Жорж Санд - Lucrezia Floriani

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L'avarice du vieillard causait un profond dégoût au prince; mais Salvator s'en amusait plus qu'il n'en était indigné. Il connaissait bien la nature du paysan, cette âpreté à conserver, cette dureté envers soi-même, cette soif d'acquérir des fonds sans jamais jouir des revenus, cette crainte de l'avenir qui s'étend pour les vieillards laborieux et pauvres au delà du tombeau. Il ne put cependant se défendre d'un peu de mécontentement en entendant Menapace invoquer le souvenir du vieux Ranieri, qui avait joué un si vilain rôle dans l'histoire de la Floriani.

– Ce Ranieri, si je me souviens bien de ce que m'a raconté Lucrezia, dit-il, était un ignoble ladre. Il avait maudit, et voulait déshériter son fils, parce que celui-ci voulait épouser votre fille!

– Il nous a causé du chagrin, c'est vrai, reprit le vieillard sans s'émouvoir; mais à qui la faute? A ce jeune fou, qui voulait épouser une pauvre paysanne. Dans ce temps-là, la Lucrezia n'avait rien; elle avait appris de sa marraine, madame Ranieri, bien des choses inutiles, la musique, les langues, la déclamation…

– … Choses qui lui ont assez bien servi depuis, pourtant! dit Salvator en l'interrompant.

– Choses qui l'ont perdue! reprit l'inflexible vieillard. Il eût mieux valu que la vieille Ranieri, qui ne pouvait rien lui donner pour l'établir, ne l'eût pas prise en si grande amitié, et qu'elle l'eût laissée paysanne, raccommodeuse de filets, fille de pêcheur, comme elle l'était, et femme de pêcheur, comme elle pouvait le devenir. Car j'en savais un bon, qui avait une bonne maison, deux grandes barques, un joli pré, des vaches… Oui! oui! un excellent parti, Pietro Mangiafoco, qui l'aurait épousée si elle avait voulu entendre raison. Au lieu qu'en l'instruisant et en la rendant si belle et si savante, sa marraine a été cause de tout le mal qui s'en est suivi. Memmo Ranieri, son fils, est devenu fou de Lucrezia, et, ne pouvant pas l'épouser, il l'a enlevée. C'est comme cela que ma fille a été séparée de moi, et c'est pour cela que, pendant douze ans, je n'ai pas voulu entendre parler d'elle.

– Si ce n'est pour recevoir l'argent qu'elle lui envoyait! dit Salvator à Karol, oubliant que le pêcheur entendait l'allemand.

Mais cette réflexion ne blessa nullement le vieillard.

– Sans doute, je le recevais, je le plaçais et je le faisais valoir, reprit-il. Je savais qu'elle menait grand train et qu'elle serait peut-être fort aise, un jour, de trouver de quoi vivre, après avoir mangé tout ce qu'elle gagnait. Car, que n'a-t-elle pas gagné? Des millions, à ce qu'on dit! Et que n'a-t-elle pas donné, gaspillé? Ah! c'est une malédiction d'avoir un pareil caractère!

– Oui, oui, c'est un monstre! s'écria Salvator en riant: mais, en attendant, il me semble que le vieux Ranieri a été bien mal avisé de ne pas vouloir la marier avec son fils; il l'aurait fait s'il eût pu deviner que cette petite paysanne gagnerait des millions avec son talent!

– Oui! il l'eût fait, dit Menapace avec le plus grand calme, mais il ne pouvait le deviner; et, en se refusant à un mariage si disproportionné, il était dans son droit: il avait raison, tout autre eût fait comme lui, et moi-même à sa place!

– De sorte que vous ne le blâmez pas, et que peut-être vous êtes resté en fort bons termes avec lui, tandis que son fils séduisait votre fille, faute de pouvoir arracher le consentement du vieux ladre?

– Le vieux ladre, l' avarone , comme on l'appelait, était dur, j'en conviens; mais enfin il était juste, et ce n'était pas un mauvais voisin. Il ne m'a jamais fait de bien ni de mal. En voyant que je ne pardonnais point à ma fille, il m'avait pardonné d'être son père. Et, quant à son fils, il lui a pardonné aussi, quand il a abandonné Lucrezia pour faire un bon mariage.

– Et vous, lui avez-vous pardonné, à ce fils, digne de son père?

– Je ne devais pas lui pardonner, quoique, après tout, il fût dans son droit; il n'avait rien promis par écrit à ma fille; c'est elle qui eut tort de se fier à son amour, et quand il l'a quittée, ils avaient des dettes; elle avait fait de mauvaises affaires dans son entreprise de théâtre, au commencement… D'ailleurs, il est mort, et Dieu est son juge! Mais, pardon! Excellences, j'ai laissé mes filets au bord de l'eau, et s'il venait de l'orage, cette nuit, ils pourraient bien s'en aller. Il faut que je les retire. Ce sont encore de bons filets, et qui prennent du poisson. J'en fournis la table de ma fille, mais elle le paie, da! je ne donne rien pour rien! et je lui dis… «Mange, mange… fais manger tes enfants; heureusement pour eux, ils retrouveront ce poisson-là dans ma bourse!»

VI

– Quelle ignoble nature! dit Karol quand Menapace se fut éloigné.

– C'est la nature humaine dans sa nudité, répondit Salvator. C'est le vrai type de l'homme de peine. Prévoyance sans lumière, probité sans délicatesse, bon sens dépourvu d'idéal, cupidité honnête, mais laide et triste.

– C'est trop peu dire, reprit le prince. Il y a là une immoralité odieuse, et je ne comprends pas que la signora Floriani puisse vivre avec ce spectacle sous les yeux.

– Je présume que lorsqu'elle est venue le chercher, elle ne s'attendait pas à y trouver tant de vile prose. La noble femme, dans son souvenir poétique du vieux père et de la cabane de roseaux, aspirait sans doute à la vie champêtre, au retour de l'innocence patriarcale, à une touchante réconciliation avec ce vieillard qui l'avait maudite, et qu'elle ne nommait qu'en pleurant. Mais il y a peut-être plus de vertu encore à rester ici qu'à y être venue, et, sans doute, elle comprend, elle tolère et elle aime quand même.

– Comprendre et tolérer, cela n'est pas d'une âme délicate; à sa place, je comblerais bien ce vieil avare de bienfaits, mais je ne saurais vivre à ses côtés sans une mortelle souffrance; l'idée seule d'un tel malheur me révolte et me navre.

– Et où vois-tu donc tant de perversité? Cet homme ne comprend pas le luxe, et la libéralité qui vient avec l'aisance dans les bonnes âmes. Il est trop vieux pour sentir que posséder et donner vont ensemble. Il amasse ce qu'il reçoit de sa fille pour le conserver à ses petits-enfants.

– Elle a donc des enfants?

– Elle en avait deux, peut-être en a-t-elle davantage maintenant.

– Et son mari?.. dit Karol avec hésitation, ou est-il?

– Elle n'a jamais été mariée que je sache, répondit tranquillement Salvator.

Le prince garda le silence, et Salvator, devinant ce qu'il pensait, ne sut que dire pour l'en distraire. Certes, il n'y avait pas de bonnes excuses à donner pour ce fait.

– Ce qui explique une conduite abandonnée aux hasards de la vie, reprit Karol au bout d'un instant, c'est l'absence de notions honnêtes dans la première jeunesse. Pouvait-elle en recevoir d'un père qui n'a pas même le sentiment du point d'honneur, et qui, dans tous les désordres de sa fille, n'a vu que l'argent qu'elle gagnait et qu'elle dépensait?

– Tels sont les hommes vus de près, telle est la vie dépouillée de prestige! répondit philosophiquement Salvator. Quand la bonne Floriani me parlait de sa première faute, elle s'accusait seule, et ne se souvenait pas des travers, probablement insupportables, de son père, qui eussent pu cependant lui servir d'excuse. Quand elle parlait de lui, elle vantait, en la déplorant, l'obstination de son courroux. Elle l'attribuait à une vertu antique, à des préjugés respectables. Elle disait, je m'en souviens, que lorsqu'elle serait dégagée de tous les liens du siècle et de toutes les chaînes de l'amour, elle irait se jeter à ses pieds et se purifier auprès de lui. Eh bien! la pauvre pécheresse! elle aura trouvé un sauveur bien indigne d'un si beau repentir, et cette déception n'a pas dû être une des moindres de sa vie. Les grands cœurs voient toujours en beau. Ils sont condamnés à se tromper sans cesse.

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