Henri Barbusse - L’Enfer

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Un homme las, blasé de tout, fatigué de la vie et de l'amour, qui n'a plus goût à rien, échoue dans un hôtel de province. On ne sait rien de lui, si ce n'est qu'il est âgé d'une trentaine d'années. Des bruits venant de la chambre voisine, attirent son attention. Il se lève, intrigué, et remarque en hauteur, sous le plafond, un trou qui lui permet de voir… Et il regardera… fasciné, les épisodes de la vie humaine qui se déroulent de l'autre coté. Le sexe, bien sûr, tient une place importante, chambre d'hôtel oblige. Par le prisme du héros, qui reprend goût à la vie, tout en se perdant, nous devenons également voyeurs. Le réalisme cru, mais empreint de lyrisme, et le sujet même de ce roman paru en 1908, n'ont probablement pas été du goût de tout le monde à l'époque…

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– Cela est vrai, hélas! Si misérables, nous nous déchirons encore de nos propres mains! La guerre, la guerre… Pour qui nous regardera de loin et pour qui nous regarde de haut, nous sommes des barbares et des fous.

– Pourquoi, pourquoi! dit le jeune médecin dont le trouble grandissait. Pourquoi restons-nous fous puisque nous voyons notre folie?

Le vieux praticien haussa les épaules – le geste qu’il avait eu quelques instants auparavant lorsqu’il s’était agi de maladie incurable.

– La force de la tradition, attisée par les intéressés… Nous ne sommes pas libres, nous sommes attachés au passé. Nous écoutons ce qui a été fait toujours, nous le refaisons; et c’est la guerre et l’injustice. Peut-être l’humanité arrivera-t-elle à se débarrasser, quelque jour, de la hantise de ce qu’elle fut. Espérons que nous sortirons enfin de l’immense époque de massacre et de misère. Que pouvons-nous de plus que l’espérer?

Le vieillard s’arrêta là. Le jeune dit:

– Le vouloir.

L’autre eut un mouvement quelconque de la main.

Le jeune homme s’écria:

– À l’ulcère du monde, il y a une grande cause générale. Vous l’avez nommée: c’est l’asservissement au passé, le préjugé séculaire, qui empêche de tout refaire proprement, selon la raison et la morale. L’esprit de tradition infecte l’humanité; et le nom des deux manifestations affreuses, c’est…

Le vieillard se souleva sur sa chaise, ébauchant déjà un geste de protestation, comme s’il voulait lui signifier: «Ne le dites pas!»

Mais le jeune homme ne pouvait pas s’empêcher de parler:

– C’est la propriété et la patrie, dit-il.

* * *

– Chut! s’écria le vieux maître. Je ne vous suis plus sur ce terrain. Je reconnais les maux présents. J’appelle de tous mes vœux l’ère nouvelle. Je fais plus, j’y crois. Mais ne parlez pas ainsi de deux principes sacrés!

– Ah! dit amèrement le jeune homme, vous parlez comme les autres, maître… Il faut pourtant aller à la source du mal, vous les avez bien, vous… (et violemment): «Pourquoi faites-vous comme si vous ne le saviez pas!… Si on veut guérir de l’oppression et de la guerre, on a raison d’attaquer par tous les moyens utiles – tous! – le principe de la richesse individuelle et le culte de la patrie.

– Non, on n’a pas raison! fit le vieillard qui s’était levé en grande agitation, et jeta à son interlocuteur un regard durci, presque sauvage…

– On a raison, cria l’autre.

Tout à coup, la tête grise retomba, et le vieillard dit à voix basse:

– Oui, c’est vrai, on a raison…

«Je me souviens… un jour, pendant la guerre; nous étions réunis autour d’un moribond. Personne ne le reconnaissait. Il avait été trouvé dans les débris d’une ambulance bombardée (volontairement ou non, cela revenait exactement au même!); sa figure avait été mutilée. On ne savait pas ce que c’était: il appartenait à une des deux armées, c’était tout ce qu’on pouvait dire. Il gémissait, pleurait, hurlait, inventait d’épouvantables cris. On essayait de percevoir dans son agonie un mot, un accent, qui eût au moins indiqué sa nationalité. On n’a pas pu; on n’a rien pu entendre de distinct jaillir de l’espèce de figure qui pantelait sur le brancard. Nous l’avons suivi des yeux et écouté, jusqu’à ce qu’il se fût tu. Quand il est mort et que nous nous sommes arrêtés de trembler, – pendant un moment j’ai vu et j’ai compris. J’ai compris dans mes entrailles que l’homme s’enracine plus à l’homme qu’à ses vagues compatriotes. J’ai compris que toutes les paroles de haine et de révolte contre l’armée, que toutes les insultes au drapeau, et que tous les appels antipatriotiques résonnent dans l’idéal et dans la beauté.

«Oui, on a raison, on a raison! Et après ce jour, plusieurs fois, il m’a été donné d’aller jusqu’à la vérité. Mais que voulez-vous… Moi, je suis vieux et je n’ai pas la force d’y rester!»

– Maître! murmura le jeune homme, debout, avec un accent de respect ému.

Le vieux savant continua, s’exaltant dans une révélation de sincérité, s’enivrant de vérité:

– Oui, je sais, je sais, je sais, vous dis-je! Je sais que, malgré la complication des arguments et le dédale des cas spéciaux où on se perd, rien n’ébranle la simplicité absolue de dire que la loi qui fait naître les uns riches et les autres pauvres et entretient dans la société une inégalité chronique, est une suprême injustice qui n’est pas plus fondée que celle qui créait autrefois des races d’esclaves, et que le patriotisme est devenu un sentiment étroit et offensif qui alimentera, tant qu’il existera, la guerre horrible et l’épuisement du monde; que ni le travail, ni la prospérité matérielle et morale, ni les nobles délicatesses du progrès, ni les prodiges de l’art n’ont besoin d’émulation haineuse – et que tout cela, au contraire, est écrasé par les armes. Je sais que la carte d’un pays est faite de lignes conventionnelles et de noms disparates, que l’amour inné de soi nous conduit plus près de l’homme même que de ceux qui font partie d’un même groupe géographique; que l’on est plus compatriote de ceux qui vous comprennent et vous aiment, et sont au niveau de votre âme, ou de ceux qui pâtissent du même esclavage – que de ceux qu’on rencontre dans la rue… Les groupements nationaux, unités de l’univers moderne, sont ce qu’ils sont, soit. Par la déformation grandissante, monstrueuse, du sentiment patriotique, l’humanité se tue, l’humanité se meurt, et l’époque contemporaine est une agonie.

Ils eurent la même vision et dirent à la fois:

– C’est un cancer, c’est un cancer.

Le maître s’anima, en proie à l’évidence:

– Tout autant que vous, je sais que la postérité jugera sévèrement ceux qui ont cultivé et ont répandu le fétichisme des idées d’oppression. Je sais que la guérison d’un abus n’est commencée que lorsqu’on se refuse au culte qui le consacre… Et moi qui me suis penché durant un demi-siècle sur toutes les grandes découvertes qui ont changé la face des choses, je sais qu’on a contre soi l’hostilité de tout ce qui existe, lorsqu’on commence!

«Je sais que c’est un vice de passer des années et des siècles à dire du progrès: «Je le voudrais, mais je ne le veux pas», et que s’il faut, pour accomplir certaines réformes, un consentement universel, eh bien, je sais que l’univers aussi s’ensemence! Je sais, je sais!

«Oui… Mais moi! Trop de soucis me sollicitent, trop de travail m’accapare; et puis, je vous l’ai dit, je suis trop vieux. Ces idées sont pour moi trop nouvelles. L’intelligence d’un homme n’est susceptible d’embrasser qu’un certain quantum de création et de nouveauté. Lorsque cette part est épuisée, quel que soit le progrès ambiant, on refuse de voir et d’avancer… Je suis incapable de jeter dans la discussion l’exagération féconde. Je suis incapable de l’audace d’être logique. Je vous l’avoue, mon enfant, je n’ai pas la force d’avoir raison!»

* * *

– Mon cher maître, dit le jeune homme avec un accent de reproche qui se réveillait embelli et sincère devant cette sincérité, vous avez publiquement manifesté votre désapprobation contre ceux qui avaient combattu en public l’idée de patriotisme! On s’est servi, contre eux, de l’importance de votre nom.

Le vieillard se redressa. Sa figure se colora.

– Je n’admets pas qu’on mette le pays en danger!

Je ne le reconnaissais plus. Il retombait de sa grande pensée, il n’était déjà plus lui. J’en fus découragé.

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