Anatole France - L’Île Des Pingouins

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L’Île Des Pingouins: краткое содержание, описание и аннотация

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Adoptant un style faussement détaché d’historien anthropologue, Anatole France dépeint le développement de la civilisation de la Pingouinie. Ses habitants, les Pingouins, sont des créatures humanisées par la volonté de Dieu afin de pouvoir lui rendre les honneurs canoniques. L’auteur retrace caricaturalement l’histoire de France en s’attaquant malicieusement aux «temples» de la société. Religion, propriété, État, institutions sont observés par le biais de leurs aspects les plus caricaturaux telle l’affaire Dreyfus, à peine déguisée. L’humour — fruit du décalage entre le ton solennel et les absurditées relatées — colore le récit tout le long. (AFANE)

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— Mon père, s’écria Magis, admirez comme ils cheminent tous le nez dardé sur le centre sphérique de cette jeune demoiselle, maintenant que ce centre est voilé de rose. La sphère inspire les méditations des géomètres par le nombre de ses propriétes; quand elle procède de la nature physique et vivante, elle en acquiert des qualités nouvelles. Et pour que l’intérêt de cette figure fut pleinement révélé aux pingouins, il fallut que, cessant de la voir distinctement par leurs yeux, ils fussent amenés à se la représenter en esprit. Moi-même, je me sens à cette heure irrésistiblement entraîné vers cette pingouine. Est-ce parce que sa jupe lui a rendu le cul essentiel, et que, le simplifiant avec magnificence, elle le revêt d’un caractère synthétique et général et n’en laisse paraître que l’idée pure, le principe divin, je ne saurais le dire; mais il me semble que, si je l’embrassais, je tiendrais dans mes mains le firmament des voluptés humaines. Il est certain que la pudeur communique aux femmes un attrait invincible. Mon trouble est tel que j’essayerais en vain de le cacher.

Il dit, et troussant sa robe horriblement, il s’élance sur la queue des pingouins, les presse, les culbute, les surmonte, les foule aux pieds, les écrase, atteint la fille d’Alca, la saisit à pleines mains par l’orbe rose qu’un peuple entier crible de regards et de désirs et qui soudain disparaît, aux bras du moine, dans une grotte marine.

Alors les pingouins crurent que le soleil venait de s’éteindre. Et le saint homme Maël connut que le Diable avait pris les traits du moine Magis pour donner des voiles à la fille d’Alca. Il était troublé dans sa chair et son âme était triste. En regagnant à pas lents son ermitage, il vit de petites pingouines de six à sept ans, la poitrine plate et les cuisses creuses, qui s’étaient fait des ceintures d’algues et de goémons et parcouraient la plage en regardant si les hommes ne les suivaient pas.

Chapitre II

Les premiers voiles ( suite et fin )

Le saint homme Maël ressentait une profonde affliction de ce que les premiers voiles mis à une fille d’Alca eussent trahi la pudeur pingouine, loin de la servir. Il n’en persista pas moins dans son dessein de donner des vêtements aux habitants de l’île miraculeuse. Les ayant convoqués sur le rivage, il leur distribua les habits que les religieux d’Yvern avaient apportés. Les pingouins reçurent des tuniques courtes et des braies, les pingouines des robes longues. Mais il s’en fallut de beaucoup que ces robes fissent l’effet que la première avait produit. Elles n’étaient pas aussi belles, la façon en était rude et sans art, et l’on n’y faisait plus attention puisque toutes les femmes en portaient. Comme elles préparaient les repas et travaillaient aux champs, elles n’eurent bientôt plus que des corsages crasseux et des cotillons sordides. Les pingouins accablaient de travail leurs malheureuses compagnes qui ressemblaient à des bêtes de somme. Ils ignoraient les troubles du cœur et le désordre des passions. Leurs mœurs étaient innocentes. L’inceste, très fréquent, y revêtait une simplicité rustique, et si l’ivresse portait un jeune garçon à violer son aïeule, le lendemain, il n’y songeait plus.

Chapitre III

Le bornage des champs et l’origine de la propriété

L’île ne gardait point son âpre aspect d’autrefois, lorsque, au milieu des glaces flottantes elle abritait dans un amphithéâtre de rochers un peuple d’oiseaux. Son pic neigeux s’était affaissé et il n’en subsistait plus qu’une colline, du haut de laquelle on découvrait les rivages d’Armorique, couverts d’une brume éternelle, et l’océan semé de sombres écueils, semblables à des monstres à demi soulevés sur l’abîme.

Ses côtes étaient maintenant très étendues et profondément découpées, et sa figure rappelait la feuille de mûrier. Elle se couvrit soudain d’une herbe salée, agréable aux troupeaux, de saules, de figuiers antiques et de chênes augustes. Le fait est attesté par Bede le Vénérable et plusieurs autres auteurs dignes de foi.

Au nord, le rivage formait une baie profonde, qui devint par la suite un des plus illustres ports de l’univers. À l’est, au long d’une côte rocheuse battue par une mer écumante, s’étendait une lande déserte et parfumée. C’était le rivage des Ombres, où les habitants de l’île ne s’aventuraient jamais, par crainte des serpents nichés dans le creux des roches et de peur d’y rencontrer les âmes des morts, semblables à des flammes livides. Au sud, des vergers et des bois bordaient la baie tiède des Plongeons. Sur ce rivage fortuné le vieillard Maël construisit une église et un moustier de bois. À l’ouest, deux ruisseaux, le Clange et la Surelle, arrosaient les vallées fertiles des Dalles et des Dombes.

Or, un matin d’automne, le bienheureux Maël, qui se promenait dans la vallée du Clange en compagnie d’un religieux d’Yvern, nommé Bulloch, vit passer par les chemins des troupes d’hommes farouches, chargés de pierres. En même temps, il entendit de toutes parts des cris et des plaintes monter de la vallée vers le ciel tranquille.

Et il dit à Bulloch:

— J’observe avec tristesse, mon fils, que les habitants de cette île, depuis qu’ils sont devenus des hommes, agissent avec moins de sagesse qu’auparavant. Lorsqu’ils étaient oiseaux, ils ne se querellaient que dans la saison des amours. Et maintenant ils se disputent en tous les temps; ils se cherchent noise été comme hiver. Combien ils sont déchus de cette majesté paisible qui, répandue sur l’assemblée des pingouins, la rendait semblable au sénat d’une sage république!

»Regarde, mon fils Bulloch, du côté de la Surelle. Il se trouve précisément dans la fraîche vallée une douzaine d’hommes pingouins, occupés à s’assommer les uns les autres avec des bêches et des pioches dont il vaudrait mieux qu’ils travaillassent la terre. Cependant, plus cruelles que les hommes, les femmes déchirent de leurs ongles le visage de leurs ennemis. Hélas! mon fils Bulloch, pourquoi se massacrent-ils ainsi?

— Par esprit d’association, mon père, et prévision de l’avenir, répondit Bulloch. Car l’homme est par essence prévoyant et sociable. Tel est son caractère. Il ne peut se concevoir sans une certaine appropriation des choses. Ces pingouins que vous voyez, ô maître, s’approprient des terres.

— Ne pourraient-ils se les approprier avec moins de violence? demanda le vieillard. Tout en combattant, ils échangent des invectives et des menaces. Je ne distingue pas leurs paroles. Elles sont irritées, à en juger par le ton.

— Ils s’accusent réciproquement de vol et d’usurpation, répondit Bulloch. Tel est le sens général de leurs discours.

À ce moment, le saint homme Maël, joignant les mains, poussa un grand soupir:

— Ne voyez-vous pas, mon fils, s’écria-t-il, ce furieux qui coupe avec ses dents le nez de son adversaire terrassé, et cet autre qui broie la tête d’une femme sous une pierre énorme?

— Je les vois, répondit Bulloch. Ils créent le droit; ils fondent la propriété; ils établissent les principes de la civilisation, les bases des sociétés et les assises de l’Etat.

— Comment cela? demanda le vieillard Maël.

— En bornant leurs champs. C’est l’origine de toute police. Vos pingouins, ô maître, accomplissent la plus auguste des fonctions. Leur œuvre sera consacrée à travers les siècles par les légistes, protégée et confirmée par les magistrats.

Tandis que le moine Bulloch prononçait ces paroles, un grand pingouin à la peau blanche, au poil roux, descendait dans la vallée, un tronc d’arbre sur l’épaule. S’approchant d’un petit pingouin, tout brûlé du soleil, qui arrosait ses laitues, il lui cria:

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