Pérez-Reverte,Arturo - Un jour de colère
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Le capitaine Melchor Álvarez, du régiment des Volontaires de l’État, n’est pas seulement en sueur et hors d’haleine, il est aussi furieux. La sueur et la respiration entrecoupée, il les doit à la course qu’il vient de livrer depuis la caserne de Mejorada, d’où le colonel Esteban Giraldes l’a envoyé, il y a un quart d’heure, avec pour instructions d’ordonner aux responsables du parc de Monteleón de cesser le feu et de livrer les lieux aux Français. Quant à la colère, elle vient de ce que, malgré les risques qu’il a pris en s’interposant entre les combattants sans autre défense qu’un mouchoir blanc accroché à son sabre, aucun des officiers qui commandent cette folle aventure n’a le moindre égard pour lui. Le capitaine Luis Daoiz lui a dit de retourner d’où il vient et l’autre insurgé, Pedro Velarde, lui a carrément ri au nez :
— Ce n’est pas le colonel Giraldes qui commande ici.
— Ça ne vient pas du colonel Giraldes, mais de la Junte de Gouvernement ! insiste Álvarez en exhibant le document. L’ordre est signé du ministre de la Guerre en personne… Il est indigné de cette aberration et donne l’ordre de cesser immédiatement le feu.
— Le ministre perd son temps, déclare Velarde. Et vous aussi.
— Vous êtes seuls. Personne ne va vous secourir, et le calme règne dans le reste de la ville.
— Nom de Dieu, puisque je vous dis que vous perdez votre temps !… Vous êtes sourd ?
Le capitaine Álvarez, mal à l’aise, regarde l’officier d’état-major. En lui remettant l’ordre, le colonel Giraldes l’a instruit de l’exaltation et du fanatisme de ce Pedro Velarde, mais sans préciser qu’il pourrait en arriver à une telle extrémité. Le plus inquiétant est que l’autre capitaine, qui a la réputation d’être un homme modéré et de bon sens, est tout aussi obstiné. Ce qui est sûr, en tout cas, conclut Álvarez en observant les rigoles de sang sur le sol et les gens attroupés qui attendent, c’est que tout est allé trop loin.
— Vous êtes des irresponsables, insiste-t-il d’un ton sévère. Vous mettez le peuple en danger et vous l’exposez à des conséquences encore plus désastreuses… Tout ce sang répandu des deux côtés ne vous suffit pas ?
Le capitaine Daoiz étudie les Français. Le chef de la colonne se tient à quatre pas, en compagnie de deux capitaines et d’un trompette. Près de lui, un interprète traduit au fur et à mesure. Le commandant écoute avec attention, la tête penchée sur le côté, les sourcils froncés, en tripotant la boucle de son ceinturon, le sabre encore dans l’autre main.
— Ces messieurs, dit Daoiz en désignant le Français, mitraillent le peuple et font couler son sang. Et le Gouvernement, et vous-même, capitaine Álvarez, avec bien d’autres, vous restez à regarder, les bras croisés.
— Et ça, intervient Velarde très échauffé, quand vous n’êtes pas directement de connivence avec l’ennemi.
Álvarez, dont la patience n’est pas la qualité première, sent la colère lui monter à la tête. Il n’est pas du parti français, il est seulement un militaire fidèle aux ordonnances et au roi Ferdinand VII. Il est ici, ordres mis à part, parce qu’il considère que la résistance à l’armée impériale est une aventure téméraire et inutile. Ni le peuple et les militaires réunis, ni l’Espagne entière soulevée n’auraient la moindre chance face à l’armée la plus puissante du monde.
— L’ennemi ? proteste-t-il, outré. Ici, l’unique ennemi est cette populace sans frein et le désordre… Et ce mot de connivence, je le prends comme une insulte personnelle !
Pedro Velarde fait un pas en avant, le visage dur, la main gauche crispée sur le pommeau de son sabre.
— Et alors ? Vous voulez que je vous en donne satisfaction ?… Vous avez envie de vous battre avec moi ?… Dans ce cas, retirez ce honteux drapeau blanc, joignez-vous à ces messieurs les Français, et vous verrez ce que vous verrez !
— Calme-toi, s’interpose Daoiz en le retenant par le bras.
— Me calmer ? – Velarde se libère brutalement de son ami. – Qu’ils aillent tous au diable, ces chiens !
Álvarez est à un doigt d’abandonner. C’est inutile, conclut-il. Qu’ils s’entretuent, puisqu’il n’y a rien d’autre à faire. Et à la grâce de Dieu. Pourtant, après avoir échangé un regard avec le commandant de la colonne française – il a l’allure d’un jeune homme de bonne éducation, raisonnable, pas comme les brutes ordinaires de l’armée impériale –, il décide d’insister encore. Des deux capitaines rebelles, Daoiz semble le plus sensé. C’est donc à lui qu’il s’adresse.
— Et vous, vous n’avez rien à dire ?… Soyez raisonnable, pour l’amour de Dieu.
L’artilleur paraît réfléchir.
— On est allés trop loin des deux côtés, dit-il enfin. Il faudrait connaître les conditions d’un cessez-le-feu. – Il regarde le commandant français. – Demandez-le-lui.
Tous se tournent vers le commandant de la colonne impériale qui, penché vers l’interprète, écoute avec attention. Puis il hoche la tête négativement et répond dans sa langue. Le capitaine Álvarez ne parle pas français, mais, avant même que l’interprète ait traduit, il sent que le ton tranchant du commandant est sans équivoque. Après tout, se dit-il, il a ses raisons. Les gens du parc lui ont tué trop d’hommes.
— Monsieur le commandant regrette de ne pouvoir offrir de conditions, traduit l’interprète. Vous devez rendre les prisonniers français sains et saufs et déposer les armes. Il vous demande de penser avant tout aux gens du peuple, car il y a déjà beaucoup de morts dans Madrid. Il ne peut accepter de vous que la reddition immédiate.
— Nous rendre ?… Et quoi encore ? s’exclame Velarde.
Luis Daoiz lève une main. Le capitaine Álvarez observe que le commandant français et lui se regardent dans les yeux, en gens du même métier. Il reste peut-être un peu d’espoir.
— Voyons, dit calmement Daoiz. Il n’y a vraiment aucun arrangement possible ?
Après traduction de l’interprète, le Français dit de nouveau non. Et quand l’artilleur regarde Álvarez, celui-ci hausse les épaules.
— Ils ne nous laissent donc aucune issue, commente Daoiz, un étrange sourire au coin des lèvres.
Le capitaine des Volontaires de l’État exhibe de nouveau l’ordre signé par le ministre O’Farril.
— C’est conforme aux instructions. Soyez sensés.
— Ce papier n’est même pas bon pour se torcher le cul, affirme Velarde.
Ignorant ce dernier, le capitaine Álvarez observe Luis Daoiz. Celui-ci contemple le document mais ne le prend pas.
— En tout cas, demande Álvarez, définitivement découragé, permettez que j’emmène les miens.
Daoiz le regarde comme s’il avait parlé chinois.
— Les vôtres ?
— Je parle du capitaine Goicoechea et des Volontaires de l’État… Ils ne sont pas venus pour se battre. Le colonel a beaucoup insisté sur ce point.
— Non.
— Pardon ?
— Vous ne les emmènerez pas.
Le ton de Daoiz est sec et distant, le regard absent, comme si, soudain, cette situation lui était indifférente et qu’il était loin de tout cela. Ils ont perdu la raison, décide Álvarez, consterné de faire cette constatation. Voilà la vérité, et personne ne l’avait prévue : Velarde avec son exaltation lunatique et cet autre avec sa froideur inhumaine sont fous à lier. Un moment, se laissant porter par l’automatisme de son grade et de son métier, Álvarez envisage la possibilité de s’adresser directement aux soldats qui relèvent de son régiment et de leur ordonner de le suivre loin d’ici. Cela affaiblirait la position de ces visionnaires et les inclinerait peut-être à accepter la reddition sans conditions. Mais, comme s’il avait compris sa pensée, Daoiz se penche un peu vers lui, sans se départir de sa courtoisie, avec toujours le même étrange sourire.
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