Жорж Санд - Le Piccinino

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– Je t'approuve, ami, dit Michel, devenu pensif à son tour. J'aime ta fierté, et je crois que ce serait un bon exemple à suivre, même dans ma position et avec les projets que je nourris, d'ailleurs, si j'étais tenté de chercher l'amour au delà de certains obstacles, absurdes, il est vrai, mais énormes!

– Oh! toi, Michel, c'est bien différent. Ces obstacles qui existeraient aujourd'hui entre toi et une grande dame seront rapidement franchis, et, tu l'as dit toi-même, un jour viendra où ces femmes-là te feront des avances. Cette parole, qui s'est échappée de ton cœur, m'a d'abord semblé présomptueuse et ridicule. A présent que je te comprends, je la trouve naturelle et légitime. Oui, tu plairas aux femmes les plus haut placées, toi, parce que tu es dans la fleur de la jeunesse, parce que ta beauté a un caractère délicat et un peu efféminé qui te fait ressembler aux hommes nés pour l'oisiveté, parce que tu as l'habitude de l'élégance, l'instinct des belles manières et de l'aisance dans les habits que tu portes; car il faut tout cela, joint au génie et au succès, pour que ces femmes orgueilleuses oublient l'origine plébéienne de l'artiste. Oui, tu pourras leur paraître un homme, tandis que moi je voudrais en vain me farder; je ne serai jamais qu'un manœuvre, et ma rude enveloppe percera malgré moi. Il serait trop tard à présent: j'ai vingt-six ans!.. Mais je frissonne sous une émotion étrange, en pensant qu'il y a cinq ans, quand j'étais encore maniable comme la cire, comme l'enfance, si quelqu'un eût légitimité et ennobli à mes yeux les instincts qui naissaient en moi, si quelqu'un m'eût parlé comme tu viens de le faire, j'eusse pu suivre une direction analogue à la tienne, et m'élancer dans une carrière enivrante. J'avais l'esprit ouvert au sentiment du beau; je pouvais chanter comme le rossignol, sans m'expliquer mes propres accents, mais avec la puissance de l'inspiration sauvage. Je pouvais lire, comprendre et retenir beaucoup de livres; je comprenais aussi la nature; je lisais dans le ciel et dans l'horizon des mers, dans la verdure des forêts et l'azur des grandes montagnes. Il me semble que j'aurais pu être musicien, poëte ou paysagiste. Et déjà l'amour parlait à mon cœur; déjà m'était apparue celle dont je ne puis détacher ma pensée. Quel stimulant pour moi si je m'étais livré à de violentes tentations!

«Mais j'ai tout refoulé dans mon cœur, craignant d'être parjure envers mes parents et mes amis, craignant de m'avilir à leurs yeux et aux miens en voulant m'élever. Je me suis endurci au travail: mes mains sont devenues calleuses, et mon esprit aussi. Ma poitrine s'est élargie, il est vrai, et mon cœur s'y est développé comme un polype qui me ronge, qui absorbe toute ma vie; mais mon front s'est rétréci, j'en suis certain; l'imagination s'est affaissée sur elle-même; la poésie est morte en moi; il ne m'est resté que la raison, le dévouement, la fermeté, le sacrifice… c'est-à-dire la souffrance! Ah! Michel, déploie tes ailes et quitte cette terre de douleurs! vole, comme un oiseau, aux coupoles des palais et des temples, et, de là-haut, regarde ce pauvre peuple qui se traîne et gémit sous tes pieds. Plains-le, du moins, aimes-le si tu peux, et ne fais jamais rien qui puisse le rabaisser dans ta personne.»

Magnani était profondément ému; mais tout à coup son agitation sembla changer de nature: il tressaillit, se retourna vivement et porta la main sur les branches d'un épais buisson de myrte rose qui masquait derrière lui un enfoncement obscur de la muraille. Ce rideau de verdure, qu'il entr'ouvrit convulsivement, ne cachait qu'une entrée de corridor dérobé, lequel, ne conduisant probablement qu'à des chambres de service, n'était pas indiqué à la circulation du public invité. Michel, étonné du mouvement de Magnani, jeta un regard sur ce couloir à peine éclairé d'une lampe pâlissante et dont l'extrémité se perdait dans les ténèbres. Il lui sembla qu'une forme blanche glissait dans ces ombres, mais si vague, qu'elle était presque insaisissable, et qu'on pouvait être abusé par un reflet de lumière plus vive, que l'écartement du buisson entr'ouvert aurait fait passer sur cette profondeur. Il voulut y pénétrer; Magnani le retint en lui disant:

«Nous n'avons pas le droit d'épier ce qui se passe dans les parties voilées de ce sanctuaire. Mon premier mouvement de curiosité a été irréfléchi: j'avais cru entendre marcher légèrement auprès de moi… et j'ai rêvé, sans doute! je m'imaginais voir remuer ce buisson. Mais c'est une illusion produite par la peur qui s'emparait de moi à l'idée que mon secret allait s'échapper de mes lèvres. Je te quitte, Michel; ces épanchements sont dangereux, ils me troublent; j'ai besoin de rentrer en moi-même et de laisser à la raison le temps de calmer les tempêtes soulevées dans mon sein par ta parole et ton exemple!..»

Magnani s'éloigna précipitamment, et Michel recommença à parcourir le bal. L'aveu de son jeune compagnon, pris d'amour insensé pour une grande dame, avait réveillé en lui une émotion dont il croyait avoir triomphé. Il erra autour des danses pour chercher à s'en distraire, car il sentait sa folie aussi dangereuse, pour le moment, que celle de Magnani. Bien des années devaient s'écouler encore avant qu'il pût se croire de niveau, par son génie, avec toutes les positions sociales: aussi se fit-il un amusement plein d'angoisses à regarder les plus jeunes danseuses, et à chercher en rêve, parmi elles, celle qu'un jour il pourrait regarder avec des yeux enflammés d'amour et d'audace. Probablement il ne la découvrit pas, car il attacha successivement sa fantaisie à plusieurs, et, comme dans ces sortes de châteaux en Espagne, on ne risque rien à être fort difficile, il ne cessa pas de chercher et de discuter avec lui-même le mérite comparé de ces jeunes beautés.

Mais, au milieu de ces aberrations de son cerveau, il vit passer tout à coup la princesse de Palmarosa. Attentif jusque-là à se tenir à une certaine distance des groupes dansants, et à circuler discrètement derrière les gradins de l'amphithéâtre, il se rapprocha involontairement; et, quoique la foule ne fût pas assez compacte pour autoriser ou masquer sa présence, il se trouva presque aux premiers rangs parmi des personnes plus titrées ou plus riches les unes que les autres.

Cette fois, son instinct de fierté ne l'avertit point du péril de sa situation. Un invincible aimant l'attirait et le retenait: la princesse dansait.

Sans doute c'était pour la forme, par convenance, ou par obligeance, car elle ne faisait que marcher, et ne paraissait pas y prendre le moindre plaisir. Mais elle marchait mieux que les autres ne dansaient, et, sans songer à chercher aucune grâce, elle les avait toutes. Cette femme avait réellement un charme étrange qui s'insinuait comme un parfum subtil et finissait par tout dominer ou tout effacer autour d'elle. On eût dit d'une reine au milieu de sa cour, dans quelque royaume ou régnerait la perfection morale et physique.

C'était la chasteté des vierges célestes avec leur sérénité puissante, une pâleur qui n'avait rien d'exagéré ni de maladif, et qui proclamait l'absence d'émotions vives. On disait cette vie mystérieuse consacrée à une abstinence systématique ou à une indifférence exceptionnelle. Pourtant ce n'était point l'apparence d'une froide statue. La bonté animait son regard un peu distrait, et donnait à son faible sourire une suavité inexprimable.

Là, au feu de mille lumières, elle apparaissait à Michel tout autre qu'il ne l'avait vue dans la grotte de la Naïade, une heure auparavant, lorsqu'une étrange clarté ou sa propre imagination la lui avaient fait trouver un peu effrayante. Sa nonchalance était maintenant plus calme que mélancolique, plus habituelle que forcée. Elle avait repris juste assez de vie pour s'emparer du cœur et laisser les sens tranquilles.

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