Guy Maupassant - Oeuvres complètes de Guy de Maupassant – volume 10
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Mais en peu de temps elle devint plus familière et elle se mit à m’accompagner chaque jour avec un plaisir visible. Elle apportait sous son bras son pliant, ne voulant point permettre que je le prisse, et elle s’asseyait à mon côté. Elle demeurait là pendant des heures, immobile et muette, suivant de l’œil le bout de mon pinceau dans tous ses mouvements. Quand j’obtenais, par une large plaque de couleur posée brusquement avec le couteau, un effet juste et inattendu, elle poussait malgré elle un petit «Aoh» d’étonnement, de joie et d’admiration. Elle avait un sentiment de respect attendri pour mes toiles, de respect presque religieux pour cette reproduction humaine d’une parcelle de l’œuvre divine. Mes études lui apparaissaient comme des sortes de tableaux de sainteté; et parfois elle me parlait de Dieu, essayant de me convertir.
Oh! c’était un drôle de bonhomme que son bon Dieu, une sorte de philosophe de village, sans grands moyens et sans grande puissance, car elle se le figurait toujours désolé des injustices commises sous ses yeux – comme s’il n’avait pas pu les empêcher.
Elle était, d’ailleurs, en termes excellents avec lui, paraissant même confidente de ses secrets et de ses contrariétés. Elle disait: «Dieu veut» ou «Dieu ne veut pas» comme un sergent qui annoncerait au conscrit que: «Le colonel il a ordonné.»
Elle déplorait du fond du cœur mon ignorance des intentions célestes qu’elle s’efforçait de me révéler; et je trouvais chaque jour dans mes poches, dans mon chapeau quand je le laissais par terre, dans ma boîte à couleurs, dans mes souliers cirés devant ma porte au matin, ces petites brochures de piété qu’elle recevait sans doute directement du Paradis.
Je la traitais comme une ancienne amie, avec une franchise cordiale. Mais je m’aperçus bientôt que ses allures avaient un peu changé. Je n’y pris pas garde dans les premiers temps.
Quand je travaillais, soit au fond de mon vallon, soit dans quelque chemin creux, je la voyais soudain paraître, arrivant de sa marche rapide et scandée. Elle s’asseyait brusquement, essoufflée comme si elle eût couru ou comme si quelque émotion profonde l’agitait. Elle était fort rouge, de ce rouge anglais qu’aucun autre peuple ne possède; puis, sans raison, elle pâlissait, devenait couleur de terre et semblait près de défaillir. Peu à peu cependant je la voyais reprendre sa physionomie ordinaire et elle se mettait à parler.
Puis, tout à coup, elle laissait une phrase au milieu, se levait et se sauvait si vite et si étrangement que je cherchais si je n’avais rien fait qui pût lui déplaire ou la blesser.
Enfin je pensai que ce devaient être là ses allures normales, un peu modifiées sans doute en mon honneur dans les premiers temps de notre connaissance.
Quand elle rentrait à la ferme après des heures de marche sur la côte battue du vent, ses longs cheveux tordus en spirales s’étaient souvent déroulés et pendaient comme si leur ressort eût été cassé. Elle ne s’en inquiétait guère, autrefois, et s’en venait dîner sans gêne, dépeignée ainsi par sa sœur la brise.
Maintenant elle montait dans sa chambre pour rajuster ce que j’appelais ses verres de lampe; et quand je lui disais avec une galanterie familière qui la scandalisait toujours: «Vous êtes belle comme un astre aujourd’hui, miss Harriet», un peu de sang lui montait aussitôt aux joues, du sang de jeune fille, du sang de quinze ans.
Puis elle redevint tout à fait sauvage et cessa de venir me voir peindre. Je pensai: «C’est une crise, cela se passera.» Mais cela ne se passait point. Quand je lui parlais, maintenant, elle me répondait, soit avec une indifférence affectée, soit avec une irritation sourde. Et elle avait des brusqueries, des impatiences, des nerfs. Je ne l’apercevais qu’aux repas et nous ne causions plus guère. Je pensai vraiment que je l’avais froissée en quelque chose; et je lui demandai un soir: «Miss Harriet, pourquoi n’êtes-vous plus avec moi comme autrefois? Qu’est-ce que j’ai fait pour vous déplaire? Vous me causez beaucoup de peine!»
Elle répondit, avec un accent de colère tout à fait drôle: «J’été toujours avec vô le même qu’autrefois. Ce n’été pas vrai, pas vrai», et elle courut s’enfermer dans sa chambre.
Elle me regardait par moments d’une étrange façon. Je me suis dit souvent depuis ce temps que les condamnés à mort doivent regarder ainsi quand on leur annonce le dernier jour. Il y avait dans son œil une espèce de folie, une folie mystique et violente; et autre chose encore, une fièvre, un désir exaspéré, impatient et impuissant de l’irréalisé et de l’irréalisable! Et il me semblait qu’il y avait aussi en elle un combat où son cœur luttait contre une force inconnue qu’elle voulait dompter, et peut-être encore autre chose… Que sais-je? que sais-je?
Ce fut vraiment une singulière révélation.
Depuis quelque temps je travaillais chaque matin, dès l’aurore, à un tableau dont voici le sujet:
Un ravin profond, encaissé, dominé par deux talus de ronces et d’arbres s’allongeait, perdu, noyé dans cette vapeur laiteuse, dans cette ouate qui flotte parfois sur les vallons, au lever du jour. Et tout au fond de cette brume épaisse et transparente, on voyait venir, ou plutôt on devinait, un couple humain, un gars et une fille, embrassés, enlacés, elle la tête levée vers lui, lui penché vers elle, et bouche à bouche.
Un premier rayon de soleil, glissant entre les branches, traversait ce brouillard d’aurore, l’illuminait d’un reflet rose derrière les rustiques amoureux, faisait passer leurs ombres vagues dans une clarté argentée. C’était bien, ma foi, fort bien.
Je travaillais dans la descente qui mène au petit val d’Étretat. J’avais par chance, ce matin-là, la buée flottante qu’il me fallait.
Quelque chose se dressa devant moi, comme un fantôme, c’était miss Harriet. En me voyant elle voulut fuir. Mais je l’appelai, criant: «Venez, venez donc, mademoiselle, j’ai un petit tableau pour vous.»
Elle s’approcha, comme à regret. Je lui tendis mon esquisse. Elle ne dit rien, mais elle demeura longtemps immobile à regarder, et brusquement elle se mit à pleurer. Elle pleurait avec des spasmes nerveux comme les gens qui ont beaucoup lutté contre les larmes, et qui ne peuvent plus, qui s’abandonnent en résistant encore. Je me levai d’une secousse, ému moi-même de ce chagrin que je ne comprenais pas, et je lui pris les mains par un mouvement d’affection brusque, un vrai mouvement de Français qui agit plus vite qu’il ne pense.
Elle laissa quelques secondes ses mains dans les miennes, et je les sentis frémir comme si tous ses nerfs se fussent tordus. Puis elle les retira brusquement, ou plutôt, les arracha.
Je l’avais reconnu, ce frisson-là, pour l’avoir déjà senti; et rien ne m’y tromperait. Ah! le frisson d’amour d’une femme, qu’elle ait quinze ou cinquante ans, qu’elle soit du peuple ou du monde, me va si droit au cœur que je n’hésite jamais à le comprendre.
Tout son pauvre être avait tremblé, vibré, défailli. Je le savais. Elle s’en alla sans que j’eusse dit un mot, me laissant surpris comme devant un miracle, et désolé comme si j’eusse commis un crime.
Je ne rentrai pas pour déjeuner. J’allai faire un tour au bord de la falaise, ayant autant envie de pleurer que de rire, trouvant l’aventure comique et déplorable, me sentant ridicule et la jugeant malheureuse à devenir folle.
Je me demandais ce que je devais faire.
Je jugeai que je n’avais plus qu’à partir, et j’en pris tout de suite la résolution.
Après avoir vagabondé jusqu’au dîner, un peu triste, un peu rêveur, je rentrai à l’heure de la soupe.
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