Émile Zola - Rome
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Mais, aujourd'hui, surtout depuis l'entrée des Italiens à Rome, les grandes fortunes des princes romains s'étaient presque toutes effondrées, et le faste des hauts dignitaires de l'Église avait disparu. Dans sa ruine, le patriciat, s'écartant des charges ecclésiastiques, mal rémunérées, de gloire médiocre, les abandonnait à l'ambition de la petite bourgeoisie. Le cardinal Boccanera, le dernier prince d'antique noblesse revêtu de la pourpre, n'avait guère, pour tenir son rang, que trente mille francs environ, les vingt-deux mille francs de sa charge, augmentés de ce que lui rapportaient certaines autres fonctions; et jamais il n'aurait pu s'en tirer, si donna Serafina n'était venue à son aide, avec les miettes de l'ancienne fortune patrimoniale, qu'il avait jadis abandonnée à ses deux sœurs et à son frère. Donna Serafina et Benedetta faisaient ménage à part, vivaient chez elles, avec leur table, leurs dépenses personnelles, leurs domestiques. Le cardinal n'avait avec lui que son neveu Dario, et jamais il ne donnait un dîner ni une réception. La plus grande dépense était son unique voiture, le lourd carrosse à deux chevaux que le cérémonial lui imposait, car un cardinal ne peut marcher à pied dans Rome. Encore son cocher, un vieux serviteur, lui épargnait-il un palefrenier, par son entêtement à soigner seul le carrosse et les deux chevaux noirs, vieillis comme lui dans la famille. Il y avait deux laquais, le père et le fils, ce dernier né au palais. La femme du cuisinier aidait à la cuisine. Mais les réductions portaient plus encore sur l'antichambre noble et sur la première antichambre; tout l'ancien personnel si brillant et si nombreux se réduisait maintenant à deux petits prêtres, don Vigilio, le secrétaire, qui était en même temps l'auditeur et le maître de maison, et l'abbé Paparelli, le caudataire, qui servait aussi de chapelain et de maître de chambre. Où la foule des gens à gages de toutes conditions avait circulé, emplissant les salles de leur éclat, on ne voyait plus que ces deux petites soutanes noires filer sans bruit, deux ombres discrètes perdues dans la grande ombre des pièces mortes.
Et comme Pierre la comprenait, à présent, la hautaine insouciance du cardinal, laissant le temps achever son œuvre de ruine, dans ce palais des ancêtres, auquel il ne pouvait rendre la vie glorieuse d'autrefois! Bâti pour cette vie, pour le train souverain d'un prince du seizième siècle, le logis croulait, déserté et noir, sur la tête de son dernier maître, qui n'avait plus assez de serviteurs pour le remplir, et qui n'aurait pas su comment payer le plâtre nécessaire aux réparations. Alors, puisque le monde moderne se montrait hostile, puisque la religion n'était plus reine, puisque la société était changée et qu'on allait à l'inconnu, au milieu de la haine et de l'indifférence des générations nouvelles, pourquoi donc ne pas laisser le vieux monde tomber en poudre, dans l'orgueil obstiné de sa gloire séculaire? Les héros seuls mouraient debout, sans rien abandonner du passé, fidèles jusqu'au dernier souffle à la même foi, n'ayant plus que la douloureuse bravoure, l'infinie tristesse d'assister à la lente agonie de leur Dieu. Et, dans le haut portrait du cardinal, dans sa face pâle, si fière, si désespérée et brave, il y avait cette volonté têtue de s'anéantir sous les décombres du vieil édifice social, plutôt que d'en changer une seule pierre.
Le prêtre fut tiré de sa rêverie par le frôlement d'une marche furtive, un petit trot de souris, qui lui fit tourner la tête. Une porte venait de s'ouvrir dans la tenture, et il eut la surprise de voir s'arrêter devant lui un abbé d'une quarantaine d'années, gros et court, qu'on aurait pris pour une vieille fille en jupe noire, très âgée déjà, tellement sa face molle était couturée de rides. C'était l'abbé Paparelli, le caudataire, le maître de chambre, qui, à ce dernier titre, se trouvait chargé d'introduire les visiteurs; et il allait questionner celui-ci, en l'apercevant là, lorsque don Vigilio intervint, pour le mettre au courant.
– Ah! bien, bien! monsieur l'abbé Froment, que Son Éminence daignera recevoir… Il faut attendre, il faut attendre.
Et, de sa marche roulante et muette, il alla reprendre sa place dans la seconde antichambre, où il se tenait d'habitude.
Pierre n'aima point ce visage de vieille dévote, blêmi par le célibat, ravagé par des pratiques trop rudes; et, comme don Vigilio ne s'était pas remis au travail, la tête lasse, les mains brûlées de fièvre, il se hasarda à le questionner. Oh! l'abbé Paparelli, un homme de la foi la plus vive, qui restait par simple humilité dans un poste modeste, près de Son Éminence! D'ailleurs, celle-ci voulait bien l'en récompenser, en ne dédaignant pas, parfois, d'écouter ses avis. Et il y avait, dans les yeux ardents de don Vigilio, une sourde ironie, une colère voilée encore, tandis qu'il continuait à examiner Pierre, l'air rassuré un peu, gagné par l'évidente droiture de cet étranger, qui ne devait faire partie d'aucune bande. Aussi finissait-il par se départir de sa continue et maladive méfiance. Il s'abandonna jusqu'à causer un instant.
– Oui, oui, il y a parfois beaucoup de besogne, et assez dure… Son Éminence appartient à plusieurs congrégations, le Saint-Office, l'Index, les Rites, la Consistoriale. Et, pour l'expédition des affaire qui lui incombent, c'est entre mes mains que tous les dossiers arrivent. Il faut que j'étudie chaque affaire, que je fasse un rapport, enfin que je débrouille la besogne… Sans compter que toute la correspondance, d'autre part, me passe par les mains. Heureusement, Son Éminence est un saint, qui n'intrigue ni pour lui ni pour les autres, ce qui nous permet de vivre un peu à l'écart.
Pierre s'intéressait vivement à ces détails intimes d'une de ces existences de prince de l'Église, si cachées d'ordinaire, déformées souvent par la légende. Il sut que le cardinal, hiver comme été, se levait à six heures du matin. Il disait sa messe dans sa chapelle, une petite pièce, meublée seulement d'un autel en bois peint, et où personne n'entrait jamais. D'ailleurs, son appartement particulier ne se composait que d'une chambre à coucher, une salle à manger et un cabinet de travail, des pièces modestes, étroites, qu'on avait taillées dans une grande salle, à l'aide de cloisons. Il y vivait très enfermé, sans luxe aucun, en homme sobre et pauvre. A huit heures, il déjeunait, une tasse de lait froid. Puis, les matins de séance, il se rendait aux congrégations dont il faisait partie; ou bien, il restait chez lui, à recevoir. Le dîner était à une heure, et la sieste venait ensuite, jusqu'à quatre heures et même cinq en été, la sieste de Rome, le moment sacré, pendant lequel pas un domestique n'aurait osé même frapper à la porte. Les jours de beau temps, au réveil, il faisait une promenade en voiture, du côté de l'ancienne voie Appienne, d'où il revenait au coucher du soleil, lorsqu'on sonnait l' Ave Maria . Et enfin, après avoir reçu de sept à neuf, il soupait, rentrait dans sa chambre, ne reparaissait plus, travaillait seul ou se couchait. Les cardinaux vont chez le pape deux ou trois fois par mois, à jours fixes, pour les besoins du service. Mais, depuis bientôt un an, le camerlingue n'avait pas été admis en audience particulière, ce qui était un signe de disgrâce, une preuve de guerre, dont tout le monde noir causait bas, avec prudence.
– Son Éminence est un peu rude, continuait don Vigilio doucement, heureux de parler, dans un moment de détente. Mais il faut la voir sourire, lorsque sa nièce, la contessina, qu'elle adore, descend l'embrasser… Vous savez que, si vous êtes bien reçu, vous le devrez à la contessina…
A ce moment, il fut interrompu. Un bruit de voix venait de la deuxième antichambre, et il se leva vivement, il s'inclina très bas, en voyant entrer un gros homme à la soutane noire ceinturée de rouge, coiffé d'un chapeau noir à torsade rouge et or, et que l'abbé Paparelli amenait, avec tout un déploiement d'humbles révérences. Il avait fait signe à Pierre de se lever également, il put lui souffler encore:
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