Alphonse Daudet - Sapho

Здесь есть возможность читать онлайн «Alphonse Daudet - Sapho» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Классическая проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Sapho: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Sapho»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Alphonse Daudet n'a pas seulement chanté la Provence perdue de son enfance. Dans Sapho, c'est un Paris bien incarné qu'il met en scène, celui de la bohème artistique de son temps, se consumant dans l'ivresse de la fête et des conquêtes d'un soir. Jean, jeune provençal fraîchement monté à Paris, s'éprend d'une très belle femme – modèle – connue sous le nom de Sapho. Sera-ce une de ces liaisons sans lendemain? Sapho n'est plus jeune et pressent qu'elle vit son dernier amour, mais, pour Jean, c'est le premier. Décalage du temps, désaccord des âmes… Trente ans avant le Chéri de Colette, Daudet a l'intuition magistrale de " ce genre d'amours auxquels le sentiment maternel ajoute une dimension délicieuse et dangereuse "

Sapho — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Sapho», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

– Bonjour, Gaussin!…

Déchelette, l’air fatigué, plus jaune et plus froncé que d’habitude, lui expliqua qu’il ne partait pas encore, retenu à Paris par quelques affaires, et qu’il habitait le Grand-Hôtel, l’atelier lui faisant horreur depuis cette histoire épouvantable…

– Quoi donc?

– C’est vrai, vous ne savez pas… Alice est morte… Elle s’est tuée… Attendez-moi, que je regarde si j’ai des lettres…

Il revint presque aussitôt, et tout en faisant sauter des bandes de journaux d’un doigt nerveux, il parlait sourdement, comme un somnambule, sans regarder Gaussin qui marchait près de lui:

– Oui, tuée, jetée par la fenêtre, comme elle l’avait dit le soir où vous étiez là… Qu’est-ce que vous voulez?… moi, je ne savais pas, je ne pouvais pas me douter… Le jour où je devais partir, elle me dit d’un air tranquille: «Emmène-moi, Déchelette… ne me laisse pas seule… je ne pourrai plus vivre sans toi…» Ça me faisait rire. Me voyez-vous avec une femme, là-bas, chez ces Kurdes… Le désert, les fièvres, les nuits de bivouac… à dîner, elle me répétait encore: «Je ne te gênerai pas, tu verras comme je serai gentille…» Puis, voyant qu’elle me faisait de la peine, elle n’a plus insisté… Après, nous sommes allés aux Variétés dans une baignoire… tout cela convenu d’avance… Elle paraissait contente, me tenait la main tout le temps et murmurait: «Je suis bien…» Comme je partais dans la nuit, je la ramenai chez elle en voiture; mais nous étions tristes tous deux, sans parler. Elle ne me dit même pas merci pour un petit paquet que je lui glissai dans la poche, de quoi vivre tranquille un an ou deux. Arrivés rue Labruyère, elle me demande de monter… Je ne voulais pas. «Je t’en prie… jusqu’à la porte seulement.» Mais là je tins bon, je n’entrai pas. Ma place était retenue, mon sac fait, puis j’avais trop dit que je partirais… En descendant, le cœur un peu gros, j’entendais qu’elle me criait quelque chose comme «… plus vite que toi…» mais je ne compris qu’en bas, dans la rue… Oh!…

Il s’arrêta, les yeux à terre, devant l’horrible vision que le trottoir lui présentait maintenant à chaque pas, cette masse inerte et noire qui râlait…

– Elle est morte deux heures après, sans un mot, sans une plainte, me fixant de ses prunelles d’or. Souffrait-elle? m’a-t-elle reconnu? Nous l’avions couchée sur son lit, tout habillée, une grande mantille de dentelle enveloppant la tête d’un côté, pour cacher la blessure du crâne. Très pâle, avec un peu de sang sur la tempe, elle était encore jolie, si douce… Mais comme je me penchais pour essuyer cette goutte de sang qui revenait toujours, inépuisable – son regard m’a semblé prendre une expression indignée et terrible… Une malédiction muette que la pauvre fille me jetait… Aussi qu’est-ce que ça me faisait de rester quelque temps encore ou de l’emmener avec moi, prête à tout, si peu gênante?… Non, l’orgueil, l’entêtement d’une parole dite… Eh bien, je n’ai pas cédé, et elle est morte, morte de moi qui l’aimais pourtant…

Il se montait, parlait tout haut, suivi de l’étonnement des gens qu’il coudoyait en descendant la rue d’Amsterdam; et Gaussin, passant devant son ancien logis dont il apercevait le balcon, la véranda, faisait un retour vers Fanny et leur propre histoire, se sentait pris d’un frisson, pendant que Déchelette continuait:

– Je l’ai conduite à Montparnasse, sans amis, sans famille… J’ai voulu être seul à m’occuper d’elle… Et depuis, je suis là, pensant toujours à la même chose, ne pouvant me décider à partir avec cette idée obsédante, et fuyant ma maison où j’ai passé deux mois si heureux à côté d’elle… Je vis dehors, je cours, j’essaye de me distraire, d’échapper à cet œil de morte qui m’accuse sous un filet de sang…

Et s’arrêtant, buté à ce remords, avec deux grosses larmes qui glissaient sur son petit nez camard si bon, si épris de la vie, il disait:

– Voyons, mon ami; je ne suis pourtant pas méchant… C’est un peu fort tout de même que j’aie fait ça…

Jean essayait de le consoler, rejetant tout sur un hasard, un mauvais sort; mais Déchelette répétait en secouant la tête, les dents serrées:

– Non, non… Je ne me pardonnerai jamais… Je voudrais me punir…

Ce désir d’une expiation ne cessa de le hanter, il en parlait à tous ses amis, à Gaussin qu’il venait prendre à la sortie du bureau.

«Allez-vous-en donc, Déchelette… Voyagez, travaillez, ça vous distraira…» lui répétaient Caoudal et les autres, un peu inquiets de son idée fixe, de cet acharnement à leur faire répéter qu’il n’était pas méchant. Enfin un soir, soit qu’il eût voulu revoir l’atelier avant de partir, ou qu’un projet très arrêté d’en finir avec sa peine l’y eût amené, il rentra chez lui et au matin des ouvriers descendant des faubourgs à leur travail le ramassèrent, le crâne en deux, sur le trottoir devant sa porte, mort du même suicide que la femme, avec les mêmes affres, le même fracassement d’un désespoir jeté à la rue.

Dans l’atelier en demi-jour, une foule se pressait, d’artistes, de modèles, de femmes de théâtre, tous les danseurs, tous les soupeurs des dernières fêtes. C’était un bruit piétiné, chuchoté, une rumeur de chapelle sous la flamme courte des cierges. On regardait à travers les lianes, les feuillages, le corps exposé dans une étoffe de soie ramagée de fleurs d’or, coiffé en turban pour la hideuse plaie de la tête, et tout de son long étendu, les mains blanches en avant qui disaient l’abandon, le déliement suprême, sur le divan bas ombragé de glycines où Gaussin et sa maîtresse s’étaient connus là nuit du bal.

X

On en meurt donc quelquefois de ces ruptures!… Maintenant, quand ils se disputaient, Jean n’osait plus parler de son départ, il ne criait plus, exaspéré:

– Heureusement, ça va finir.

Elle n’aurait eu qu’à répondre:

– C’est bien, va-t’en… moi, je me tuerai, je ferai comme l’autre…

Et cette menace qu’il croyait comprendre dans la mélancolie de ses regards et des airs qu’elle chantait, dans la songerie de ses silences, le troublait jusqu’à l’épouvante.

Cependant il avait passé l’examen de classement qui termine, pour les attachés consulaires, le stage ministériel; reçu dans un bon rang, on allait le désigner pour un des premiers postes libres, ce n’était plus qu’une affaire de semaines, de jours!… Et autour d’eux, dans cette fin de saison aux soleils de plus en plus brefs, tout se hâtait aussi vers les changements de l’hiver. Un matin, Fanny, ouvrant la fenêtre devant le premier brouillard, s’écriait:

– Tiens, les hirondelles sont parties…

L’une après l’autre, les maisons bourgeoises du pays fermaient leurs persiennes; sur la route de Versailles, des voitures de déménagement se succédaient, de grands omnibus de campagne chargés de paquets, avec des panaches de plantes vertes sur la plate-forme, pendant que les feuilles s’en allaient par tourbillons, roulaient comme les nuages en fuite sous le ciel bas, et que les meules montaient dans les champs dégarnis. Derrière le verger, dépouillé, rapetissé par le manque de verdure, les chalets fermés, les séchoirs des blanchisseries aux toits rouges se massaient en paysage triste, et de l’autre côté de la maison, la voie ferrée mise à nu déroulait tout le long des bois en grisaille sa noire ligne voyageuse.

Quelle cruauté de la laisser là toute seule dans cette tristesse des choses! Il sentait son cœur défaillir d’avance; jamais il n’aurait le courage de l’adieu. C’était bien là-dessus qu’elle comptait, l’attendant à cette minute suprême, et jusque-là tranquille, ne parlant de rien, fidèle à sa promesse de ne pas mettre d’entraves à ce départ de tout temps prévu et consenti. Un jour, il rentra avec cette nouvelle:

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Sapho»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Sapho» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Sapho»

Обсуждение, отзывы о книге «Sapho» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x