Жорж Санд - La Daniella, Vol. I
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Le lendemain, c'est-à-dire hier, mon oncle voulut, à l'heure au souper, reprendre la discussion; je vins à bout de reculer toute explication jusque vers neuf heures moins un quart, et je compte l'amener ainsi, avec un quart d'heure de dispute chaque soir, à s'habituer, sans secousse trop vive, à ma diabolique résolution.
Vous allez croire comme lui, peut-être, que j'ai quelque folie en tête, quelque projet de Sardanapale à l'endroit de mon capital de vingt mille francs. Il n'en est rien pourtant. Je n'ai d'autre projet que celui d'aller devant moi, et de ne pas me sentir esclave d'une situation consacrée par un serment.
03 février
Mon oncle réalise mes prévisions. Il s'habitue à mes volontés d'indépendance, et se rassure un peu en me voyant raisonnable d'ailleurs. Puisque j'étais en train de récapituler mon passe pour vous, il faut que je continue et que je vous raconte comment m'est venu ce goût de la peinture sur lequel je n'ai pas osé vous donner les explications que vous me demandiez.
Ici ma jeunesse se passait dans la solitude au sein de la nature. Je ne faisais que lire et rêver. Tout à coup j'eus vaguement la conscience d'une jouissance infiniment plus douce qui s'emparait de moi. C'était celle de voir , bien plus soutenue, bien plus facile en moi que celle de penser . Les premières révélations de cette jouissance me vinrent un jour au coucher du soleil, dans une prairie bordée de grands arbres, où les masses de lumière chaude et d'ombre transparente prirent tout à coup un aspect enchanté. J'avais environ seize ans. Je me demandai pourquoi cet endroit, que j'avais parcouru cent fois avec indifférence ou préoccupation, était, ce jour-là et dans ce moment-là, inondé d'un charme si étrange et si nouveau pour moi.
Je fus quelques jours sans m'en rendre compte. Occupé jusqu'à midi au presbytère par quelques devoirs, c'est-à-dire quelques thèmes ou extraits que mon oncle me donnait régulièrement chaque matin, et que, régulièrement chaque soir, il oubliait d'examiner, je ne pouvais voir l'effet du soleil levant. Je cherchais tout le long du jour, en lisant dans la prairie, à bâtons rompus, le prestige qui m'avait ébloui. Je ne le retrouvais qu'au moment où l'astre s'abaissait vers la cime des collines, et quand les grandes ombres veloutées des masses de végétation rayaient l'or de la prairie étincelante. C'est l'heure que les peintres appellent l'heure de l' effet . Elle me faisait battre le coeur comme l'arrivée d'une personne aimée ou d'un événement extraordinaire. Dans ce moment-là, tout devenait beau sans que je pusse dire pourquoi; les moindres accidents de terrain, la moindre pierre moussue, et même les détails prosaïques du paysage, le linge étendu sur une corde à la porte de la chaumière, les poules grattant le fumier, la baraque de branches et de terre battue, la barrière de bois brut et mal agencé qui, clouée d'un arbre à l'autre, séparait le pré de la chènevière.
-Qu'y a-t-il de si étonnant dans tout cela? me demandais-je; et d'où vient que seul j'en suis frappé? Les gens qui passent ou qui travaillent à la campagne n'y font point d'attention, et mon oncle lui-même, qui est le plus instruit de ceux que je vois, ne m'a jamais parlé d'un pareil phénomène. Est-ce un état de la nature extérieure ou un état de mon âme? est-ce une transfiguration des choses autour de moi ou une simple hallucination de mon cerveau?
Cette heure d'extase garda son mystère pendant quelques jours, parce que c'était, dans la saison, l'heure à laquelle soupait mon oncle, et il était fort sévère quant à la régularité des habitudes de sa maison. Une journée de mon absence ne le tourmentait pas; une minute d'attente devant ma place vide à table le contrariait sérieusement. Il était si bon, d'ailleurs, que je ne craignais rien tant que de lui déplaire. Aussi, dès que le timbre lointain de l'horloge de l'église, et certain vol de pigeons dans la direction du colombier, me marquaient le moment précis où la Marion mettait le couvert, il me fallait m'arracher à ma contemplation et interrompre ma jouissance à demi savourée. Elle me poursuivait alors comme un rêve, et, tout en coupant le gigot ou le jambon en menues tranches pour obéir aux prescriptions de l'abbé Valreg, je voyais passer devant mes yeux des files de buissons aux contours dorés, et des combinaisons de paysages empourprés par les reflets d'un ciel ardent comme la braise.
Mais ces jours d'automne raccourcissant très-vite, j'eus bientôt le loisir auquel j'aspirais, et je pus suivre, avec ce sentiment de la beauté des choses qui s'était éveillé en moi comme un sens nouveau, les admirables dégradations du jour et la succession d'aspects étranges ou sublimes que prenait la campagne. J'étais comme enivré à chaque observation nouvelle, et, bien que nourri de livres poétiques, il ne me venait pas à la pensée de chercher dans les mots le côté descriptif de ma vision. Je trouvais les mots insuffisants, les peintures écrites vagues ou inexactes. Les plus grands poëtes me paraissaient chercher dans la parole un équivalent qui ne saurait s'y trouver. Le plus hardi, le plus pittoresque de tous les modernes, Victor Hugo, ne me suffisait même plus.
C'est à cela que je sentis que la manifestation de mon ivresse intérieure ne serait jamais littéraire. Mon imagination était pauvre ou paresseuse, puisque les plus puissants écrivains ne m'avaient jamais fait pressentir ce que mes yeux seuls venaient de me révéler.
Je fus pourtant bien longtemps avant d'oser me dire que je pouvais être peintre; et même encore aujourd'hui j'ignore si ces premières émotions furent les vrais symptômes d'une vocation déterminée; mais, à coup sûr, elles furent l'appel d'un goût prédominant et insatiable.
J'avais quelque chose comme dix-neuf ans, lorsque, durant mes longues veillées de l'hiver, l'idée, ou plutôt le besoin me vint de me remettre sous les yeux, tant bien que mal, les splendeurs de l'été. Je pris un crayon et je dessinai, admirant naïvement cet essai barbare, et, cette fois, dominé par mon imagination qui me faisait voir autre chose que ce que ma main pouvait exécuter. Le lendemain, je reconnus ma folie et brûlai mon barbouillage; mais je recommençai, et cela dura ainsi plusieurs mois. Tous les soirs, j'étais charmé de mon ébauche; tous les matins, je la détruisais, craignant de m'habituer à la laideur de mon propre ouvrage. Et pourtant les heures de la veillée s'envolaient comme des minutes dans cette mystérieuse élaboration. L'idée me vint enfin d'essayer de copier la nature. Je copiai tout avec une bonne foi sans pareille; je comptais presque les feuilles des branches; je voulais ne rien laisser à l'interprétation, et je perdais, dans le détail, la notion de l'ensemble, sans rendre même le détail, car tout détail est un ensemble par lui-même.
Un jour, mon oncle m'emmena dans un château où je vis enfin de la peinture des maîtres anciens et nouveaux. Mon instinct me poussait vers le paysage. Je restai absorbé devant un Ruysdaël. Je ne le compris pas d'abord. Peu à peu la lumière se fit, et je m'avisai que c'était là une science de toute la vie. Je résolus, dès que je serais indépendant, d'employer ma vie, à moi, selon mes forces, à écrire, avec de la couleur sur de la toile, le rêve de mon âme.
On me prêta de bons dessins; mon oncle me permit même l'achat d'une boîte d'aquarelle. Il ne s'inquiéta pas de ma monomanie; mais, quand, parvenu à ma majorité, je lui révélai ma pensée, je le vis bouleversé. Je m'y attendais. Je résistai avec douceur à ses remontrances. Je savais son respect pour la liberté d'autrui, son aversion pour les paroles inutiles, et ce fonds d'insouciance ou d'optimisme qui part d'une grande candeur et d'une sincère bonté.
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