaux, pour les petits enfants. Les gravures en taille-douce, dans une édition abrégée de Dickens, eussent tenu Georges des semaines enfermé, hors d’atteinte, lui semblait-il, de ses tantes qui n’admettaient que l’Histoire de France. Il était heureux loin du mobilier d’acajou, des vases d’albâtre, du Tireur d’épine , de la Vénus de Milo et autres bronzes par quoi les clients témoignent à un avocat ou aux médecins, de leur reconnaissance et de leur manque de goût.
Georges aurait voulu les connaître, les héros de Dickens et ceux des légendes qu’il croyait vivre pour de bon dans un monde où le transportait son imagination. Combien il les préférait aux personnages de Mme de Ségur, de petits sots et des parents ennuyeux, qui parlent comme les tantes Aymeris!
– Miss Ellen, quand vous irez chez vous, emmenez-moi! Connaissez-vous Mr Pickwick? Et David Copperfield? Et la Belle et la Bête? Et le Prince Grenouille? Est-ce qu’on les rencontre? Sont-ils ressemblants, dans mes images?
Ellen fit encadrer des chromos, extraits des numéros de Noël du Graphic et de l’ Illustrated London News ; Georges contemplait, quand il se réfugiait chez elle, des paysages d’Ecosse, certain château moyenageux aux fenêtres flamboyantes, par un clair de lune qui bleuissait la neige d’un Christmas Eve 3 3 Veille de Noël.
. Le pendant était une salle de bal; des chasseurs en habit rouge buvaient à une table de souper. Il y avait aussi des chevaliers en cotte de mailles, des châtelaines vêtues d’orfroi et d’hermine, des écuyers galants, des Indiens enturbannés, des convois d’éléphants et des voiles sur des flots d’azur; un paysage, l’Himalaya perçant de ses cimes le lapis d’un ciel oriental.
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