Marco Lupis - Entretiens Du Siècle Court

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C’est un juge espagnol, Baltasar Garzón, qui avait signé le mandat d’arrêt international pour crimes contre l’humanité. Les accusations reposaient sur presque cent cas de torture contre des citoyens espagnols, et un cas de conspiration en vue de tortures. La Grande-Bretagne n’avait que très récemment signé la Convention internationale contre la torture, et toutes les accusations portaient sur des faits qui s’étaient produits au cours des quatorze derniers mois de son régime.

Le gouvernement chilien s’opposa immédiatement à l’arrestation, à l’extradition et au procès. Une rude bataille légale s’ouvrit dans la Chambre des Lords, l’organe juridique britannique suprême ; elle dura seize mois. Pinochet en appela à son immunité diplomatique en tant qu’ancien chef d’État, mais les Lords la lui refusèrent en vertu de la gravité des accusations, et accordèrent l’extradition, subordonnée à des limites, cependant. Peu de temps après, toutefois, un deuxième arrêt de ces mêmes Lords permit à Pinochet d’éviter l’extradition en raison de sa santé précaire pour des motifs qualifiés “d’humanitaires” -il avait quatre-vingt-deux ans au moment de son arrestation. Après quelques contrôles médicaux, le ministre britannique des Affaires étrangères de l’époque, Jack Straw, autorisa Pinochet à rentrer au Chili en mars 2000, presque deux ans après son assignation à résidence.

Au beau milieu de cette complexe affaire juridique internationale, fin mars 1999, je me rendis à Santiago pour suivre l’évolution de la situation pour le quotidien Il Tempo , et pour rencontrer la fille aînée du Senador vitalicio , Lucia. La Chambre des Lords venait tout juste de refuser l’immunité à Pinochet, et l’avion qui devait le ramener au Chili, comme l’espéraient sa famille et ses partisans, était parti sans lui.

La réaction fut immédiate dans les rues de Santiago. Le vingt-quatre mars, la capitale chilienne avait attendu la décision en retenant son souffle, mais sans être en état de siège. Tandis que des “Carabineros” contrôlaient d’une présence discrète les points chauds de la capitale chilienne -le palais présidentiel de la Moneda, les ambassades de Grande-Bretagne et d’Espagne et les sièges des associations pour et contre le Senador vitalicio - les Chiliens suivaient l’événement, minute par minute, par la couverture massive que toutes les télévisions nationales lui consacraient. L'attention était celle que l’on accorde à un événement historique, avec des directs par satellite de Londres, Madrid et de différents points de Santiago, commencés dès sept heures du matin et poursuivis toute la journée. Un peu moins d’une heure après la décision des Lords, vers midi, heure locale, deux quotidiens du soir étaient déjà prêts pour une édition extraordinaire. L’un d’eux titrait efficacement, en une : « Pinochet a perdu et gagné ».

Dans les moments cruciaux de la matinée, de très nombreux Santiagois s’étaient assemblés autour des postes de télévision installés un peu partout dans les lieux publics, des McDonald's aux plus petites gargotes. On avait même frôlé l’émeute dans un grand magasin du centre quand les clients, furieux, avaient agressé verbalement le directeur pour l’obliger à transmettre le direct de Londres à la télévision.

Dans l’après-midi, après le calme qui avait régné jusqu’alors, les premiers signes de tension s’annoncèrent. À seize heures, heure de Santiago, on enregistrait les premiers heurts entre les étudiants et la police dans le centre de la capitale, au carrefour de l'Alameda [10]et de calle Miraflores, avec un bilan d’une dizaine de blessés et d’une cinquantaine d’étudiants arrêtés.

De nombreux appels au calme, surtout de la part des représentants du gouvernement. Les déclarations menaçantes du général Fernando Rojas Vender (le pilote qui avait bombardé le palais présidentiel de la Moneda), commandant de la Force Aérienne Chilienne, la FACH, fidèle entre toutes, qui avait publiquement soutenu le mardi précédent qu’une atmosphère « semblable à celle du Coup d’État de 1973 » s’installait dans le pays, avaient ainsi été sévèrement censurées par le Gouvernement, qui avait même obligé Rojas à une rectification publique.

L’attention se déplaçait désormais sur le ministre britannique de la Justice, Straw. Et la machine de propagande des soutiens de Pinochet s’était déjà ébranlée à son encontre, visant « à faire connaître à Straw la même fin que Lord Hofmann », soit à discréditer le ministre britannique accusé d’avoir publiquement manifesté dans sa jeunesse de fortes sympathies pour la gauche chilienne durant un de ses voyages au Chili, à l’âge de trente-trois ans. Certains soutenaient même qu’ils pouvaient fournir les preuves d’une rencontre amicale entre le jeune Straw et le Président alors en fonctions, Allende, qui l’aurait invité à prendre un thé.

Bref, les arguments à évoquer ne manquaient pas, pensais-je en me rendant à pied vers le domicile de Lucia Pinochet.

*****

Inés Lucia Pinochet Hiriart est l’aînée. Une belle femme, qui porte assez bien son âge, et mieux encore son nom. Un banal plâtre l’a empêchée d’accompagner ses frères et sœurs à Londres au chevet de son père. Ainsi, sans l’avoir prévu, le sort l’a désignée pour rester à Santiago et représenter le Senador , et surtout le défendre, dans un moment rien moins que facile.

Des fenêtres ouvertes de sa belle maison des beaux quartiers nous parviennent les voix des manifestants qui hurlent des slogans en faveur de son père ; ses trois garçons Hernan, Francisco et Rodrigo à ses côtés, nous parlons pendant près d’une heure des thèmes “chauds” de l’affaire dont dépendent le destin de son père, et, inévitablement, l’avenir du Chili tout entier.

Que pensez-vous de la décision “humanitaire” appliquée à l’égard de votre père ?

J’aurais préféré qu’on reconnaisse à mon père l’immunité complète à laquelle il a droit en tant qu’ancien chef d’État d’un pays souverain. Au lieu d’un procès pénal, on est passé à une discussion politique sur des cas de torture, des crimes divers et un génocide présumés, cédant ainsi aux pressions des socialistes et de ceux qui disent vouloir défendre les droits de l’homme.

Avez-vous parlé à votre père ? Comment a-t-il réagi ?

Mon père n’est pas satisfait par cette solution. On l’avait averti à l’avance quant à la possibilité d’une décision “humanitaire”. Et, bien sûr, il est mécontent que tout cela ait été confié au ministre Jack Straw...

Celui-là même qui était venu au Chili en 1966 et qui, dit-on, alla prendre un thé chez Salvador Allende ?

Exactement, et ça, nous le savions depuis longtemps. Il suffit de voir que quand on a arrêté mon père à Londres, Straw a déclaré que le rêve de sa vie se réalisait.

Quoi qu’il en soit, on est maintenant passé d’un plan juridique à un plan humanitaire…

Tout cela n’a jamais été qu’une affaire politique ! Parler d’une procédure judiciaire revenait à se voiler les yeux, parce qu’il n’y avait pas à débattre de torture, à Londres, mais uniquement d’immunité présidentielle et de souveraineté territoriale.

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