Ги де Мопассан - Une vie - Édition illustrée

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– 303 –

tous les secrets malpropres des sens, aux caresses qui avilissent, à tous les mystères devinés des accouplements indissolubles.

Le printemps et l’été passèrent encore.

Mais quand l’automne revint avec les longues pluies, le ciel grisâtre, les nuages sombres, une telle lassitude de vivre ainsi la saisit, qu’elle se résolut à tenter un grand effort pour reprendre son Poulet.

La passion du jeune homme devait être usée à présent.

Elle lui écrivit une lettre éplorée.

« Mon cher enfant, je viens te supplier de revenir auprès de moi. Songe donc que je suis vieille et malade, toute seule, toute l’année, avec une bonne. J’habite maintenant une petite maison auprès de la route. C’est bien triste. Mais si tu étais là tout changerait pour moi. Je n’ai que toi au monde et je ne t’ai pas vu depuis sept ans ! Tu ne sauras jamais comme j’ai été malheureuse et combien j’avais reposé mon cœur sur toi. Tu étais ma vie, mon rêve, mon seul espoir, mon seul amour, et tu me manques, et tu m’as abandonnée.

« Oh ! reviens, mon petit Poulet, reviens m’embrasser, reviens auprès de ta vieille mère qui te tend des bras désespérés.

« JEANNE. »

Il répondit quelques jours plus tard.

« Ma chère maman, je ne demanderais pas mieux que d’aller te voir, mais je n’ai pas le sou. Envoie-moi quelque argent et je viendrai. J’avais du reste l’intention d’aller te trouver pour te parler d’un projet qui me permettrait de faire ce que tu me demandes.

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« Le désintéressement et l’affection de celle qui a été ma compagne dans les vilains jours que je traverse, demeurent sans limites à mon égard. Il n’est pas possible que je reste plus longtemps sans reconnaître publiquement son amour et son dévouement si fidèles. Elle a du reste de très bonnes manières que tu pourras apprécier. Et elle est très instruite, elle lit beaucoup. Enfin, tu ne te fais pas l’idée de ce qu’elle a toujours été pour moi. Je serais une brute, si je ne lui témoignais pas ma reconnaissance. Je viens donc te demander l’autorisation de l’épouser. Tu me pardonnerais mes escapades et nous habiterions tous ensemble dans ta nouvelle maison.

« Si tu la connaissais, tu m’accorderais tout de suite ton consentement. Je t’assure qu’elle est parfaite, et très distinguée.

Tu l’aimerais, j’en suis certain. Quant à moi, je ne pourrais pas vivre sans elle.

« J’attends ta réponse avec impatience, ma chère maman, et nous t’embrassons de tout cœur.

« Ton fils.

« Vicomte PAUL DE LAMARE. »

Jeanne fut atterrée. Elle demeurait immobile, la lettre sur les genoux, devinant la ruse de cette fille qui avait sans cesse retenu son fils, qui ne l’avait pas laissé venir une seule fois, attendant son heure, l’heure où la vieille mère désespérée, ne pouvant plus résister au désir d’étreindre son enfant, faiblirait, accorderait tout.

Et la grosse douleur de cette préférence obstinée de Paul pour cette créature déchirait son cœur. Elle répétait : « Il ne m’aime pas. Il ne m’aime pas. »

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Rosalie entra. Jeanne balbutia : « Il veut l’épouser maintenant. »

La bonne eut un sursaut : « Oh ! madame, vous ne permettrez pas ça. M. Paul ne va pas ramasser cette traînée. »

Et Jeanne accablée, mais révoltée, répondit : « Ça, jamais, ma fille. Et, puisqu’il ne veut pas venir, je vais aller le trouver, moi, et nous verrons laquelle de nous deux l’emportera. »

Et elle écrivit tout de suite à Paul pour annoncer son arrivée, et pour le voir autre part que dans le logis habité par cette gueuse.

Puis, en attendant une réponse, elle fit ses préparatifs.

Rosalie commença à empiler dans une vieille malle le linge et les effets de sa maîtresse. Mais comme elle pliait une robe, une ancienne robe de campagne, elle s’écria : « Vous n’avez seulement rien à vous mettre sur le dos. Je ne vous permettrai pas d’aller comme ça. Vous feriez honte à tout le monde ; et les dames de Paris vous regarderaient comme une servante. »

Jeanne la laissa faire. Et les deux femmes se rendirent ensemble à Goderville pour choisir une étoffe à carreaux verts qui fut confiée à la couturière du bourg. Puis elles entrèrent chez le notaire, maître Roussel, qui faisait chaque année un voyage d’une quinzaine dans la capitale, afin d’obtenir de lui des renseignements. Car Jeanne depuis vingt-huit ans n’avait pas revu Paris.

Il fit des recommandations nombreuses sur la manière d’éviter les voitures, sur les procédés pour n’être pas volé, conseillant de coudre l’argent dans la doublure des vêtements et de ne garder dans la poche que l’indispensable ; il parla longuement des restaurants à prix moyens dont il désigna deux ou trois fréquentés par des femmes ; et il indiqua l’hôtel de

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Normandie où il descendait lui-même, auprès de la gare du chemin de fer. On pouvait s’y présenter de sa part.

Depuis six ans, ces chemins de fer, dont on parlait partout, fonctionnaient entre Paris et Le Havre. Mais Jeanne, obsédée de chagrin, n’avait pas encore vu ces voitures à vapeur qui révolutionnaient tout le pays.

Cependant, Paul ne répondait pas.

Elle attendit huit jours, puis quinze jours, allant chaque matin sur la route au-devant du facteur qu’elle abordait en frémissant : « Vous n’avez rien pour moi, père Malandain ? » Et l’homme répondait toujours de sa voix enrouée par les intempéries des saisons : « Encore rien c’te fois, ma bonne dame. »

C’était cette femme, assurément, qui empêchait Paul de répondre !

Jeanne alors résolut de partir tout de suite. Elle voulait prendre Rosalie avec elle, mais la bonne refusa de la suivre pour ne pas augmenter les frais de voyage.

Elle ne permit pas d’ailleurs à sa maîtresse d’emporter plus de trois cents francs : « S’il vous en faut d’autres, vous m’écrirez donc, et j’irai chez le notaire pour qu’il vous fasse parvenir ça. Si je vous en donne plus, c’est M. Paul qui l’empochera. »

Et, un matin de décembre, elles montèrent dans la carriole de Denis Lecoq qui vint les chercher pour les conduire à la gare, Rosalie faisant jusque-là la conduite à sa maîtresse.

Elles prirent d’abord des renseignements sur le prix des billets, puis, quand tout fut réglé et la malle enregistrée, elles attendirent devant ces lignes de fer, cherchant à comprendre

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comment manœuvrait cette chose, si préoccupées de ce mystère qu’elles ne pensaient plus aux tristes raisons du voyage.

Enfin, un sifflement lointain leur fit tourner la tête, et elles aperçurent une machine noire qui grandissait. Cela arriva avec un bruit terrible, passa devant elles en traînant une longue chaîne de petites maisons roulantes ; et un employé ayant ouvert une porte, Jeanne embrassa Rosalie en pleurant et monta dans une de ces cases.

Rosalie, émue, criait :

« Au revoir, madame ; bon voyage, à bientôt !

– Au revoir, ma fille. »

Un coup de sifflet partit encore, et tout le chapelet de voitures se remit à rouler doucement d’abord, puis plus vite, puis avec une rapidité effrayante.

Dans le compartiment où se trouvait Jeanne, deux messieurs dormaient adossés à deux coins.

Elle regardait passer les campagnes, les arbres, les fermes, les villages, effarée de cette vitesse, se sentant prise dans une vie nouvelle, emportée dans un monde nouveau qui n’était plus le sien, celui de sa tranquille jeunesse et de sa vie monotone.

Le soir venait, lorsque le train entra dans Paris.

Un commissionnaire prit la malle de Jeanne ; et elle le suivit effarée, bousculée, inhabile à passer dans la foule remuante, courant presque derrière l’homme dans la crainte de le perdre de vue.

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