Entendant des bruits de pas et de voix provenant de la lisière d'arbres au pied de la petite colline où il se tenait, Damon contourna le hangar et alla y fouiller. Ce coin du cimetière longeait de hauts pins majestueux, qui séparaient le lieu sacré d'un voisinage banlieusard.
En se découvrant aussi près des maisons, Damon fut curieux de savoir pourquoi personne n'avait rien entendu pendant la nuit ni n'était venu mener sa petite enquête. Il y avait bien eu quelques moments où il avait cru surprendre le scintillement d'un bouclier autour du cimetière, mais il s'était convaincu que cela n'était qu'un effet de son imagination. Si une protection magique avait été créée, peut-être les chasseurs de démons n'étaient-ils pas aussi inutiles qu'il le présumait.
Il était presque arrivé à la limite formée par les arbres quand deux hommes en émergèrent, pour aussitôt stopper net en le voyant. En distinguant les contours blancs d'un édifice à travers les arbres, Damon supposa que le bâtiment de maintenance principal se situait peut-être de l'autre côté de la ligne d'arbres et que ces hommes venaient d'arriver sur leur lieu de travail.
Ces types ne pouvaient avoir emprunté l'une des routes principales pour arriver jusqu'ici⦠ils se seraient retrouvés bloqués par la police. Sans compter que Damon n'avait entendu aucun moteur de voiture dans le lointain, ce qui lui apprit que ces hommes vivaient à peu de distance du cimetière.
« Bonjour, les salua Damon, en réduisant la distance entre eux pour les hypnotiser.
Les deux hommes le considérèrent avec perplexité. Bien des choses étranges s'étaient passées dans ce cimetière ces deux derniers jours, et cela les rendaient méfiants envers tout individu suspect... ce type qui s'avançait tranquillement vers eux correspondait parfaitement à l'idée qu'ils se faisaient de quelqu'un de suspect.
Celui qui portait un marcel blanc sous sa chemise d'uniforme déboutonnée lui répondit d'un ton autoritaire.
â Pouvons-nous vous aider ? Les visiteurs ne sont pas censés se promener par ici.
Damon acquiesça, concentrant ses yeux améthystes vibrants d'intensité sur les deux hommes, souriant presque lorsque leurs visages se radoucirent pour adopter une expression étourdie.
â En fait, je suis là pour vous aider en vous informant que vous avez déjà terminé votre travail de la journée. Votre employeur a dit de retourner au hangar d'entretien et de vous détendre jusqu'à ce que votre temps de travail soit terminé. Vous ne vous rappellez pas m'avoir vu et si quelqu'un vous interroge... vous avez travaillé dur toute la journée.
Le second employé, à la chemise boutonnée et à l'allure plus professionnelle, jeta un regard à son coéquipier.
â Il est temps d'essayer cette télé que tu as branchée dans la cabane.
â Ouais, Jerry Springer nous attend », renchérit le numéro deux dans un état de stupeur.
Damon sourit d'un air malicieux et attendit qu'ils disparaissent complètement de sa vue. Une fois les humains partis, il se retourna pour remonter sur la colline, quand il aperçut un impressionnant monticule de terre exploser dans les airs. Lorsqu'il arriva au sommet de la colline pour s'aviser des progrès d'Alicia, son visage s'assombrit.
Elle n'affrontait plus un seul Faucheur, maintenant⦠mais trois en même temps, et qui, de toute évidence, lui faisaient passer un sale moment. Un grondement rauque monta du fond de sa poitrine lorsque l'un des monstres, avec un coup terrible, fit mordre à Alicia la poussière.
Alicia était allongée là , et leva les yeux de l'endroit où elle avait été projetée. Tout s'était bien passé jusqu'à ce que les Arachs numéro deux et trois aient décidé de se pointer pour lui compliquer la tâche. Damon l'avait aidée et quand il n'avait pas surgi pour affronter les deux autres monstres, elle l'avait cherché des yeux.
Ne le voyant nulle part, elle avait éprouvé une pointe de joie et de frustration mêlée. La joie parce qu'elle pensait qu'il l'autorisait à se battre⦠et de la frustration parce qu'il n'était pas là pour la voir botter les fesses de ces trois saletés. En relevant la tête, elle allait se remettre sur ses pieds quand les Arachs se figèrent tout à coup. Ils restèrent sans bouger pendant une seconde avant d'exploser brusquement comme du verre.
Alicia se protégea le visage des bras pour éviter d'être touchée par toutes ces saletés. Heureusement, tout avait volé vers l'autre côté et loin d'elle. Lorsqu'elle baissa les bras, elle trouva Damon au-dessus d'elle, les jambes autour de ses membres inférieurs, l'air plus furieux que jamais. Elle tressaillit quand il tendit brusquement une main vers elle, offrant ainsi de l'aider à se relever.
« Merde Damon, j'aurais pu les avoir si tu m'avais simplement laissé une chance de le faire, dit-elle en attrapant sa main.
Damon l'aida doucement à se remettre debout et l'attira contre son cÅur. Alicia allait protester quand elle observa la raideur dans sa mâchoire et le regard sévère qui habitait ses yeux d'améthyste. Sa colère s'évanouit en réalisant qu'elle lui avait involontairement fait peur.
â La règle, c'est un monstre à la fois, grommela Damon, se préparant à une dispute qu'il avait l'intention de gagner.
Il fut surpris lorsque Alicia passa une main derrière sa tête, s'assurant au passage de plonger ses doigts dans ses cheveux avant de l'attirer à elle pour un baiser ensorcelant.
Lorsqu'ils finirent par s'écarter l'un de l'autre, Damon, dans un grognement, repoussa Alicia jusqu'au mur de l'abri contre lequel il s'était adossé un peu plus tôt. Le grognement aurait paru menaçant pour bien des gens, mais pour Alicia, c'était terriblement séduisant.
â Tu n'as pas le droit de faire ça, lui interdit tout bas Damon.
Alicia leva vers lui un regard pétillant d'une innocence feinte.
â Pas le droit de faire quoi ?
Damon effleura la joue d'Alicia de la sienne, les lèvres à peine sur sa peau, avant de s'immobiliser près de son oreille.
â Tu n'as pas le droit de me distraire.
â Oh, chuchota Alicia d'une voix séductrice. Tu veux dire, comme ça ?
Elle se hissa sur la pointe des pieds et l'embrassa encore, avec la langue cette fois-ci. Lorsque Damon pressa sa cuisse entre les siennes, elle écarta les jambes et se pressa contre lui. Savourant la sensation, elle se mit à se frotter d'avant en arrière sur lui. Ses yeux se fermèrent lorsque Damon leva la jambe et que ses pieds quittèrent le sol.
â C'est un début, haleta Alicia quand leurs bouches se séparèrent.
Damon sourit d'un air narquois.
â C'est toi qui a commencé. Son sourire s'évanouit et son regard s'assombrit, pour devenir d'un profond améthyste. Maintenant, je vais terminer ça.
Alicia ne put retenir un gémissement et noua les jambes autour de sa taille, continuant de se frotter contre l'érection qu'elle sentait grossir sous la braguette de Damon.
Damon la pressa brutalement contre le mur de la cabane à outils et déchira éhontément sa chemise. Ses mains s'emparèrent de ses seins, pour taquiner leurs pointes durcies sous la dentelle, puis il s'attaqua à son jean.
Alicia détendit les jambes et laissa Damon faire lentement glisser son jean jusqu'à terre. Elle se délesta du vêtement coincé à ses chevilles et leva les jambes pour les nouer de nouveau autour de la taille de son amant. Avec un petit sourire coquin, Damon ouvrit sa braguette et libéra son sexe de cet obstacle entre eux.
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