Жорж Санд - Le Piccinino

Здесь есть возможность читать онлайн «Жорж Санд - Le Piccinino» — ознакомительный отрывок электронной книги совершенно бесплатно, а после прочтения отрывка купить полную версию. В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: literature_19, foreign_antique, foreign_prose, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Le Piccinino: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Le Piccinino»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Le Piccinino — читать онлайн ознакомительный отрывок

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Le Piccinino», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Quand il recouvra sa présence d'esprit, la princesse était déjà à quelques pas de lui. Elle s'éloignait suivie de Pier-Angelo, et, quand ils furent isolés au bout de la salle, ils parurent s'entretenir de quelque détail de la fête. Michel était honteux: son émotion se dissipait rapidement, à la pensée qu'il avait donné à tous ses compagnons le spectacle d'une faiblesse et d'une présomption inouïes: mais, comme les bonnes paroles de la princesse les avaient tous électrisés, comme on s'était remis au travail avec une sorte de rage joyeuse, on remuait, on chantait, on frappait autour de lui, et son aventure n'était qu'un incident perdu, ou du moins incompris, dans la foule. Quelques-uns avaient remarqué, en souriant, qu'il saluait plus bas qu'il n'était besoin, et qu'apparemment c'était une manière aristocratique et galante qu'il avait apportée de loin avec son air fier et ses beaux habits. D'autres pensèrent qu'il avait trébuché sur des planches en voulant s'incliner, et que sa maladresse lui avait fait perdre contenance.

Le seul Magnani l'avait observé attentivement et à moitié deviné.

– Michel, lui dit-il au bout de quelques instants, quand un travail commun les eut rapprochés, tu parais fort timide, mais je te crois follement hardi. Il est certain que la princesse t'a trouvé beau garçon et qu'elle t'a regardé d'une certaine manière qui aurait pu signifier tout autre chose de la part d'une autre femme; mais ne sois pas trop présomptueux, mon enfant; cette bonne princesse est une dame vertueuse; on ne lui a jamais connu d'amant, et si elle en voulait prendre un, il n'est pas probable qu'elle commencerait par un petit peintre à la détrempe, lorsque tant d'illustres seigneurs…

– Taisez-vous, Magnani, dit Michel avec impétuosité; vos plaisanteries me blessent, et je ne vous ai point autorisé à me railler de la sorte; je ne le souffrirai pas.

– Allons, pas de colère, reprit le jeune artisan; je n'ai pas l'intention de t'offenser, et quand on a des bras comme les miens, on serait lâche de provoquer un enfant tel que toi. D'ailleurs, je n'ai pas l'âme malveillante, et, je te l'ai dit, si je te parle franchement, c'est parce que je me sens disposé à t'aimer. Je sens en toi un esprit au-dessus du mien qui me plaît et me charme. Mais je sens aussi que ton caractère est faible et ton imagination folle. Si tu as plus d'intelligence et de finesse, j'ai plus de raison et d'expérience. Ne prends pas mes réflexions en mauvaise part. Tu n'as pas encore d'amis parmi nous, et déjà tu compterais plus d'une antipathie prête à éclater, si tu cherchais à voir clair autour de toi. Je pourrai t'être bon à quelque chose, et, si tu écoutes mes avertissements, tu éviteras beaucoup d'ennuis que tu ne prévois point. Voyons, Michel, me dédaignes-tu, et refuses-tu mon amitié?

– Je te la demande, au contraire, répondit Michel, ému et subjugué par l'accent de franchise de Magnani; et, pour m'en montrer digne, je veux me justifier. Je ne sais rien, je ne crois rien, je ne pense rien de la princesse. Je vois, pour la première fois, d'aussi près, une aussi grande dame, et… Mais pourquoi souris-tu?

– Tu t'arrêtes à mon sourire pour ne point achever ta phrase. Je vais la compléter pour toi. Tu trouves qu'une grande dame est quelque chose de divin, et tu en tombes épris comme un fou. Tu aimes la grandeur! J'ai bien compris cela le premier jour où je t'ai vu.

– Non, non! s'écria Michel, je ne tombe pas amoureux; je ne connais pas cette femme, et, quant à sa grandeur, j'ignore où elle réside. Autant vaudrait dire que je suis épris de son palais, de sa robe, ou de ses diamants, car jusqu'ici je ne lui vois d'autre supériorité que celle d'un goût auquel nous aidons beaucoup, ce me semble, ainsi que son joaillier et sa couturière.

– Puisque tu ne la connais pas autrement, c'est assez bien parlé, reprit Magnani; mais alors m'expliqueras-tu pourquoi tu as failli t'évanouir en lui baisant la main?

– Explique-le-moi toi-même si tu peux; quant à moi je l'ignore. Je savais bien que les dames avaient une manière de se servir de leurs yeux, qui était plus hardie que celle des courtisanes, et en même temps plus dédaigneuse que celle des nonnes. Oui, j'avais remarqué cela: et ce mélange de provocation et de fierté me mettait hors de moi quand il m'arrivait, malgré moi, d'en coudoyer quelques-unes dans la foule. Et c'est pour cela que je haïssais les grandes dames… Mais celle-ci a un regard qui ne ressemble à celui de personne. Je ne saurais dire si c'est langueur voluptueuse ou stupidité bienveillante; mais jamais aucune femme ne m'a regardé ainsi, et… que veux-tu, Magnani? je suis jeune, impressionnable, et cela m'a donné le vertige: voilà tout. Je ne suis point enivré de vanité, je le jure, car je suis bien certain qu'elle t'eût regardé de même si le hasard eût mis ta figure devant elle à la place de la mienne.

– Je n'en crois rien, dit Magnani tout pensif.

Il avait laissé tomber son marteau; il s'était assis sur un gradin. Il paraissait chercher assez péniblement à résoudre un problème.

– Ah! jeunes gens! leur dit le vieux Pier-Angelo, en passant auprès d'eux; vous babillez et ne travaillez pas: il n'y a que les vieux qui sachent se dépêcher.

Sensible au reproche, Michel courut aider à son père, après avoir dit à demi-voix à son nouvel ami qu'il reprendrait plus tard cet entretien avec lui.

– Le mieux pour toi, lui dit à la dérobée Magnani d'un air singulier, sera d'y penser le moins possible.

Michel aimait ardemment son père, et il avait raison. Pier-Angelo était un homme de cœur, de courage et de sens. Artiste à sa manière, il suivait, dans son travail, de bonnes vieilles traditions et ne s'irritait point de voir innover autour de lui. Tout au contraire, il s'assimilait très-vite les progrès qu'on lui faisait comprendre. C'était un caractère facile et enjoué, optimiste en général et tolérant en particulier, ne croyant presque jamais aux mauvaises intentions, mais ne transigeant point avec elles quand il ne pouvait plus se faire d'illusion généreuse; une âme droite, simple, désintéressée, se contentant de peu, s'amusant de tout, aimant le travail pour lui-même et l'argent pour les autres, c'est-à-dire vivant au jour le jour, et ne sachant rien refuser à son prochain.

La Providence avait donné au bouillant Michel le seul guide qu'il fût capable d'accepter: car ce jeune homme était tout le contraire de son père sous plusieurs rapports. Il était inquiet, ombrageux, un peu personnel, porté à l'ambition, au doute et à la colère. Et pourtant c'était une belle âme aussi, parce qu'elle était sincèrement éprise du beau et du grand, et s'abandonnait avec enthousiasme quand on avait justifié sa confiance. Mais il est bien certain que le caractère était moins heureux qu'il n'eût pu l'être, que l'intelligence active et chercheuse se dévorait souvent elle-même; enfin, que l'esprit tumultueux et délicat livrait parfois une bataille acharnée à la tranquillité du cœur.

Si une main rude, la pesante main d'un ouvrier acharné au gain, ou porté à toutes les jalouses indignations républicaines, eût voulu manier le caractère mobile et l'âme souffrante du jeune Michel, elle les eût exaspérés et promptement brisés ou éteints. L'humeur imprévoyante et joviale du vieux Pier-Angelo avait servi de contre-poids et de calmant à ses instincts exaltés. Il lui parlait rarement le langage de la raison froide, et ne contrariait jamais ses inclinations changeantes. Mais il y a dans l'insouciance vaillante de certaines natures une action sympathique qui nous fait rougir de nos faiblesses, et qui agit plus sur nous par l'exemple, par le précepte mis en action simplement et noblement, que tous les discours et les sermons ne sauraient le faire. C'est par là que le bon Pier-Angelo, tout en paraissant céder aux désirs et aux fantaisies de Michel, exerçait pourtant sur lui le seul ascendant qu'il eût été jusque-là capable de subir.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Le Piccinino»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Le Piccinino» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Le Piccinino»

Обсуждение, отзывы о книге «Le Piccinino» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x