Anatole France - Monsieur Bergeret A Paris
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– Il vous portera bonheur. Promettez-moi de le garder toujours.
Joseph Lacrisse sortit le premier de l'appartement bleu, afin de détourner sur lui les agents, s'il était filé. Sur le palier, il murmura avec une mauvaise grimace:
– Une vraie Wallstein, celle-là! Elle a beau être baptisée… La caque sent toujours le hareng.
XIII
Dans le tiède et lumineux déclin du jour, le jardin du Luxembourg était comme baigné d'une poussière d'or. M. Bergeret s'assit, entre MM. Denis et Goubin sur la terrasse, au pied de la statue de Marguerite d'Angoulême.
– Messieurs, dit-il, je veux vous lire un article qui a paru ce matin dans le Figaro . Je ne vous en nommerai pas l'auteur. Je pense que vous le reconnaîtrez. Puisque le hasard le veut, je vous ferai volontiers cette lecture devant cette aimable femme qui goûtait la bonne doctrine et estimait les hommes de coeur et qui, pour s'être montrée docte, sincère, tolérante et pitoyable, et pour avoir tenté d'arracher les victimes aux bourreaux, ameuta contre elle toute la moinerie et fit aboyer tous les sorbonnagres. Ils dressèrent à l'insulter les polissons du collège de Navarre et, si elle n'eût été la soeur du roi de France, ils l'eussent cousue dans un sac et jetée en Seine. Elle avait une âme douce, profonde et riante. Je ne sais si, vivante, elle eut cet air de malice et de coquetterie qu'on lui voit dans ce marbre d'un sculpteur peu connu: il se nomme Lescorné. Il est certain du moins qu'on ne le trouve pas dans les crayons secs et sincères des élèves de Clouet, qui nous ont laissé son portrait. Je croirais plutôt que son sourire était souvent voilé de tristesse, et qu'un pli douloureux tirait ses lèvres quand elle a dit: «J'ai porté plus que mon faix de l'ennui commun à toute créature bien née.» Elle ne fut point heureuse dans son existence privée et elle vit autour d'elle les méchants triompher aux applaudissements des ignorants et des lâches. Je crois qu'elle aurait écouté avec sympathie ce que je vais lire, quand ses oreilles n'étaient pas de marbre.
Et M. Bergeret, ayant déployé son journal, lut ce qui suit:
LE BUREAU
«Pour se reconnaître dans toute cette affaire, il fallait, à l'origine, quelque application et une certaine méthode critique, avec le loisir de l'exercer. Aussi voit-on que la lumière s'est faite d'abord chez ceux qui, par la qualité de leur esprit et la nature de leurs travaux, étaient plus aptes que d'autres à se débrouiller dans des recherches difficiles. Il ne fallut plus ensuite que du bon sens et de l'attention. Le sens commun suffit aujourd'hui.
»Si la foule a longtemps résisté à la vérité pressante, c'est ce dont il ne faut pas s'étonner: on ne doit s'étonner de rien. Il y a des raisons à tout. C'est à nous de les découvrir. Dans le cas présent, il n'est pas besoin de beaucoup de réflexion pour s'apercevoir que le public a été trompé autant qu'on peut l'être, et qu'on a abusé de sa crédulité touchante. La presse a beaucoup aidé au succès du mensonge. Le gros des journaux s'étant porté au secours des faussaires, les feuilles ont publié surtout des pièces fausses ou falsifiées, des injures et des mensonges. Mais il faut reconnaître que, le plus souvent, c'était pour contenter leur public et répondre aux sentiments intimes du lecteur. Et il est certain que la résistance à la vérité vint de l'instinct populaire.
»La foule, j'entends la foule des gens incapables de penser par eux-mêmes, ne comprit pas; elle ne pouvait pas comprendre. La foule se faisait de l'armée une idée simple. Pour elle, l'armée c'était la parade, le défilé, la revue, les manoeuvres, les uniformes, les bottes, les éperons, les épaulettes, les canons, les drapeaux. C'était aussi la conscription avec les rubans au chapeau et les litres de vin bleu, le quartier, l'exercice, la chambrée, la salle de police, la cantine. C'était encore l'imagerie nationale, les petits tableaux luisants de nos peintres militaires qui peignent des uniformes si frais et des batailles si propres. C'était enfin un symbole de force et de sécurité, d'honneur et de gloire. Ces chefs qui défilent à cheval, l'épée au poing, dans les éclairs de l'acier et les feux de l'or, au son des musiques, au bruit des tambours, comment croire que tantôt, enfermés dans une chambre, courbés sur une table, tête à tête avec des agents brûlés de la Préfecture de police, ils maniaient le grattoir, passaient la gomme ou semaient la sandaraque, effaçant ou mettant un nom sur une pièce, prenaient la plume pour contrefaire des écritures, afin de perdre un innocent; ou bien encore méditaient des travestissements burlesques pour des rendez-vous mystérieux avec le traître qu'il fallait sauver?
»Ce qui, pour la foule, ôtait toute vraisemblance à ces crimes, c'est qu'ils ne sentaient point le grand air, la route matinale, le champ de manoeuvres, le champ de bataille, mais qu'ils avaient une odeur de bureau, un goût de renfermé; c'est qu'ils n'avaient pas l'air militaire. En effet, toutes les pratiques auxquelles on eut recours pour celer l'erreur judiciaire de 1899, toute cette paperasserie infâme, toute cette chicane ignoble et scélérate, pue le bureau, le sale bureau. Tout ce que les quatre murs de papier vert, la table de chêne, l'encrier de porcelaine entouré d'éponge, le couteau de buis, la carafe sur la cheminée, le cartonnier, le rond de cuir peuvent suggérer d'imaginations saugrenues et de pensées mauvaises à ces sédentaires, à ces pauvres «assis», qu'un poète a chantés, à des gratte-papier intrigants et paresseux, humbles et vaniteux, oisifs jusque dans l'accomplissement de leur besogne oiseuse, jaloux les uns des autres et fiers de leur bureau, tout ce qui se peut faire de louche, de faux, de perfide et de bête avec du papier, de l'encre, de la méchanceté et de la sottise, est sorti d'un coin de ce bâtiment sur lequel sont sculptés des trophées d'armes et des grenades fumantes.
»Les travaux qui s'accomplirent là durant quatre années, pour mettre à la charge d'un condamné les preuves qu'on avait négligé de produire avant la condamnation et pour acquitter le coupable que tout accusait et qui s'accusait lui-même, sont d'une monstruosité qui passe l'esprit modéré d'un Français et il s'en dégage une bouffonnerie tragique qu'on goûte mal dans un pays dont la littérature répugne à la confusion des genres. Il faut avoir étudié de près les documents et les enquêtes pour admettre la réalité de ces intrigues et de ces manoeuvres prodigieuses d'audace et d'ineptie, et je conçois que le public, distrait et mal averti, ait refusé d'y croire, alors même qu'elles étaient divulguées.
»Et pourtant il est bien vrai qu'au fond d'un couloir de ministère, sur trente mètres carrés de parquet ciré, quelques bureaucrates à képi, les uns paresseux et fourbes, les autres agités et turbulents, ont, par leur paperasserie perfide et frauduleuse, trahi la justice et trompé tout un grand peuple. Mais si cette affaire qui fut surtout l'affaire de Mercier et des bureaux, a révélé de vilaines moeurs, elle a suscité aussi de beaux caractères.
»Et dans ce bureau même il se trouva un homme qui ne ressemblait nullement à ceux-là. Il avait l'esprit lucide, avec de la finesse et de l'étendue, le caractère grand, une âme patiente, largement humaine, d'une invincible douceur. Il passait avec raison pour un des officiers les plus intelligents de l'armée.
Et, bien que cette singularité des êtres d'une essence trop rare pût lui être nuisible, il avait été nommé lieutenant-colonel le premier des officiers de son âge, et tout lui présageait, dans l'armée, le plus brillant avenir. Ses amis connaissaient son indulgence un peu railleuse et sa bonté solide. Ils le savaient doué du sens supérieur de la beauté, apte à sentir vivement la musique et les lettres, à vivre dans le monde éthéré des idées. Ainsi que tous les hommes dont la vie intérieure est profonde et réfléchie, il développait dans la solitude ses facultés intellectuelles et morales. Cette disposition à se replier sur lui-même, sa simplicité naturelle, son esprit de renoncement et de sacrifice, et cette belle candeur, qui reste parfois comme une grâce dans les âmes les mieux averties du mal universel, faisaient de lui un de ces soldats qu'Alfred de Vigny avait vus ou devinés, calmes héros de chaque jour, qui communiquent aux plus humbles soins qu'ils prennent la noblesse qui est en eux, et pour qui l'accomplissement du devoir régulier est la poésie familière de la vie.
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