Жорж Санд - Jean Ziska

Здесь есть возможность читать онлайн «Жорж Санд - Jean Ziska» — ознакомительный отрывок электронной книги совершенно бесплатно, а после прочтения отрывка купить полную версию. В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: literature_19, foreign_antique, foreign_prose, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Jean Ziska: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Jean Ziska»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Jean Ziska — читать онлайн ознакомительный отрывок

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Jean Ziska», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Deviner l'histoire de la pensée humaine, voilà en effet à quoi nous sommes réduits en ce temps de scepticisme, après tant de siècles d'hypocrisie. Que dis-je? l'hypocrisie et le scepticisme sont de tous les temps, et presque toujours l'histoire, surtout l'histoire des religions, a été écrite sous l'une ou l'autre inspiration. L'Église a écrit l'histoire, c'est elle qui l'a le plus et le mieux écrite dans le passé: l'Église a été forcée de l'écrire selon ses intérêts, ses ressentiments et ses terreurs. Les souverains ont fait écrire l'histoire, et les souverains ont fait comme l'Église. Comme le pouvoir spirituel et le pouvoir temporel ont été aux prises éternellement, voilà déjà de grandes contradictions entre les historiens des deux camps. Puis les philosophes et les hérétiques ont écrit l'histoire: ressentiment et amertume contre les pouvoirs oppresseurs, crainte et jalousie entre les diverses sectes et les diverses philosophies, ignorance et précipitation de jugement, voilà ce qu'on trouve chez la plupart de ces historiens. Nouvelles contradictions! où est donc la vérité de l'histoire au milieu de ce conflit? L'histoire n'existe pas, je vous le jure; que les pédants en pensent ce qu'ils veulent!

Mais comme la Providence ne fait rien d'inutile, l'humanité, sur laquelle et par laquelle agit chez nous la Providence, ne fait rien d'inutile non plus. Le passé a entassé devant nous des montagnes de matériaux, l'avenir en profitera. Le présent s'en effraie et y porte une main timide. Mais vienne le réveil des grands sentiments, vienne un siècle des lumières qui ne sera ni celui de Léon X ni celui de Louis XIV, mais celui de la justice et de la droiture, l'histoire se fera, et nos petits-enfants en auront enfin une idée nette et bienfaisante.

Quoi, me direz-vous, nous n'avons pas d'histoire? Et qu'avons-nous donc appris dans nos couvents? – Hélas! Mesdames, vous n'y avez appris que l'Évangile, et encore ne l'avez-vous pas compris. Vos filles pourraient commencer à apprendre quelque chose, car on a commencé à faire pour la jeunesse de bons ouvrages comparativement à ceux du passé. Quelques esprits élevés ont jeté de siècle en siècle une certaine clarté progressive sur cet abîme ténébreux. De nos jours de rares intelligences ont indiqué la route; la notion d'une nouvelle méthode supérieure à l'ancienne s'est répandue et tend à se populariser, en dépit de l'hypocrisie sceptique de l'Église et du scepticisme hypocrite de l'Université. Mais les seuls beaux travaux que nous possédions sur l'histoire ne sont encore que des aperçus de sentiment, des éclairs de divination. Je vous l'ai dit, nous en sommes à deviner l'histoire, en attendant qu'on nous la fasse et qu'on nous la donne tout expliquée et toute dévoilée.

Je conviens que certains points principaux semblent être du moins assez bien dépouillés de mensonge et d'ignorance pour qu'on puisse en juger. Si, sur tous les points, la besogne était assez bien débrouillée, l'ouvrage assez dégrossi, pour que la raison et le sentiment n'eussent plus qu'à se prononcer sur la conséquence et la moralité des faits, nous serions déjà bien avancés, et il ne faudrait pas se plaindre: demain nous aurions nos Hérodotes et nos Tacites. Mais nous n'en sommes pas là, et les plus instruits de nos maîtres avouent qu'il y a des côtés (selon moi, ce sont les plus importants) où tout est plongé dans un épais brouillard. Telle est l'histoire des hérésies; je ne vous citerai que celle-là, quoique celle de la religion officielle qu'on vous a enseignée et que vous enseignez à vos enfants soit tout aussi menteuse, tout aussi obscure, tout aussi incertaine. Mais mon sujet m'impose de me borner à la première, et je vous demande si vous en savez quelque chose? Ne rougissez pas d'avouer que non. Vos professeurs n'en savent guère plus.

Et comment le sauraient-ils? Figurez-vous, Madame, qu'il y a là toute une moitié de l'histoire intellectuelle et morale de l'humanité, que l'autre moitié du genre humain a fait disparaître, parce qu'elle la gênait et la menaçait. Il faut que j'essaie de vous faire bien comprendre de quoi il est question, et vous verrez ensuite que cette sainte mère l'hérésie nous a engendrés tout aussi légitimement, tout aussi puissamment que notre autre mère la sainte Église. L'une nous a baptisés, confessés et dirigés de siècle en siècle à la lumière du jour; l'autre nous a travaillé le coeur, réchauffé l'esprit; elle nous a tourmentés, inspirés, poussés en avant de siècle en siècle par ses voix mystérieuses, toujours étouffées et toujours éloquentes; de profundis clamavi ad te , c'est le chant éternel, c'est le cri déchirant de l'hérésie plongée dans les cachots, ensevelie sous les bûchers, scellée vivante dans la tombe, comme elle l'est encore sous les ténébreux arcanes de l'histoire.

Femmes, quand je me rappelle que c'est pour vous que j'écris, je me sens le coeur plus à l'aise; car je n'ai jamais douté que malgré vos vices, vos travers, votre insigne paresse, votre absurde coquetterie, votre frivolité puérile, il n'y eût en vous quelque chose de pur, d'enthousiaste, de candide, de grand et de généreux, que les hommes ont perdu ou n'ont point encore. Vous êtes de beaux enfants. Votre tête est faible, votre éducation misérable, votre prévoyance nulle, votre mémoire vide, vos facultés de raisonnement inertes. La faute n'en est point à vous! Dieu a permis que dans l'oisiveté de votre intelligence votre coeur se développât plus librement que celui des hommes, et que vous conservassiez le feu sacré de l'amour, les trésors du dévouement, les charmes attendrissants de l'incurie romanesque et du désintéressement aveugle. Voilà pourquoi, pauvres femmes, nobles êtres qu'il n'a pas été au pouvoir de l'homme de dégrader, voilà pourquoi l'histoire de l'hérésie doit vous intéresser et vous toucher particulièrement; car vous êtes les filles de l'hérésie, vous êtes toutes des hérétiques; toutes vous protestez dans votre coeur, toutes vous protestez sans succès. Comme celle de l'Église protestante de tous les siècles, votre voix est étouffée sous l'arrêt de l'Église sociale officielle. Vous êtes toutes par nature et par nécessité les disciples de saint Jean, de saint François, et des autres grands apôtres de l'idéal. Vous êtes toutes pauvres à la manière des éternels disciples du paupérisme évangélique; car, suivant la loi du mariage et de la famille, vous ne possédez pas; et c'est à cette absence de pouvoir et d'action dans les intérêts temporels, que vous devez cette tendance idéaliste, cette puissance de sentiment, ces élans d'abnégation qui font de vos âmes le dernier sanctuaire de la vérité, les derniers autels pour le sacrifice.

J'essaierai donc de vous faire l'histoire de l'hérésie au point de vue du sentiment, parce que le sentiment est la porte de votre intelligence.

Vous n'êtes pas sans savoir qu'il y a aujourd'hui une grande lutte engagée dans le monde entre les riches et les pauvres, entre les habiles et les simples, entre le grand nombre qui est faible encore par ignorance, et le petit nombre qui l'exploite par ruse et par force. Vous savez qu'au milieu de cette lutte dont la continuité serait contraire aux desseins de Dieu, des idées profondes ont surgi; qu'elles ont pris toutes les formes, même celles de l'erreur et de la folie: enfin, que mille sectes philosophiques se partagent l'empire des esprits. Vous avez entendu parler de celles qui ont fait la révolution française, des jacobins, des montagnards, des girondins, des dantonistes, des babouvistes, des hébertistes même, etc. Depuis quinze ans, vous avez vu d'autres sectes déployer leurs bannières, d'autres idées, ou plutôt les mêmes idées au fond, prendre de nouvelles formes, chez les saint-simoniens, les doctrinaires, les fouriéristes, les communistes de Lyon, les chartistes d'Angleterre, etc., etc.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Jean Ziska»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Jean Ziska» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Jean Ziska»

Обсуждение, отзывы о книге «Jean Ziska» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x