Ги де Мопассан - Une vie - Édition illustrée

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Elle s’élança, et, saisissant à poignées tous les vieux papiers jaunes, ceux des grands-parents et ceux de l’amant, et ceux qu’elle n’avait point dépliés, et ceux qui se trouvaient encore ficelés dans les tiroirs du secrétaire, elle les jetait en tas dans la cheminée. Puis elle prit une des bougies qui brûlaient sur la table de nuit et mit le feu à ce monceau de lettres. Une grande flamme jaillit qui éclaira la chambre, la couche et le cadavre d’une lueur vive et dansante, dessinant en noir sur le rideau blanc du fond du lit le profil tremblotant du visage rigide et les lignes du corps énorme sous le drap.

Quand il n’y eut plus qu’un amas de cendres au fond du foyer, elle retourna s’asseoir auprès de la fenêtre ouverte comme si elle n’eût plus osé rester auprès de la morte, et elle se remit à pleurer, la figure dans ses mains, et gémissant d’un ton navré, d’un ton de plainte désolée : « Oh ! ma pauvre maman, oh ! ma pauvre maman ! »

Et une atroce réflexion lui vint : si petite mère n’était pas morte, par hasard, si elle n’était qu’endormie d’un sommeil léthargique, si elle allait soudain se lever, parler ? La

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connaissance de laffreux secret namoindriraitelle pas son amour filial - фото 54

connaissance de l’affreux secret n’amoindrirait-elle pas son amour filial ? L’embrasserait-elle des mêmes lèvres pieuses ? La chérirait-elle de la même affection sacrée ? Non. Ce n’était pas possible ! et cette pensée lui déchira le cœur.

La nuit s’effaçait ; les étoiles pâlissaient ; c’était l’heure fraîche qui précède le jour. La lune descendue allait s’enfoncer dans la mer qu’elle nacrait sur toute sa surface.

Et le souvenir saisit Jeanne de cette nuit passée à la fenêtre lors de son arrivée aux Peuples. Comme c’était loin, comme tout était changé, comme l’avenir lui semblait différent.

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Et voilà que le ciel devint rose, d’un rose joyeux, amoureux, charmant. Elle regardait, surprise maintenant comme devant un phénomène, cette radieuse éclosion du jour, se demandant s’il était possible que, sur cette terre où se levaient de pareilles aurores, il n’y eût ni joie ni bonheur.

Un bruit de porte la fit tressaillir. C’était Julien. Il demanda : « Eh bien ? tu n’es pas trop fatiguée ? »

Elle balbutia « Non », heureuse de n’être plus seule. « À

présent, va te reposer », dit-il. Elle embrassa lentement sa mère d’un baiser lent, douloureux et navré ; puis elle rentra dans sa chambre.

La journée s’écoula dans ces tristes occupations que réclame un mort. Le baron arriva vers le soir. Il pleura beaucoup.

L’enterrement eut lieu le lendemain.

Après qu’elle eut, pour la dernière fois, appuyé ses lèvres sur le front glacé, qu’elle eut fait la dernière toilette, et vu couler le corps dans le cercueil, Jeanne se retira. Les invités allaient venir.

Gilberte arriva la première et se jeta, en sanglotant, sur le cœur de son amie.

On voyait par la fenêtre les voitures tourner à la grille, s’en venant au trot. Et des voix résonnaient dans le grand vestibule.

Des femmes en noir entraient peu à peu dans la chambre, des femmes que Jeanne ne connaissait point. La marquise de Coutelier et la vicomtesse de Briseville l’embrassèrent.

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Elle saperçut tout à coup que tante Lison se glissait derrière elle Et elle - фото 55

Elle s’aperçut tout à coup que tante Lison se glissait derrière elle. Et elle l’étreignit avec tendresse, ce qui fit presque défaillir la vieille fille.

Julien entra, en grand noir, élégant, affairé, satisfait de cette affluence. Il parla bas à sa femme pour un conseil qu’il demandait. Il ajouta d’un ton confidentiel : « Toute la noblesse est venue, ce sera très bien. » Et il repartit en saluant gravement les dames.

Tante Lison et la comtesse Gilberte restèrent seules auprès de Jeanne pendant que s’accomplissait la cérémonie funèbre. La comtesse l’embrassait sans cesse en répétant : « Ma pauvre chérie, ma pauvre chérie ! »

Quand le comte de Fourville revint chercher sa femme, il pleurait lui-même comme s’il avait perdu sa propre mère.

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X Les jours furent bien tristes qui suivirent ces jours mornes dans une - фото 56

X

Les jours furent bien tristes qui suivirent, ces jours mornes dans une maison qui semble vide par l’absence de l’être familier disparu pour toujours, ces jours criblés de souffrance à chaque rencontre de tout objet que maniait incessamment la morte.

D’instant en instant, un souvenir vous tombe sur le cœur et le meurtrit. Voici son fauteuil, son ombrelle restée dans le vestibule, son verre que la bonne n’a point serré ! Et dans toutes les chambres on retrouve des choses traînant : ses ciseaux, un gant, le volume dont les feuillets sont usés par ses doigts alourdis, et mille riens qui prennent une signification douloureuse parce qu’ils rappellent mille petits faits.

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Et sa voix vous poursuit ; on croit l’entendre ; on voudrait fuir n’importe où, échapper à la hantise de cette maison. Il faut rester parce que d’autres sont là qui restent et souffrent aussi.

Et puis Jeanne demeurait écrasée sous le souvenir de ce qu’elle avait découvert. Cette pensée pesait sur elle ; son cœur broyé ne se guérissait pas. Sa solitude d’à présent s’augmentait de ce secret horrible ; sa dernière confiance était tombée avec sa dernière croyance.

Père, au bout de quelque temps, s’en alla, ayant besoin de remuer, de changer d’air, de sortir du noir chagrin où il s’enfonçait de plus en plus.

Et la grande maison, qui voyait ainsi de temps en temps disparaître un de ses maîtres, reprit sa vie calme et régulière.

Et puis Paul tomba malade. Jeanne en perdit la raison, resta douze jours sans dormir, presque sans manger.

Il guérit ; mais elle demeura épouvantée par cette idée qu’il pouvait mourir. Alors que ferait-elle ? que deviendrait-elle ? Et tout doucement se glissa dans son cœur le vague besoin d’avoir un autre enfant. Bientôt elle en rêva, reprise tout entière par son ancien désir de voir autour d’elle deux petits êtres, un garçon et une fille. Et ce fut une obsession.

Mais, depuis l’affaire de Rosalie, elle vivait séparée de Julien. Un rapprochement semblait même impossible dans les situations où ils se trouvaient. Julien aimait ailleurs ; elle le savait ; et la seule pensée de subir de nouveau ses caresses la faisait frémir de répugnance.

Elle s’y serait pourtant résignée, tant l’envie d’être encore mère la harcelait ; mais elle se demandait comment pourraient recommencer leurs baisers ? Elle serait morte d’humiliation

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plutôt que de laisser deviner ses intentions ; et il ne paraissait plus songer à elle.

Elle y eût renoncé peut-être ; mais voilà que, chaque nuit, elle se mit à rêver d’une fille ; et elle la voyait jouant avec Paul sous le platane ; et parfois elle sentait une sorte de démangeaison de se lever, et d’aller, sans prononcer un mot, trouver son mari dans sa chambre. Deux fois même elle se glissa jusqu’à sa porte ; puis elle revint vivement, le cœur battant de honte.

Le baron était parti ; petite mère était morte ; Jeanne maintenant n’avait plus personne qu’elle pût consulter, à qui elle pût confier ses intimes secrets.

Alors elle se résolut à aller trouver l’abbé Picot, et à lui dire, sous le sceau de la confession, les difficiles projets qu’elle avait.

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