Жорж Санд - Le Piccinino

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Laissons encore un peu Michel rêver et secouer machinalement son pied engourdi, et disons au lecteur pourquoi, malgré son amour pour Rome et les jours agréables qu'il y passait, il se trouvait maintenant aux portes de Catane.

De mois en mois, sa sœur lui avait écrit sous la dictée de son père: «Tu ne peux venir encore, et nous ne pouvons rien arrêter pour notre propre avenir. Le malade est aussi bien portant que peut l'être un homme qui a perdu l'usage de ses bras et de ses jambes. Mais sa tête vit encore et conserve un reste de pouvoir. Voici de l'argent; ménage-le, mon enfant; car, bien que j'aie de l'ouvrage à discrétion, les salaires sont moins forts ici qu'à Rome.»

Michel essayait de ménager cet argent, qui représentait pour lui les sueurs de son père. Il frémissait de honte et d'effroi lorsque sa jeune sœur, qui travaillait à filer la soie (industrie très-répandue dans cette partie de la Sicile), ajoutait en cachette une pièce d'or à l'envoi de son père. C'était évidemment au prix de grandes privations que la pauvre enfant procurait à son frère de quoi se divertir pendant une heure. Michel fit le serment de ne pas toucher à ces pièces d'or, de les rassembler, et de reporter à Mila toutes ses petites économies.

Mais Michel aimait le plaisir; il avait besoin d'un certain luxe, il ne savait pas épargner. Il avait des goûts de prince, c'est-à-dire qu'il aimait à donner, et qu'il récompensait largement le premier facchino qui lui apportait une toile ou une lettre. Et puis, les matériaux du peintre sont fort coûteux. Et puis, enfin, quand Michel se trouvait avec des jeunes gens aisés, il eût rougi de ne point payer son écot comme les autres… Si bien qu'il s'endetta d'une petite somme, bien grosse pour le budget d'un pauvre peintre en bâtiments. Il arriva un moment où la dette, faisant la boule de neige, il fallait fuir honteusement, ou se résigner à quelque travail plus humble que la peinture d'histoire. Michel sacrifia, en frémissant de rage et de douleur, les pièces d'or qu'il avait résolu de reporter un jour à Mila. Mais, se voyant encore loin de compte, il avoua tout dans une lettre à son père, en s'accusant avec une sorte de désespoir. Huit jours après, un banquier fit remettre au jeune homme la somme nécessaire pour s'acquitter et vivre encore quelque temps sur le même pied. Puis, arriva une lettre de Mila, qui disait toujours, sous la dictée de Pier-Angelo: «Une bonne âme m'a prêté l'argent que je t'ai fait passer; mais il me faudra travailler six mois pour m'acquitter. Tâche, mon enfant, de ne pas t'endetter jusque-là, car nous aurions un arriéré dont nous ne pourrions peut-être pas sortir.»

Quoique Michel n'eût jamais subi aucune réprimande de la part de son père, il s'était attendu, cette fois, à quelque reproche. En voyant la bonté inépuisable et le courage philosophique de ce brave ouvrier, il fut navré, et, ne pouvant s'en prendre à lui-même des fautes que sa position l'avait entraîné à commettre, il se reprocha comme un crime d'avoir accepté cette position trop brillante. Il prit une grande résolution, et ce qui l'aida à y persister, ce fut l'idée qu'il accomplissait un grand sacrifice, et que s'il n'avait pas en lui l'étoffe d'un grand peintre, il avait au moins l'héroïsme d'un grand caractère. La vanité entra donc pour beaucoup dans cet effort, mais ce fut une vanité généreuse et naïve. Il paya ses dettes, dit adieu à ses amis, en leur déclarant qu'il abandonnait la peinture, et qu'il allait se faire ouvrier avec son père.

Puis, sans s'annoncer à celui-ci, il mit dans un sac quelques hardes choisies, un album, quelques pastilles d'aquarelle, sans s'apercevoir que c'était encore un reste de luxe et d'art dont il emportait avec lui la pensée, et il partit pour Catane, où nous venons de le voir presque arriver.

III.

MONSEIGNEUR

Malgré ce renoncement héroïque à tous les rêves de sa jeunesse, le pauvre Michel éprouvait en cet instant une sorte de terreur douloureuse. Le voyage l'avait étourdi sur les conséquences de son sacrifice. La vue de l'Etna l'avait exalté. La joie qu'il éprouvait de revoir son excellent père et sa chère petite sœur l'avait soutenu. Mais cet accident fortuit d'une légère blessure au pied, et la nécessité de s'arrêter un instant, lui donnèrent, pour la première fois depuis son départ de Rome, le temps de la réflexion.

Il y avait aussi dans cet instant quelque chose de bien solennel pour sa jeune âme. Il saluait les coupole de sa ville natale, une des plus belles villes du monde, même pour quiconque vient de Rome, et celle dont la situation offre peut-être le coup d'œil le plus imposant.

Cette ville, si souvent bouleversée par le volcan, n'est pas fort ancienne, et le style du dix-septième siècle, qui y domine, n'a pas la grandeur ou la pureté des époques antérieures. Néanmoins, Catane, bâtie sur un plan vaste et avec une largeur antique, a un caractère grec dans son ensemble. La couleur sombre des laves dont elle est sortie, après avoir été engloutie par elles, comme si elle avait repris la vie dans ses propres cendres, à la manière du phénix, la plaine ouverte qui l'environne et les durs rochers de lave qui ont pris racine dans son port, comme pour assombrir de leur reflet austère jusqu'à l'éclat des flots, tout en elle est triste et majestueux.

Mais ce n'était pas l'aspect de cette cité qui préoccupait le plus notre jeune voyageur. Sa propre situation la lui faisait paraître plus morne et plus terrible que ne l'a rendue le passage des feux vomis de l'antre des Cyclopes. Il voyait là un lieu d'épreuves et d'expiations, devant lequel une sueur froide parcourait ses membres. C'est là qu'il allait dire adieu au monde des arts, à la société des gens éclairés, aux libres rêveries, et aux loisirs érudits de l'artiste destiné à de hautes destinées. C'est là qu'il fallait reprendre, après dix ans d'une existence privilégiée, le tablier du manœuvre, le hideux pot à colle, le feston classique, la peinture d'antichambre et de corridor. C'est là surtout qu'il faudrait travailler douze heures par jour et se coucher brisé de fatigue, sans avoir le temps ou la force d'ouvrir un livre ou de rêver dans un musée; là qu'il faudrait ne plus connaître d'autre intimité que celle de ce peuple sicilien, si pauvre et si malpropre, que la poésie de ses traits et de son intelligence peut à peine percer sous les haillons et l'accablement de la misère. Enfin, la porte de Catane était, pour ce pauvre proscrit, celle de la cité maudite dépeinte par le Dante.

A cette idée, un torrent de larmes, longtemps contenu ou détourné, s'échappa de ses yeux, et, qui l'eût vu ainsi, jeune, beau, pâle, assis à la porte d'un palais, et la main négligemment posée sur sa jambe douloureuse, eût songé au gladiateur antique blessé dans le combat, mais pleurant sa défaite plus que sa souffrance.

Les grelots de plusieurs mulets qui montaient la colline, et l'apparition d'une étrange caravane qui se dirigeait sur lui, apportèrent une distraction forcée aux pénibles réflexions de Michel-Ange Lavoratori. Les mulets étaient superbes et richement caparaçonnés et empanachés. Sur leurs longues housses de pourpre brillaient les insignes du cardinalat, la triple croix d'or, surmontée du petit chapeau et des glands. Ils étaient chargés de bagages et menés en main par des valets vêtus de noir, à figure triste et méfiante; puis venaient des abbés et d'autres personnages ecclésiastiques avec des culottes noires, des bas rouges et de larges boucles d'argent sur leurs souliers; les uns à cheval, les autres en litière. Un personnage fort gros, en habit noir, cheveux en bourse, le diamant au doigt, l'épée au côté, venait gravement, sur un âne magnifique. A son air d'importance, plus naïf que les physionomies cauteleuses des gens d'église qui l'entouraient, on pouvait reconnaître le médecin de Son Éminence. Il escortait pas à pas Son Éminence elle-même, portée dans une chaise, ou plutôt dans une grande boîte, par deux hommes vigoureux auprès desquels se tenaient quatre porteurs de rechange. Ce cortége se composait d'une quarantaine de personnes, et l'inutilité de chacune d'elles pouvait se mesurer au degré de recueillement et d'humilité qui se montrait sur sa figure.

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