Magdeleine Genestoux - Noémie Hollemechette

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Jean Claus nous offrit d’aller voir les chiens qui ont été blessés et qui sont soignés dans un coin du jardin qui leur est réservé.

Prenant ma sœur par la main, nous nous sommes dirigés tous les trois vers un grand hangar tout plein de niches; devant s’étendait un grand espace de jardin fermé par une grille de fer. Le petit Claus ouvrit la porte et demanda à un gardien si nous pouvions entrer.

«Oui, oui, les petites demoiselles peuvent voir mes toutous, mais qu’elles ne les touchent pas sans me prévenir, car il y en a quelques-uns de méchants.»

Moi, je pensais que les chiens ne sont jamais méchants.

Il y en avait plusieurs couchés, étendus sur la paille avec une patte cassée; un autre avait un bandage autour du cou, ce qui lui donnait l’air d’un vieux monsieur emmitouflé dans un cache-nez. Mais ce qu’il y avait de plus amusant, c’était un beau chien à grosse tête, qui avait des yeux d’or si bons qu’ils ressemblaient à ceux de Phœbus, et sur la tête duquel on avait posé une casquette de nos soldats avec la jugulaire passée sous le cou. Il avait une si bonne figure que je voulais absolument l’embrasser. Le gardien me dit: «Oh! vous pouvez faire ce que vous voudrez avec lui. C’est un brave homme . Nous l’avons nommé le «brigadier». Il a reçu un éclat d’obus à la cuisse.»

Alors je suis allée vers lui et j’ai embrassé ses bonnes joues.

Naturellement Barbe lui a tiré les oreilles, il n’a même pas bougé, alors elle lui a entouré le cou de ses deux petits bras, il lui a rendu sa caresse en passant sa langue sur sa joue; il était assis sur son derrière et ainsi il était aussi grand que Barbe. Je voulais continuer à voir les autres chiens, regardant si je n’apercevrais pas Phœbus, mais le «gros brigadier» ne nous quittait pas, il se mettait devant nous pour nous empêcher de marcher. Barbe riait et moi j’essayais de le tirer par son collier; mais il était beaucoup plus fort que nous. En luttant, Barbe fut renversée, la casquette du bon chien était penchée sur son oreille; c’était si drôle que nous nous sommes tous mis à rire.

Maman est arrivée à ce moment-là et nous a dit de vite venir avec elle pour nous rendre à l’Hôtel de Ville où nous aurions peut-être des nouvelles de Louvain, dont on ne savait rien ici.

Dans la rue, il y avait un monde fou, tous se dirigeaient vers la place Verte par la rue Nationale. Le petit Claus nous dit que ces gens allaient vers le Palais Royal pour voir la Reine. Comme c’était un peu notre chemin, nous avons suivi la foule. Maman nous tenait chacune par une main et je sentais la sienne se crisper sur mes doigts; aussi je lui dis:

«Maman, tu n’as pas eu de mauvaises nouvelles de Louvain? Dis-le moi!

– Non, non, ma chérie, mais on ne sait rien et c’est justement ce silence qui m’inquiète. Oh! j’aurais dû rester avec Madeleine et ton papa; que sont-ils devenus tous les deux?

– Et Tantine Berthe, où est-elle?

– Si encore ton père avait consenti à s’en aller; mais, lui, je sais, il n’aura jamais quitté sa maison, ou, si sa maison a été brûlée, son Université.

– Comment! sa maison brûlée!

– Non, je veux dire que jamais il ne ferait une chose opposée à ce qu’il considère comme son devoir.

– Oh! oui, c’est bien mon papa, ça!»

Maman s’est penchée sur moi et m’a embrassée, en m’appelant sa petite chérie.

Nous étions sur la place Verte, quand tout à coup on entendit des cris: Vive la Reine, Vive notre petite Princesse! Cela venait de la rue de Meir.

Et, de loin, on voyait arriver un grand landau attelé de deux beaux chevaux noirs.

«C’est la voiture royale!» cria un gamin à côté de moi.

Je me poussai plus près de maman, car je me méfie maintenant des petits garçons qui ne sont pas de Louvain.

«La Reine est dans la voiture avec notre petite princesse Marie-José!» dit une grosse femme qui portait un panier pleins d’œufs.

«Oh! mais les deux Princes sont dans une seconde voiture!» Au moment où la voiture arriva place Verte, toute la foule se mit à crier:

«Vive la Reine, Vivent les Princes!»

La voiture allait au pas, tant il y avait de gens sur la chaussée. Elle passa juste devant nous, et je pus voir vraiment cette petite Princesse si jolie dont la photographie était sur le bureau de papa à Louvain.

Elle était assise auprès de sa mère dans le fond de la voiture. Sa robe était blanche, elle portait un chapeau de paille de riz garni d’une plume d’autruche blanche aussi. Elle a beaucoup de cheveux dont les boucles sortent en masse au-dessous des bords de son chapeau. Elle saluait gentiment de la tête, mais à un moment où la voiture passa devant des soldats d’artillerie réunis dans un coin de la place, elle se leva et envoya des baisers avec sa petite main; ses deux frères se levèrent aussi en agitant leur béret.

Alors la foule cria et hurla comme si elle avait été en délire; les gens entouraient la voiture, et la femme qui était à côté de nous se précipita près de la portière et, se hissant sur le marchepied, elle baisa la main de la Reine et celle de la petite Princesse. Son panier d’œufs était tombé par terre, mais personne n’y fit attention et on écrasa tout.

Comme la foule augmentait, maman prit Barbe dans ses bras et moi je m’accrochai à sa robe.

Les soldats se mirent à entonner la Brabançonne ; tout le monde chantait avec eux, c’était vraiment magnifique. La femme au panier d’œufs pleurait, mais ce n’était par pour ses œufs perdus; je crois même qu’elle a suivi la voiture sans s’inquiéter d’autre chose.

L’Hôtel de Ville, c’est tout près de la place Verte. En y arrivant, on voyait beaucoup de gens devant l’affiche posée sur la porte.

Maman s’approcha, mais il n’y avait pas moyen de lire, nous étions encore trop loin. Un homme se retourna et dit à maman:

«Vous voulez savoir ce qui se passe? Eh bien, voilà: les Allemands ont mis Louvain à sac et la ville est brûlée.»

Maman chancela, mais elle tenait toujours Barbe dans ses bras; alors elle se raidit.

L’homme, regardant maman, murmura:

«Mais qu’a donc la pauvre dame?

– Papa est à Louvain avec ma sœur.

– Il fallait le dire!»

Une femme se mit à adresser des reproches à cet homme en lui disant qu’il devait faire attention aux nouvelles qu’il annonçait.

«Bah, bah! grommela l’homme, j’ai parlé trop vite; on dit que Louvain est incendié, mais on n’en sait rien en réalité.

– Mais je veux le savoir, je veux le savoir», répétait maman.

Barbe pleurait. Maman la mit par terre et poussa les gens qui étaient devant elle afin de pouvoir arriver jusqu’à la porte de l’Hôtel de Ville.

Elle s’adressa à un monsieur décoré qui avait l’air très sérieux, en le suppliant de lui donner des nouvelles de Louvain.

Ce monsieur assura qu’il savait seulement que les Allemands avaient brûlé des monuments à Louvain, mais que les habitants n’avaient pas été molestés – c’est le mot qu’il employa. Mais puisque nous étions de Louvain, il allait chercher des informations certaines afin de nous renseigner exactement. Il dit à maman de revenir dans la soirée et de demander M. Beughel.

Nous sommes retournées au Musée Plantin, maman peut à peine parler et c’est à ce moment que j’écris ces pages sur le bureau du fils de M. Claus.

26 août.

Hier soir, M. Claus est revenu de l’Hôtel de Ville avec maman. Louvain a été bombardé et brûlé, et cinquante automobiles allemandes sont entrées à Malines. M. Claus veut que nous quittions tous Anvers.

Maman a beaucoup pleuré; elle voulait retourner à Louvain, en nous laissant, Barbe et moi, à M. Claus. Alors j’ai supplié maman de me garder avec elle.

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