Anatole France - Thaïs

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Thaïs était née de parents libres et pauvres, adonnés à l'idolâtrie. Du temps qu'elle était petite, son père gouvernait, à Alexandrie, proche de la porte de la Lune, un cabaret que fréquentaient les matelots. Certains souvenirs vifs et détachés lui restaient de sa première enfance. Elle revoyait son père assis à l'angle du foyer, les jambes croisées, grand, redoutable et tranquille, tel qu'un de ces vieux Pharaons que célèbrent les complaintes chantées par les aveugles dans les carrefours…
Thaïs, courtisane d'Alexandrie, est convertie au christianisme par le moine Paphnuce. Mais est-ce vraiment l'amour divin qui inspire cet homme de Dieu?

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– Fou, fou que j’étais de n’avoir pas possédé Thaïs quand il en était temps encore! Fou d’avoir cru qu’il y avait au monde autre chose qu’elle! Ô démence! J’ai songé à Dieu, au salut de mon âme, à la vie éternelle, comme si tout cela comptait pour quelque chose quand on a vu Thaïs. Comment n’ai-je pas senti que l’éternité bienheureuse était dans un seul des baisers de cette femme, que sans elle la vie n’a pas de sens et n’est qu’un mauvais rêve? Ô stupide! tu l’as vue et tu as désiré les biens de l’autre monde. Ô lâche! tu l’as vue et tu as craint Dieu. Dieu! le Ciel! qu’est-ce que cela? et qu’ont-ils à l’offrir qui vaille la moindre parcelle de ce qu’elle t’eût donné? Ô lamentable insensé, qui cherchais la bonté divine ailleurs que sur les lèvres de Thaïs: Quelle main était sur tes yeux? Maudit soit Celui qui t’aveuglait alors! Tu pouvais acheter au prix de la damnation un moment de son amour et tu ne l’as pas fait! Elle t’ouvrait ses bras, pétris de la chair et du parfum des fleurs, et tu ne t’es pas abîmé dans les enchantements indicibles de son sein dévoilé! Tu as écouté la voix jalouse qui te disait: «Abstiens-toi.» Dupe, dupe, triste dupe! Ô regrets! Ô remords! Ô désespoir! N’avoir pas la joie d’emporter en enfer la mémoire de l’heure inoubliable et de crier à Dieu: «Brûle ma chair, dessèche tout le sang de mes veines, fais éclater mes os, tu ne m’ôteras pas le souvenir qui me parfume et me rafraîchit par les siècles des siècles!… Thaïs va mourir! Dieu ridicule, si tu savais comme je me moque de ton enfer! Thaïs va mourir et elle ne sera jamais à moi, jamais, jamais!»

Et tandis que la barque suivait le courant rapide, il restait des journées entières couché sur le ventre, répétant:

– Jamais! jamais! jamais!

Puis, à l’idée qu’elle s’était donnée et que ce n’était pas à lui, qu’elle avait répandu sur le monde des flots d’amour et qu’il n’y avait pas trempé ses lèvres, il se dressait debout, farouche, et hurlait de douleur. Il se déchirait la poitrine avec ses ongles et mordait la chair de ses bras. Il songeait:

– Si je pouvais tuer tous ceux qu’elle a aimés.

L’idée de ces meurtres l’emplissait d’une fureur délicieuse. Il méditait d’égorger Nicias lentement, à loisir, en le regardant jusqu’au fond des yeux. Puis sa fureur tombait tout à coup. Il pleurait, il sanglotait. Il devenait faible et doux. Une tendresse inconnue amollissait son âme. Il lui prenait envie de se jeter au cou du compagnon de son enfance et de lui dire: «Nicias, je t’aime, puisque tu l’as aimée. Parle-moi d’elle! Dis-moi ce qu’elle te disait». Et sans cesse le fer de cette parole lui perçait le cœur: «Thaïs va mourir!»

– Clartés du jour! ombres argentées de la nuit, astre, cieux, arbres aux cimes tremblantes, bêtes sauvages, animaux familiers, âmes anxieuses des hommes, n’entendez-vous pas: «Thaïs va mourir!» Lumières, souffles et parfums, disparaissez. Effacez-vous, formes et pensées de l’univers! «Thaïs va mourir!…» Elle était la beauté du monde et tout ce qui l’approchait, s’ornait des reflets de sa grâce. Ce vieillard et ces sages assis près d’elle, au banquet d’Alexandrie, qu’ils étaient aimables! que leur parole était harmonieuse! L’essaim des riantes apparences voltigeait sur leurs lèvres et la volupté parfumait toutes leurs pensées. Et parce que le souffle de Thaïs était sur eux tout ce qu’ils disaient était amour, beauté, vérité. L’impiété charmante prêtait sa grâce à leurs discours. Ils exprimaient aisément la splendeur humaine. Hélas! et tout cela n’est plus qu’un songe. Thaïs va mourir! Oh: comme naturellement je mourrai de sa mort! Mais peux-tu seulement mourir, embryon desséché, fœtus macéré dans le fiel et les pleurs arides? Avorton misérable, penses-tu goûter la mort, toi qui n’as pas connu la vie? Pourvu que Dieu existe et qu’il me damne! Je l’espère, je le veux. Dieu que je hais, entends-moi. Plonge-moi dans la damnation. Pour t’y obliger je te crache à la face. Il faut bien que je trouve un enfer éternel, afin d’y exhaler l’éternité de rage qui est en moi.

Dès l’aube, Albine reçut l’abbé d’Antinoé au seuil des cellules.

– Tu es le bien venu dans nos tabernacles de paix, vénérable père, car sans doute tu viens bénir la sainte que tu nous avais donnée. Tu sais que Dieu, dans sa clémence, l’appelle à lui; et comment ne saurais-tu pas une nouvelle que les anges ont portée de désert en désert? Il est vrai. Thaïs touche à sa fin bienheureuse. Ses travaux sont accomplis, et je dois t’instruire en peu de mots de la conduite qu’elle a tenue parmi nous. Après ton départ, comme elle était enfermée dans la cellule marquée de ton sceau, je lui envoyai avec sa nourriture une flûte semblable à celles dont jouent aux festins les filles de sa profession. Ce que je faisais était pour qu’elle ne tombât pas dans la mélancolie et pour qu’elle n’eût pas moins de grâce et de talent devant Dieu qu’elle n’en avait montré au regard des hommes. Je n’avais pas agi sans prudence; car Thaïs célébrait tout le jour sur la flûte les louanges du Seigneur et les vierges qu’attiraient les sons de cette flûte invisible disaient: «Nous entendons le rossignol des bocages célestes, le cygne mourant de Jésus crucifié.» C’est ainsi que Thaïs accomplissait sa pénitence, quand, après soixante jours, la porte que tu avais scellée s’ouvrit d’elle-même et le sceau d’argile se rompit sans qu’aucune main humaine l’eût touché. À ce signe je reconnus que l’épreuve que tu avais imposée devait cesser et que Dieu pardonnait les péchés de la joueuse de flûte. Dès lors, elle partagea la vie de mes filles, travaillant et priant avec elles. Elle les édifiait par la modestie de ses gestes et de ses paroles et elle semblait parmi elles la statue de la pudeur. Parfois elle était triste; mais ces nuages passaient. Quand je vis qu’elle était attachée à Dieu par la foi, l’espérance et l’amour, je ne craignis pas d’employer son art et même sa beauté à l’édification de ses sœurs. Je l’invitais à représenter devant nous les actions des femmes fortes et des vierges sages de Écriture Elle imitait Esther, Débora, Judith, Marie, sœur de Lazare, et Marie, mère de Jésus. Je sais, vénérable père, que ton austérité s’alarme à l’idée de ces spectacles. Mais tu aurais été touché toi-même, si tu l’avais vue, dans ces pieuses scènes, répandre des pleurs véritables et tendre au ciel ses bras comme des palmes. Je gouverne depuis longtemps des femmes et j’ai pour règle de ne point contrarier leur nature. Toutes les graines ne donnent pas les mêmes fleurs. Toutes les âmes ne se sanctifient pas de la même manière. Il faut considérer aussi que Thaïs s’est donnée à Dieu quand elle était belle encore, et un tel sacrifice, s’il n’est point unique, est du moins très rare… Cette beauté, son vêtement naturel, ne l’a pas encore quittée après trois mois de la fièvre dont elle meurt. Comme, pendant sa maladie, elle demande sans cesse à voir le ciel, je la fais porter chaque matin dans la cour, près du puits, sous l’antique figuier, à l’ombre duquel les abbesses de ce couvent ont coutume de tenir leurs assemblées; tu l’y trouveras, père vénérable; mais hâte-toi, car Dieu l’appelle et ce soir un suaire couvrira ce visage que Dieu fit pour le scandale et pour l’édification du monde.

Paphnuce suivit Albine dans la cour inondée de lumière matinale. Le long des toits de brique des colombes formaient une file de perles. Sur un lit, à l’ombre du figuier, Thaïs reposait toute blanche, les bras en croix. Debout à ses côtés, des femmes voilées récitaient les prières de l’agonie.

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