André Gill - Vingt années de Paris

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Je reviens à mon vœu. On m'a demandé mes notes personnelles; je les donne bénévolement, sans m'inquiéter fort de l'intérêt qu'elles peuvent avoir; mais ce qui est, à coup sûr, intéressant, c'est la conservation du musée du Luxembourg et son maintien à la place qu'il occupe, dans le quartier des Écoles de l'Avenir.

On a proposé de le transporter sur l'autre rive; jamais! Il me paraît aussi nécessaire au début, au développement des esprits, que les Écoles de droit ou de médecine, étant lui-même un foyer d'étude et d'espérance, une oasis pour le rêve aux jours de lutte ou de sombre hiver. Et si les «jeunes» manquent à cette heure de générosité, de sève, d'élan: s'ils s'attardent aux brasseries, s'épuisent en des plaisirs énervants, n'en pourrait-on attribuer quelque peu la cause à cette dévastation progressive du champ de leur éducation?

Pour ne parler que du Luxembourg, n'est-ce pas assez que la guerre en ait fait à peu près chauve le jardin? N'est-ce pas trop que l'Empire, en sa fièvre de spéculation, en ait détruit sa poésie, la Pépinière, ce coin de paradis des rêveurs, aux méandres parfumés, aux parterres encombrés du fouillis des roses, où le printemps, chaque année, ramenait les fronts studieux à l'ombre des lilas nouveaux? Héritage embaumé et charmant, sacré par l'étude et l'amour des aînés, qu'es-tu devenu?

La génération nouvelle n'est-elle pas assez dépossédée? Faut-il qu'on lui enlève encore l'échantillon d'art, le coin de récréation qui lui reste?

Holà! Jeunesse, on te dépouille. Défends ton Musée.

JULES VALLÈS

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Qui, dans un salon ferait peur,
Mais qui, peut-être, dans la rue,
Plairait à la foule en fureur.
Je suis l'ami du pauvre hère
Qui, dans l'ombre, a faim, froid, sommeil,
Comment, artiste, as-tu pu faire
Mon portrait avec du soleil?

Jules Vallès, au bas de sa photographie .

En voilà un que j'aime de tout mon cœur, et que je vais désoler en disant le bien que je pense de lui.

La vérité avant tout: Vallès a le caractère le plus jeune, le plus gai, le plus émerveillé que je connaisse. Ajoutez à cela une santé inébranlable. Il se battrait, peut-être encore, avec acharnement, pour le sourire en coulisse d'une danseuse de corde; et, pour ma part, je l'en félicite. Mais lui, n'aime pas qu'on le sache.

Avec sa chevelure hérissée et rebelle, sa barbe bourrue et retroussée, – barbe et cheveux blancs aujourd'hui, luisants et noirs, jadis, comme charbon de terre, – avec ses yeux hardis, ronds sous les rudes sourcils, son nez coupé court, retroussé, aux narines de dogue ou de Socrate, les trente-deux dents étincelantes rangées sous le pli dédaigneux et amer de sa lèvre, avec tout son masque heurté, aux plans durs, qui semble avoir été martelé par quelque tailleur de fer, en son pays d'Auvergne; avec, surtout, sa voix de cuivre, amoureuse de tempête, et le roulis farouche de son allure, il s'est fait, autrefois, une renommée de casse-cou, d'exalté violent, dur à cuir.

C'est son premier succès, son succès de jeunesse; il y tient.

Et, soigneusement toujours, il a défendu, de la retouche et de l'altération, cette extravagante contrefaçon de sa propre physionomie, où, depuis vingt ans, le public le voit grinçant de la mâchoire, et rageusement campé devant la société.

Moi-même, pour complaire à sa manie bien plus qu'à mon sentiment, ne l'ai-je pas caricaturé en chien crotté, lugubre, traînant, à la queue, une casserole bossuée et retentissante?

*
* *

– J'ai un cou d'athlète, un cou d'Auvergnat, répétait-il souvent; les gens qui ont, comme moi, un cou de taureau…

Je regardai, un jour, ce cou fameux, et, saisi de franchise:

– Vous avez un petit cou, lui dis-je.

Il y eut un silence de quelques secondes; puis Vallès répondit:

– Oui, j'ai un petit cou!

Mais j'avais vu flamber son regard: il était vexé.

Tout le faible de Vallès est là.

Pour ma part, j'aime en lui jusqu'à cet enfantillage persistant de son héroïque désir, lequel ne peut s'accommoder, pour enveloppe, de la taille modeste et de la musculature moins terrifiante que frêle qui lui sont dévolues.

Quand je le rencontrai pour la première fois, il fendait l'espace, en compagnie de Daniel Lévy, son associé d'une heure: secouant une canne énorme, il arpentait le boulevard Montmartre; les pans d'une redingote, allongée démesurément sur commande, flottaient derrière lui; un chapeau vertigineux, élancé de sa tête, menaçait le ciel…

– Il est un peu haut, lui dis-je.

– Jamais trop haut, me cria-t-il, jamais! pour un chapeau d'ambitieux.

A cette époque, il avait déjà fait les Réfractaires , ce chef-d'œuvre de style, d'ironie et de sensibilité. Il venait de terminer, à l' Événement , une série d'articles émus, intimes, de souvenirs, de paysages, dont les merveilleuses qualités de nature, de parfum, de goût et d'élévation s'étaient trouvées peu accessibles au public des journaux, et avaient dû s'interrompre pour céder la place aux chroniques boulevardières.

Ces miettes d'un, art sans précédent jusqu'alors ont été recueillies et publiées sous ce titre: la Rue , en un volume devenu introuvable, et dont je regrette fort qu'on n'ait point fait de nouvelles éditions.

Les favorisés qui en possèdent un exemplaire savent de quelle manière exquise et pénétrante cet orageux Vallès entend et fait entendre la chanson des bois, des champs, Mai , la Lessive , la Rue de province , les grands peupliers droits à l'entrée de son village!..

J'avais dévoré le livre; je rencontrai l'auteur: son aspect, rébarbatif à d'autres, réapparaissait absolument joyeux et séduisant.

Je me sentis invinciblement poussé vers lui, comme je l'avais été, quelques jours auparavant, vers Alphonse Daudet, quand celui-ci m'était apparu au café de Bobino, jeune, radieux, tout poudré de la farine parfumée de son Moulin .

Impressions lointaines qui me sont restées fidèles. Ces deux artistes, ces deux hommes, si différents, sont demeurés pour moi l'objet d'une égale et tendre admiration.

*
* *

Vallès vint loger, rue d'Assas, en la maison de briques dont j'ai parlé déjà, où se sont écoulées les heures de ma vie les meilleures; c'est là que j'ai pu apprécier ce poète, ce rêveur sensible et vaillant, avec sa belle verve éternelle, son intarissable gaieté.

Pour la première fois, en ce moment, paraissait la Rue , son journal, qu'il a refait et refera, toujours sous ce titre: la Rue , qui lui est cher: – une feuille fantaisiste plus fournie d'audace et d'humour que de numéraire. Aussi bien la cuisine en était-elle curieuse à observer, chez Cadart d'abord, dans les salles d'exposition; plus tard, rue Drouot, dans le fond d'une arrière-boutique abandonnée.

C'était une vaste table en bois blanc, où traînaient, pêle-mêle, manuscrits et cornets de frites , aliments confondus de l'esprit et du corps, quelques chaises dépaillées, nombre de cannes, deux ou trois placards violents, piqués d'épingles au mur; et, debout, scandant ses éloquences du poing, Vallès déclamant, ricanant, dictant ses articles, chauffant ses collaborateurs, distribuant la besogne, corrigeant les épreuves. – Une activité furieuse et jamais lassée; des feux d'artifice de saillies, de paradoxes, des fusées de blague, des pétards d'indignation, des chandelles romaines d'enthousiasme; et toujours du talent, une grande forme hardie, latine, bien moderne cependant, lyrique… et, j'ajoute pour l'agacer, romantique.

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