Ян Потоцкий - Manuscrit Trouvé à Saragosse

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Manuscrit Trouvé à Saragosse: краткое содержание, описание и аннотация

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» – Madame, lui dis-je, je suis noble et asturien ; mon nom est Leganez.

» Je crus devoir lui taire le nom de Hervas, qui pouvait être connu.

» Le jeune Sparadoz me toisa d’un air arrogant et sembla même vouloir me refuser le salut. Nous entrâmes dans la maison, et Mme Santarez fit servir une collation de fruits et de pâtes légères. J’étais encore le centre principal de toutes les attentions des trois belles, mais je m’aperçus pourtant bien des regards et des mines qui s’adressaient au nouveau venu. J’en fus blessé et, voulant tout ramener à moi, je fus aimable et brillant autant que possible.

» Au milieu de mon triomphe, Don Cristophe croisa son pied droit sur son genou gauche et, regardant la semelle de son soulier, il dit :

» – En vérité, depuis la mort du cordonnier Maragnon, il n’est plus possible d’avoir à Madrid un soulier bien fait.

» Ensuite il me regarda d’un air goguenard et méprisant.

» Le cordonnier Maragnon était précisément mon grand-père maternel, qui m’avait élevé, et je lui avais les plus grandes obligations ; mais il déparait fort mon arbre généalogique, du moins cela me parut ainsi. Il me sembla que je perdrais beaucoup dans l’esprit des trois dames si elles venaient à savoir que j’avais eu un grand-père cordonnier. Toute ma gaieté disparut ; je jetai à Don Cristophe des regards tantôt courroucés, tantôt fiers et méprisants. Je me proposai de lui défendre de mettre le pied dans la maison. Il s’en alla ; je le suivis dans l’intention de le lui signifier ; je l’atteignis au bout de la rue et lui fis le compliment désobligeant que j’avais préparé. Je crus qu’il allait se fâcher. Il affecta au contraire un air gracieux, me prit sous le menton comme pour me caresser, mais tout à coup il me souleva de manière à me faire quitter la terre ; ensuite il me donna un coup de pied, de ceux qu’on appelle crocs-en-jambe, et me fit tomber le nez dans le ruisseau. Étourdi du coup, je me relevai couvert de boue ; et, plein de rage, je regagnai le logis. Les dames étaient couchées. Je me mis au lit, mais je ne pus dormir : deux passions, l’amour et la haine, me tenaient éveillé ; celle-ci était toute concentrée sur Don Cristophe. Il n’en était pas de même de l’amour, mon cœur en était rempli, mais il n’était point fixé. Célia, Zorilla et leur mère m’occupaient tour à tour ; leurs images flatteuses se confondant dans mes rêves m’obsédèrent le reste de la nuit.

» Je m’éveillai fort tard. En ouvrant les yeux, je vis Mme Santarez assise au pied de mon lit : elle semblait avoir pleuré.

» – Mon jeune cavalier, me dit-elle, je suis venue me réfugier chez vous, j’ai là-haut des gens qui me demandent de l’argent, et je n’en ai pas à leur donner. Je dois, hélas ! mais ne fallait-il pas habiller et nourrir ces pauvres enfants ? Elles n’ont que trop de privations.

» Ici Mme Santarez se mit à sangloter, et ses yeux, remplis de larmes, se tournaient involontairement vers ma bourse, qui était à côté de moi sur ma table de nuit. Je compris ce langage muet. Je versai l’or sur ma table ; j’en fis à l’œil deux parts égales et j’en offris une à Mme Santarez : elle ne s’attendait point à ce trait de générosité. D’abord elle en parut comme immobile de surprise ; ensuite elle prit mes mains, les baisa avec transport, les pressa contre son cœur, puis elle ramassa l’or, en disant :

» – Oh ! mes enfants, mes chers enfants !

» Les filles vinrent ensuite, elles baisèrent aussi mes mains. Tous ces témoignages de reconnaissance achevèrent de brûler mon sang déjà trop allumé par mes songes.

» Je m’habillai à la hâte et voulus prendre l’air sur une terrasse de la maison ; passant devant la chambre des jeunes filles, je les entendis sangloter et s’embrasser en pleurant. Je prêtai l’oreille un instant et puis j’entrai.

Célia me dit :

» – Écoutez-moi, hôte trop cher et trop aimable ; vous nous trouvez dans la plus extrême agitation ; depuis que nous sommes au monde, aucun nuage n’avait troublé le sentiment que nous avons l’une pour l’autre et nous étions unies par la tendresse, plus encore que par le sang ; il n’en était plus de même depuis que vous êtes ici : la jalousie s’était glissée dans nos âmes, et peut-être en serions-nous venues à nous haïr ; le bon naturel de Zorilla a prévenu ce malheur affreux. Elle s’est jetée dans mes bras, nos larmes se sont confondues et nos cœurs se sont rapprochés. À présent, notre cher hôte, c’est à vous de nous réconcilier tout à fait ; promettez-nous de ne pas aimer l’une plus que l’autre ; et si vous avez quelques caresses à nous faire, partagez-les bien également.

» Qu’avais-je à répondre à cette invitation vive et pressante ? Je les serrai tour à tour dans mes bras ; j’essuyai leurs pleurs, et leur tristesse fit place à de tendres folies.

» Nous passâmes ensemble sur la terrasse, et Mme Santarez nous y vint trouver. Le bonheur d’avoir payé ses dettes l’enivrait de joie. Elle me pria à dîner et me demanda de lui accorder toute cette journée. Notre repas eut un air de confiance et d’intimité. Les domestiques furent écartés ; les deux filles servirent tour à tour. Mme Santarez, épuisée par les émotions qu’elle avait éprouvées, but deux verres d’un vin généreux de Rotha. Ses yeux, un peu troublés, n’en furent que plus brillants. Elle s’anima beaucoup, et il n’eût tenu qu’à ses filles d’avoir encore de la jalousie ; mais elles respectaient trop leur mère pour que l’idée leur en pût venir. Celle-ci, trahie par un sang que le vin avait exalté, était néanmoins fort éloignée de tout libertinage.

» De mon côté, j’étais loin de songer à des projets de séduction. Le sexe et l’âge étaient nos séducteurs. Les douces impulsions de la nature répandaient sur notre commerce un charme inexprimable ; nous avions de la peine à nous quitter. Le soleil couchant nous eût enfin séparés, mais j’avais commandé des rafraîchissements chez un limonadier voisin ; leur apparition fit plaisir, parce qu’elle était un prétexte de rester réunis : tout allait bien jusque-là. Nous étions à peine à table que nous vîmes arriver Cristophe Sparadoz. J’éprouvai une sensation fâcheuse à son aspect ; mon cœur avait pris une sorte de possession de ces dames, et mes droits compromis me causaient une véritable douleur.

» Don Cristophe n’y fit aucune attention, non plus qu’à ma personne. Il salua les dames, conduisit Mme Santarez au bout de la terrasse, eut avec elle une longue conversation et puis vint se mettre à table sans que personne l’y invitât. Il mangeait, buvait et ne disait mot ; mais la conversation étant tombée sur les combats de taureaux, il poussa son assiette, donna un coup de poing sur la table et dit :

» – Ah ! par saint Cristophe, mon patron, pourquoi faut-il que je sois commis dans les bureaux du ministre ?

J’aimerais mieux être le dernier torero de Madrid que président de tous les Cortés de la Castille.

» En même temps, il tendit le bras comme pour percer un taureau et nous fit admirer l’épaisseur de ses muscles. Ensuite, pour montrer sa force, il plaça les trois dames dans un fauteuil, passa sa main sous le fauteuil et le porta par toute la chambre. Don Cristophe trouvait tant de plaisir à ces jeux qu’il les prolongea le plus qu’il put ; ensuite il prit sa cape et son épée pour s’en aller. Jusque-là, il n’avait fait aucune attention à moi. Mais alors, m’adressant la parole, il dit :

» – Mon ami le gentilhomme, depuis la mort du cordonnier Maragnon, qui est-ce qui fait les meilleurs souliers ?

» Ce propos ne parut aux dames qu’une absurdité telle que Don Cristophe en proférait assez souvent.

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