André Gill - Vingt années de Paris

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On rencontrait là des compagnons dont les noms, accouplés, jurent à cette heure:

Maroteau et Magnard, Francis Enne, Albert Brun, Puissant, Pipe-en-bois, Bellanger et d'autres.

Dans les après-midi de repos, rares d'ailleurs, on partait en expédition pour quelque campagne extra muros , à Belleville ou Charenton, le plus souvent aux mornes plaines chauves de la Glacière, le long du cours sinueux et savonneux de la Bièvre. Je vois encore mon ami, son geste découpé sur le ciel; j'entends sa voix, la brise qui, au-dessus de nos têtes, faisait fâcher les feuilles, le petit bruit doux et triste de la rivière.

On allait ainsi jusqu'à l'humble auberge où sont la table verte au plein air, le vin bleu. — Avancez les lamentables! – On invitait un pauvre.

Puis la Rue offusqua l'Empire; elle fut étranglée. Et, vers le même temps, Vallès alla percher plus bas dans Paris, rue de Tournon, un étage au-dessous de cet aventureux et charmant illuminé, le capitaine Lambert, qui, certainement, aurait franchi le pôle, comme il l'avait promis, si la destinée, brusquement, ne l'eût couché, criblé de balles, dans une capote de simple soldat, devant les murs tragiques de Buzenval.

Mes relations avec Vallès devinrent plus rares; je le rencontrai moins souvent. Il était tout entier repris par ses préoccupations politiques, lesquelles m'ont toujours navré.

Il me convient, toutefois, de rappeler ici le grotesque soupçon qu'on a voulu faire peser sur sa vie, à ce moment. Le mot de police a été prononcé: agent provocateur, a-t-on dit, je crois. Pour qui connaît, de Vallès, la hautaine inflexibilité du caractère, c'était une accusation absurde, à ce point que je n'en ai jamais voulu connaître la teneur précise.

*
* *

A présent, je le perds de vue presque complètement jusqu'au siège, où je le retrouve commandant un bataillon de Ménilmontant, qu'il menait jouer au bouchon, comme les autres, sur le glacis. J'allai voir ses galons et son sabre.

Mais ce harnachement platonique l'ennuyait probablement; il rêvait mieux; car, au 31 octobre, il est cassé, poursuivi. Bientôt je le vois revenir, par les rues encombrées de neige, effacées dans l'ouate brumeuse du ciel d'hiver, que refoule, sans cesse, le canon prussien.

Des soirs, en cachette, il vient partager sa bûche de bois et son pain de paille en mon logis.

Que de fois encore, là, du coin de la cheminée maussade, il nous emporte, oublieux, sur l'aile de sa parole ardente, imagée, au delà des remparts, de l'ennemi, de la saison, de l'angoisse, en des lointains verdoyants, fleuris de ses souvenirs!

Cependant, les jours terribles se suivent. On meurt de faim, on meurt de froid; on ne se plaint pas. Mais la lutte est terminée: vaine espérance, adieu! Voici l'armistice, la honte, – ô douleur!

Et voici la Commune!..

*
* *

Il ne m'appartient pas de préciser le rôle que Vallès a joué dans cette folie effrayante. Je m'en suis peu soucié.

On m'a dit qu'après l'affaire de Châtillon, la mort de Duval, il avait protégé de la foule, sauvé les gendarmes qu'on ramenait prisonniers. Je sais qu'il a été condamné, surtout pour une phrase qu'il n'a ni conseillée ni écrite; puis encore, une farce au ministère de l'instruction publique, où il décréta, pour rire:

Art. 1 er. — L'orthographe est abolie.

Je n'en sais pas plus long. Je ne le vis qu'une fois en ces temps funestes:

Il marchait dans les rangs, un rouleau de papier sous le bras, derrière la manifestation, en cortège, des francs-maçons, chamarrés de symboles, qui s'en allaient parlementer, du côté de Versailles.

– Et vous? lui dis-je en m'approchant, vous n'avez donc pas une écharpe rouge?

– Ne m'en parlez pas; je n'ose la mettre, elle me donne l'air d'un singe. – Elle est là.

– Sous votre bras? dans ce papier?

– Oui; comme un homard!

*
* *

Vallès est, depuis neuf ans, sur la terre d'exil. Sa tête est blanche. Toujours vigoureux et vert, son robuste talent inscrit, parfois, dans nos journaux, sa marque léonine. Faut-il révéler le secret de Polichinelle, dire que c'est lui-même qui signe Jacques Vingtras ?

Il vit de plus en plus seul, regardant les autres, tour à tour, reprendre le chemin de la Patrie. A Londres, le plus souvent; par échappées, à Bruxelles, qui lui rappelle mieux Paris, il reçoit la visite d'une amie qui, aux jours d'effroyable danger, l'a suivi partout, l'exhortant, le conjurant de vivre, voulant le sauvegarder; – mais je m'arrête, craignant d'effleurer la délicatesse d'une modestie héroïque, de manquer, par la moindre indiscrétion, au profond respect que j'éprouve devant cette noble figure du dévouement.

*
* *

Quant aux capacités politiques de Vallès, je les ignore. Elle ne sauraient prévaloir, à mes yeux, sur sa gloire littéraire. Je le voudrais ici, tout simplement, faisant ce qu'il peut faire, étant ce qu'il doit être, ce que Philarète Chasles, rouvrant son cours, après les journées de Mai, n'a pas craint de proclamer en pleine chaire de littérature: «Un des maîtres de la langue française!»

FEU LE BŒUF-GRAS

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Que vont devenir les ambitieux, à cette heure où il n'y a plus de bœuf-gras? Car Monselet l'a dit:

Et l'on n'a pas été grand'chose
Quand on n'a pas été bœuf-gras.

Il est vrai que par la cherté des vivres qui se payent, et la froidure des temps qui courent, une des sept vaches maigres du Pharaon symboliserait mieux la situation. C'est égal: on peut regretter le bœuf-gras. Il était un prétexte à la joie, une tradition gauloise, un divertissement de «haulte graisse», éclatant et sonore, chassant l'ennui devant ses paillons et ses fanfares, un exutoire à la glaudissante furie populaire; et, n'en déplaise aux Spartiates modernes, je crois que la santé des peuples, comme celle des hommes, ne va guère sans rire.

Au reste, ce que j'en dis n'est pas pour exprimer un souci personnel. Le bœuf-gras légendaire m'a comblé pour ma part. J'en ai eu tout mon compte; mieux encore: je l'ai été.

Adsum! Ami des bœufs-gras, bœuf-gras moi-même. Je le fus en 1866 ou 67; consultez les archives du Carnaval. Je n'en conclurai point, selon le mot du plus aimable des lettrés, que cette prérogative ait le moins du monde «agrandi ma chose». On le verra tout à l'heure!

En dehors du lustre, au moins momentané, requis des prétendants, l'honneur d'être bœuf-gras ne vous arrive pas tout décerné dans le gilet. C'est comme la croix d'honneur, cela se demande; et François Polo, fondateur de la Lune , l'avait demandé pour son journal qui, je pense, était un peu moi-même. Ayant obtenu ce comble de faveur, il me pria de choisir mon bœuf, et j'allai voir l'acquéreur.

L'acquéreur des bœufs-gras, cette année-là, c'était Fléchelle, Achille Fléchelle, «le bouillant Achille», comme il dit lui-même, aujourd'hui retiré des affaires, ex-boucher de l'empereur.

Les habitués du café des Bouffes l'ont connu. Dans ces derniers temps, il aimait peu parler de politique; mais fidèle à son client déboulonné, quand Daubray lui lançait des pointes, il se contentait de grogner, moitié figue, moitié raisin, avec un rire entrelardé:

– L'empereur, c'est mon ami; eh! là-bas, petit, faut pas le débiner!.. sans ça… pfwittt! ah! chaleur!..

Et son bras court et gros, fendant l'espace, entaillait un gigot imaginaire.

Au demeurant, jovial et bon enfant; trinquant à la ronde.

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