Оноре Бальзак - Le père Goriot

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— Eh ! bien, qui aimez-vous mieux de madame de Restaud ou de madame de Nucingen ?

— Je préfère madame Delphine, répondit l’étudiant, parce qu’elle vous aime mieux.

À cette parole chaudement dite, le bonhomme sortit son bras du lit et serra la main d’Eugène.

— Merci, merci, répondit le vieillard ému. Que vous a-t-elle donc dit de moi ?

L’étudiant répéta les paroles de la baronne en les embellissant, et le vieillard l’écouta comme s’il eût entendu la parole de Dieu.

— Chère enfant ! oui, oui, elle m’aime bien. Mais ne la croyez pas dans ce qu’elle vous a dit d’Anastasie. Les deux sœurs se jalousent, voyez-vous ? c’est encore une preuve de leur tendresse. Madame de Restaud m’aime bien aussi. Je le sais. Un père est avec ses enfants comme Dieu est avec nous, il va jusqu’au fond des cœurs, et juge les intentions. Elles sont toutes deux aussi aimantes. Oh ! si j’avais eu de bons gendres, j’aurais été trop heureux. Il n’est sans doute pas de bonheur complet ici-bas. Si j’avais vécu chez elles ; mais rien que d’entendre leurs voix, de les savoir là, de les voir aller, sortir, comme quand je les avais chez moi, ça m’eût fait cabrioler le cœur. Étaient-elles bien mises ?

— Oui, dit Eugène. Mais, monsieur Goriot, comment, en ayant des filles aussi richement établies que sont les vôtres, pouvez-vous demeurer dans un taudis pareil ?

— Ma foi, dit-il, d’un air en apparence insouciant, à quoi cela me servirait-il d’être mieux ? Je ne puis guère vous expliquer ces choses-là ; je ne sais pas dire deux paroles de suite comme il faut. Tout est là, ajouta-t-il en se frappant le cœur. Ma vie, à moi, est dans mes deux filles. Si elles s’amusent, si elles sont heureuses, bravement mises, si elles marchent sur des tapis, qu’importe de quel drap je sois vêtu, et comment est l’endroit où je me couche ? Je n’ai point froid si elles ont chaud, je ne m’ennuie jamais si elles rient. Je n’ai de chagrins que les leurs. Quand vous serez père, quand vous vous direz, en oyant gazouiller vos enfants : C’est sorti de moi ! que vous sentirez ces petites créatures tenir à chaque goutte de votre sang, dont elles ont été la fine fleur, car c’est ça ! vous vous croirez attaché à leur peau, vous croirez être agité vous-même par leur marche. Leur voix me répond partout. Un regard d’elles, quand il est triste, me fige le sang. Un jour vous saurez que l’on est bien plus heureux de leur bonheur que du sien propre. Je ne peux pas vous expliquer ça : c’est des mouvements intérieurs qui répandent l’aise partout. Enfin, je vis trois fois. Voulez-vous que je vous dise une drôle de chose ? Eh bien ! quand j’ai été père, j’ai compris Dieu. Il est tout entier partout, puisque la création est sortie de lui. Monsieur, je suis ainsi avec mes filles. Seulement j’aime mieux mes filles que Dieu n’aime le monde, parce que le monde n’est pas si beau que Dieu, et que mes filles sont plus belles que moi. Elles me tiennent si bien à l’âme, que j’avais idée que vous les verriez ce soir. Mon Dieu ! un homme qui rendrait ma petite Delphine aussi heureuse qu’une femme l’est quand elle est bien aimée ; mais je lui cirerais ses bottes, je lui ferais ses commissions. J’ai su par sa femme de chambre que ce petit monsieur de Marsay est un mauvais chien. Il m’a pris des envies de lui tordre le cou. Ne pas aimer un bijou de femme, une voix de rossignol, et faite comme un modèle ! Où a-t-elle eu les yeux d’épouser cette grosse souche d’Alsacien ? Il leur fallait à toutes deux de jolis jeunes gens bien aimables.. Enfin, elles ont fait à leur fantaisie.

Le père Goriot était sublime. Jamais Eugène ne l’avait pu voir illuminé par les feux de sa passion paternelle. Une chose digne de remarque est la puissance d’infusion que possèdent les sentiments. Quelque grossière que soit une créature, dès qu’elle exprime une affection forte et vraie, elle exhale un fluide particulier qui modifie la physionomie, anime le geste, colore la voix. Souvent l’être le plus stupide arrive, sous l’effort de la passion, à la plus haute éloquence dans l’idée, si ce n’est dans le langage, et semble se mouvoir dans une sphère lumineuse. Il y avait en ce moment dans la voix, dans le geste de ce bonhomme, la puissance communicative qui signale le grand acteur. Mais nos beaux sentiments ne sont-ils pas les poésies de la volonté ?

— Eh ! bien, vous ne serez peut-être pas fâché d’apprendre, lui dit Eugène, qu’elle va rompre sans doute avec ce de Marsay. Ce beau-fils l’a quittée pour s’attacher à la princesse Galathionne. Quant à moi, ce soir, je suis tombé amoureux de madame Delphine.

— Bah ! dit le père Goriot.

— Oui. Je ne lui ai pas déplu. Nous avons parlé amour pendant une heure, et je dois aller la voir après-demain samedi.

— Oh ! que je vous aimerais, mon cher monsieur, si vous lui plaisiez. Vous êtes bon, vous ne la tourmenteriez point. Si vous la trahissiez, je vous couperais le cou, d’abord. Une femme n’a pas deux amours, voyez-vous ? Mon Dieu ! mais je dis des bêtises, monsieur Eugène. Il fait froid ici pour vous. Mon Dieu ! vous l’avez donc entendue, que vous a-t-elle dit pour moi ?

— Rien, se dit en lui-même Eugène. Elle m’a dit, répondit-il à haute voix, qu’elle vous envoyait un bon baiser de fille.

— Adieu, mon voisin, dormez bien, faites de beaux rêves ; les miens sont tout faits avec ce mot-là. Que Dieu vous protége dans tous vos désirs ! Vous avez été pour moi ce soir comme un bon ange, vous me rapportez l’air de ma fille.

— Le pauvre homme, se dit Eugène en se couchant, il y a de quoi toucher des cœurs de marbre. Sa fille n’a pas plus pensé à lui qu’au grand-Turc.

Depuis cette conversation, le père Goriot vit dans son voisin un confident inespéré, un ami. Il s’était établi entre eux les seuls rapports par lesquels ce vieillard pouvait s’attacher à un autre homme. Les passions ne font jamais de faux calculs. Le père Goriot se voyait un peu plus près de sa fille Delphine, il s’en voyait mieux reçu, si Eugène devenait cher à la baronne. D’ailleurs il lui avait confié l’une de ses douleurs. Madame de Nucingen, à laquelle mille fois par jour il souhaitait le bonheur, n’avait pas connu les douceurs de l’amour. Certes, Eugène était, pour se servir de son expression, un des jeunes gens les plus gentils qu’il eût jamais vus, et il semblait pressentir qu’il lui donnerait tous les plaisirs dont elle avait été privée. Le bonhomme se prit donc pour son voisin d’une amitié qui alla croissant, et sans laquelle il eût été sans doute impossible de connaître le dénoûment de cette histoire.

Le lendemain matin, au déjeuner, l’affectation avec laquelle le père Goriot regardait Eugène, près duquel il se plaça, les quelques paroles qu’il lui dit, et le changement de sa physionomie, ordinairement semblable à un masque de plâtre, surprirent les pensionnaires. Vautrin, qui revoyait l’étudiant pour la première fois depuis leur conférence, semblait vouloir lire dans son âme. En se souvenant du projet de cet homme, Eugène, qui, avant de s’endormir, avait, pendant la nuit, mesuré le vaste champ qui s’ouvrait à ses regards, pensa nécessairement à la dot de mademoiselle Taillefer, et ne put s’empêcher de regarder Victorine comme le plus vertueux jeune homme regarde une riche héritière. Par hasard, leurs yeux se rencontrèrent. La pauvre fille ne manqua pas de trouver Eugène charmant dans sa nouvelle tenue. Le coup d’œil qu’ils échangèrent fut assez significatif pour que Rastignac ne doutât pas d’être pour elle l’objet de ces confus désirs qui atteignent toutes les jeunes filles et qu’elles rattachent au premier être séduisant. Une voix lui criait : Huit cent mille francs ! Mais tout à coup il se rejeta dans ses souvenirs de la veille, et pensa que sa passion de commande pour madame de Nucingen était l’antidote de ses mauvaises pensées involontaires.

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