Émile Zola - Le Rêve

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Brusquement, il tourna le dos, il rentra le soir à Beaumont.

Hubertine venait justement de savoir, chez M. Grandsire, que le procès-verbal, pour la tutelle officieuse, était signé. Et, lorsque Angélique se jeta dans les bras d'Hubert, il vit bien, à l'interrogation suppliante de ses yeux, qu'elle avait compris le vrai motif de son voyage. Alors, simplement, il lui dit:

– Mon enfant, ta mère est morte.

Angélique, pleurante, les embrassa avec passion. Jamais il n'en fut reparlé. Elle était leur fille.

III

Cette année-là, le lundi de la Pentecôte, les Hubert avaient mené Angélique déjeuner aux ruines du château d'Hautecœur, qui domine le Ligneul, à deux lieues en aval de Beaumont; et, le lendemain, après toute cette journée de plein air, de courses et de rires, lorsque la vielle horloge de l'atelier sonna sept heures, la jeune fille dormait encore.

Hubertine dut monter frapper à la porte.

– Eh bien! paresseuse!.. nous avons déjà déjeuné, nous autres.

Vivement Angélique s'habilla, descendit déjeuner seule.

Puis, quand elle entra dans l'atelier, où Hubert et sa femme venaient de se mettre au travail:

– Ah! ce que je dormais! Et cette chasuble qu'on a promise pour dimanche! L'atelier, dont les fenêtres donnaient sur le jardin, était une vaste pièce, conservée presque intacte dans son état primitif.

Au plafond, les deux maîtresses poutres, les trois travées de solives apparentes n'avaient pas même reçu de badigeon, très enfumées, mangées des vers, laissant voir les lattes des entreyous sous les éclats du plâtre. Un des corbeaux de pierre qui soutenaient les poutres, portait une date, 1463; sans doute la date de la construction. La cheminée, également en pierre émiettée et disjointe, gardait son élégance simple, avec ses montants élancés, ses consoles, sa hotte terminée par un couronnement; même, sur la frise, on pouvait distinguer encore, comme fondue par l'âge, une sculpture naïve, un saint Clair, patron des brodeurs. Mais la cheminée ne servait plus, on avait fait de l'âtre une armoire ouverte, en y posant des planches, où s'empilaient des dessins; et c'était maintenant un poêle qui chauffait là pièce, une grosse cloche de fonte, dont le tuyau, après avoir longé le plafond, allait crever la hotte. Les portes, déjà branlantes, dataient de Louis XIV. Des lames de l'ancien parquet achevaient de se pourrir, parmi les feuillets plus récents, remis un à un, à chaque trou. Il y avait près de cent ans que la peinture jaune des murs tenait, déteinte en haut, éraillée dans le bas, tachée de salpêtre. Toutes les années, on parlait de faire repeindre, sans pouvoir s'y décider, par haine du changement.

Hubertine, assise devant le métier où était tendue la chasuble, leva la tête en disant:

– Tu sais que, si nous la livrons dimanche, je t'ai promis une bourriche de pensées pour ton jardin.

Gaiement, Angélique s'exclama:

– C'est vrai… Oh! je vais m'y mettre!.. Mais où donc est mon doigtier? Les outils s'envolent, quand on ne travaille plus.

Elle glissa le vieux doigtier d'ivoire à la seconde phalange de son petit doigt, et elle s'assit de l'autre côté du métier, en face de la fenêtre.

Depuis le milieu du dernier siècle, pas une modification ne s'était produite dans l'aménagement de l'atelier!.. Les modes changeaient, l'art du brodeur se transformait, mais on retrouvait encore là, scellée au mur, la chanlatte, la pièce de bois, où s'appuie le métier, qu'un tréteau mobile porte, à l'autre bout.

Dans les coins, dormaient des outils antiques: un diligent, avec son engrenage et ses brochettes, pour mettre en broche l'or des bobines, sans y toucher; un rouet à main, une sorte de poulie, tordant les fils, qu'on fixait au mur; des tambours de toutes grandeurs, garnis de leur taffetas et de leur éclisse, servant à broder au crochet. Sur une planche, était rangée une vieille collection d'emporte-pièce pour les paillettes; et l'on y voyait aussi une épave, un tatignon de cuivre, le large chandelier classique des anciens brodeurs. Aux boucles d'un râtelier, fait d'une courroie clouée, s'accrochaient des poinçons, des maillets, des marteaux, des fers à découper le vélin, des menne-lourd, ébauchoirs de buis pour modeler les fils, à mesure qu'on les emploie. Sous la table de tilleul où l'on découpait, il y avait un grand dévidoir, dont les deux tourrettes d'osier, mobiles, tendaient un écheveau de laine rouge. Des colliers de bobines aux soies vives, enfilés dans une corde, pendaient près du bahut. Par terre, une corbeille était pleine de bobines vides. Une pelote de ficelle venait de tomber d'une chaise, déroulée.

– Ah! le beau temps, le beau temps! reprit Angélique. Cela fait plaisir de vivre.

Et, avant de se pencher sur son travail, elle s'oubliait encore un instant, devant la fenêtre ouverte, par laquelle entrait la radieuse matinée de mai. Un coin de soleil glissait du comble de la cathédrale, une odeur fraîche de lilas montait du jardin de l'Évêché. Elle souriait, éblouie, baignée de printemps.

Puis, dans un sursaut, comme si elle se fût rendormie:

– Père, je n'ai pas d'or à passer.

Hubert, qui achevait de piquer le décalque d'un dessin de chape, alla chercher au fond du bahut un écheveau, le coupa, effila les deux bouts en égratignant l'or qui recouvrait la soie; et il apporta l'écheveau, enfermé dans une torche de parchemin.

– C'est bien tout?

– Oui, oui. D'un coup d'œil, elle s'était assurée que rien ne manquait plus: les broches chargées des ors différents, le rouge, le vert, le bleu; les bobines de soies de tous les tons; les paillettes, les cannetilles, bouillon ou frisure, dans le pâté, un fond de chapeau servant de boire; les longues aiguillés fines, les pinces d'acier, les dés, les ciseaux, la pelote de cire. Tout cela trottait sur le métier même, sur l'étoffe tendue que protégeait un fort papier gris.

Elle avait enfilé une aiguillée d'or à passer. Mais, dès le premier point, il cassa, et elle dut effiler de nouveau, en égratignant un peu de l'or, qu'elle jeta dans le bourriquet, le carton aux déchets, qui traînait également sur le métier.

– Ah! enfin! dit-elle, quand elle eut piqué son aiguille.

Un grand silence régna. Hubert s'était mis à tendre un métier. Il avait posé les deux ensubles sur la chanlatte et sur le tréteau, bien en face, de façon à placer de droit fil la soie cramoisie de la chape, qu'Hubertine venait de coudre aux coutisses. Et il introduisait les lattes dans les mortaises des ensubles, où il les fixait, à l'aide de quatre clous. Puis, après avoir trélissé à droite et à gauche, il acheva de tendre en reculant les clous. On l'entendit taper du bout des doigts sur l'étoffé, qui résonnait comme un tambour. Angélique était devenue une brodeuse rare, d'une adresse et d'un goût dont s'émerveillaient les Hubert. En dehors de ce qu'ils lui avaient appris, elle apportait sa passion, qui donnait de la vie aux fleurs, de la foi aux symboles. Sous ses mains, la soie et l'or s'animaient, une envolée mystique élançait. les moindres ornements, elle s'y livrait toute, avec son imagination en continuel éveil, sa croyance au monde de l'invisible.

Certaines de ses broderies avaient tellement remué le diocèse de Beaumont, qu'un prêtre, archéologue, et un autre, amateur de tableaux, étaient venus la voir, en s'extasiant devant ses Vierges, qu'ils comparaient aux naïves figures des primitifs.

C'était la même sincérité, le même sentiment de l'au-delà, comme cerclé dans une perfection minutieuse des détails.

Elle avait le don du dessin, un vrai miracle qui, sans professeur, rien qu'avec ses études du soir, à la lampe, lui permettait souvent de corriger ses modèles, de s'en écarter, d'aller à sa fantaisie, créant de la pointe de son aiguille. Aussi les Hubert, qui déclaraient la science du dessin nécessaire à une bonne brodeuse, s'effaçaient-ils devant elle, malgré leur ancienneté dans la partie. Et il s'en arrivaient modestement à n'être plus que ses aides, à la charger de tous les travaux de grand luxe, dont ils lui préparaient les dessous.

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