Alphonse Daudet - Sapho

Здесь есть возможность читать онлайн «Alphonse Daudet - Sapho» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Классическая проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Sapho: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Sapho»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Alphonse Daudet n'a pas seulement chanté la Provence perdue de son enfance. Dans Sapho, c'est un Paris bien incarné qu'il met en scène, celui de la bohème artistique de son temps, se consumant dans l'ivresse de la fête et des conquêtes d'un soir. Jean, jeune provençal fraîchement monté à Paris, s'éprend d'une très belle femme – modèle – connue sous le nom de Sapho. Sera-ce une de ces liaisons sans lendemain? Sapho n'est plus jeune et pressent qu'elle vit son dernier amour, mais, pour Jean, c'est le premier. Décalage du temps, désaccord des âmes… Trente ans avant le Chéri de Colette, Daudet a l'intuition magistrale de " ce genre d'amours auxquels le sentiment maternel ajoute une dimension délicieuse et dangereuse "

Sapho — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Sapho», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Et le bonheur de prendre des mesures, les discussions sur la place d’un meuble; et les cris, les rires fous, les bras éperdus au plafond quand on s’apercevait que malgré toutes les précautions, malgré la liste très complète des achats indispensables, il y avait toujours quelque chose d’oublié.

Ainsi la râpe à sucre. Conçoit-on qu’ils allaient se mettre en ménage sans râpe à sucre!…

Puis, tout acheté et mis en place, les rideaux pendus, une mèche à la lampe neuve, quelle bonne soirée que celle de l’installation, la revue minutieuse des trois pièces avant de se coucher, et comme elle riait en l’éclairant pendant qu’il verrouillait la porte:

– Encore un tour, encore… ferme bien… Soyons bien chez nous…

Alors ce fut une vie nouvelle, délicieuse. En quittant son travail, il rentrait vite, pressé d’être arrivé, en pantoufles au coin de leur feu. Et dans le noir pataugeage de la rue, il se figurait leur chambre allumée et chaude, égayée de ses vieux meubles provinciaux que Fanny traitait par avance de débarras et qui s’étaient trouvés de fort jolies anciennes choses; l’armoire surtout, un bijou Louis XVI, avec ses panneaux peints, représentant des fêtes provençales, des bergers en jaquettes fleuries, des danses au galoubet et au tambourin. La présence, familière à ses yeux d’enfant, de ces vieilleries démodées lui rappelait la maison paternelle, consacrait son nouvel intérieur dont il était à goûter le bien-être.

Dès son coup de sonnette, Fanny arrivait, soignée, coquette, «sur le pont», comme elle disait. Sa robe de laine noire, très unie, mais taillée sur un patron de bon faiseur, une simplicité de femme qui a eu de la toilette, les manches retroussées, un grand tablier blanc; car elle faisait elle-même leur cuisine et se contentait d’une femme de ménage pour les grosses besognes qui gercent les mains ou les déforment.

Elle s’y entendait même très bien, savait une foule de recettes, plats du Nord ou du Midi, variés comme son répertoire de chansons populaires que, le dîner fini, le tablier blanc accroché derrière la porte refermée de la cuisine, elle entonnait de sa voix de contralto, meurtrie et passionnée.

En bas la rue grondait, roulait en torrent. La pluie froide tintait sur le zinc de la véranda; et Gaussin, les pieds au feu, étalé dans son fauteuil, regardait en face les vitres de la gare et les employés courbés à écrire sous la lumière blanche de grands réflecteurs.

Il était bien, se laissait bercer. Amoureux? Non; mais reconnaissant de l’amour dont on l’enveloppait, de cette tendresse toujours égale. Comment avait-il pu se priver si longtemps de ce bonheur, dans la crainte – dont il riait maintenant – d’un acoquinement, d’une entrave quelconque? Est-ce que sa vie n’était pas plus propre que lorsqu’il allait de fille en fille, risquant sa santé?

Aucun danger pour plus tard. Dans trois ans, quand il partirait, la brisure se ferait toute seule et sans secousse. Fanny était prévenue; ils en parlaient ensemble, comme de la mort, d’une fatalité lointaine, mais inéluctable. Restait le grand chagrin qu’ils auraient chez lui en apprenant qu’il ne vivait pas seul, la colère de son père si rigide et si prompt.

Mais comment pourraient-ils savoir? Jean ne voyait personne à Paris. Son père, «le consul» comme on disait là-bas, était retenu toute l’année par la surveillance du domaine très considérable qu’il faisait valoir et ses rudes batailles avec la vigne. La mère, impotente, ne pouvait faire sans aide un pas ni un geste, laissant à Divonne la direction de la maison, le soin des deux petites sœurs jumelles, Marthe et Marie, dont la double naissance en surprise avait à tout jamais emporté ses forces actives. Quant à l’oncle Césaire, le mari de Divonne, c’était un grand enfant qu’on ne laissait pas voyager seul.

Et Fanny maintenant connaissait toute la famille. Lorsqu’il recevait une lettre de Castelet, au bas de laquelle les bessonnes avaient mis quelques lignes de leur grosse écriture à petits doigts, elle la lisait par-dessus son épaule, s’attendrissait avec lui. De son existence à elle il ne savait rien, ne s’informait pas. Il avait le bel égoïsme inconscient de sa jeunesse, aucune jalousie, aucune inquiétude. Plein de sa propre vie, il la laissait déborder, pensait tout haut, se livrait, pendant que l’autre restait muette.

Ainsi les jours, les semaines s’en allaient dans une heureuse quiétude un moment troublée par une circonstance qui les émut beaucoup, mais diversement. Elle se crut enceinte et le lui apprit avec une joie telle qu’il ne put que la partager. Au fond, il avait peur. Un enfant, à son âge!… Qu’en ferait-il?… Devait-il le reconnaître?… Et quel gage entre cette femme et lui, quelle complication d’avenir!

Soudainement, la chaîne lui apparut, lourde, froide et scellée. La nuit, il ne dormait pas plus qu’elle; et côte à côte dans leur grand lit, ils rêvaient, les yeux ouverts, à mille lieues l’un de l’autre.

Par bonheur, cette fausse alerte ne se renouvela plus, et ils reprirent leur train de vie paisible, exquisement close. Puis l’hiver fini, le vrai soleil enfin revenu, leur case s’embellissait encore, agrandie de la terrasse et de la tente. Le soir, ils dînaient là sous le ciel teinté de vert, que rayait le sifflement en coup d’ongle des hirondelles.

La rue envoyait ses bouffées chaudes et tous les bruits des maisons voisines; mais le moindre souffle d’air était pour eux, et ils s’oubliaient des heures, leurs genoux enlacés, n’y voyant plus. Jean se rappelait des nuits semblables au bord du Rhône, rêvait de consulats lointains dans des pays très chauds, de ponts de navires en partance où la brise aurait cette haleine longue dont frémissait le rideau de la tente. Et lorsqu’une caresse invisible murmurait sur ses lèvres: «m’aimes-tu?…” il revenait toujours de très loin pour répondre: «oh! oui, je t’aime…» Voilà ce que c’est de les prendre si jeunes; ils ont trop de choses dans la tête.

Sur le même balcon, séparé d’eux par une grille en fer enguirlandée de fleurs grimpantes, un autre couple roucoulait, M. et Mme Hettéma, des gens mariés, très gros, dont les baisers claquaient comme des gifles. Merveilleusement appareillés, dans une conformité d’âge, de goût, de lourdes tournures, c’était touchant d’entendre ces amoureux à fin de jeunesse chanter en duo tout bas, en s’appuyant à la balustrade, de vieilles romances sentimentales…

Mais je l’entends qui soupire dans l’ombre

C’est un beau rêve, ah! laissez-moi dormir.

Ils plaisaient à Fanny, elle aurait voulu les connaître. Quelquefois même la voisine et elle échangeaient par-dessus le fer noirci de la rampe un sourire de femmes amoureuses et heureuses; mais les hommes comme toujours se tenaient plus raides et l’on ne se parlait pas.

Jean revenait du quai d’Orsay, une après-midi, quand il s’entendit appeler au coin de la rue Royale. Il faisait un jour admirable, une lumière chaude où Paris s’épanouissait à ce tournant du boulevard qui par un beau couchant, vers l’heure du Bois, n’a pas son pareil au monde.

– Mettez-vous là, belle jeunesse, et buvez quelque chose… ça m’amuse les yeux de vous regarder.

Deux grands bras l’avaient happé, assis sous la tente d’un café envahissant le trottoir de ses trois rangs de tables. Il se laissait faire, flatté d’entendre autour de lui ce public de provinciaux, d’étrangers, jaquettes rayées et chapeaux ronds, chuchoter curieusement le nom de Caoudal.

Le sculpteur, attablé devant une absinthe qui allait avec sa taille militaire et sa rosette d’officier, avait auprès de lui l’ingénieur Déchelette arrivé de la veille, toujours le même, hâlé et jaune, ses pommettes en saillie remontant ses petits yeux bons, sa narine gourmande qui reniflait Paris. Dès que le jeune homme fut assis, Caoudal, le montrant avec une fureur comique:

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Sapho»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Sapho» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Sapho»

Обсуждение, отзывы о книге «Sapho» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x