Des lecteurs débattront peut-être pour déterminer dans quelle mesure le Stephen King que je décris dans ces pages est réaliste. Je répondrais « pas très », bien que celui que Roland et Eddie rencontrent à Bridgton (dans Le Chant de Susannah) soit très proche du Stephen King que je me rappelle avoir été, à l’époque. Quant au Stephen King qui fait son apparition dans le volume final… eh bien, disons les choses comme elles viennent : ma femme m’a demandé de bien vouloir avoir l’obligeance de ne pas donner aux fans des indications trop précises quant à l’endroit où nous habitons, ou à notre mode de vie. Je m’y suis engagé. Pas exactement par choix — une partie de ce qui fait que cette histoire se tient, selon moi, c’est cette façon qu’a le monde de la fiction de débouler dans le monde réel — mais parce que cette vie est celle de ma femme tout autant que la mienne, et qu’elle ne doit pas payer le fait de m’aimer ou de vivre à mes côtés. Aussi ai-je rendu en grande partie fictive la géographie du Maine Occidental, faisant confiance aux lecteurs pour saisir l’intention derrière cette prise de liberté et pour comprendre pourquoi j’ai écrit mon rôle de la sorte. Et si vous éprouvez le besoin de passer dire un petit bonjour, je vous prie d’y réfléchir à deux fois. Ma famille et moi jouissons beaucoup moins de notre intimité qu’auparavant, et je n’ai aucun désir d’en céder un peu plus, si cela vous sied. Mes livres sont ma manière à moi de venir à votre rencontre. Qu’ils soient aussi votre manière à vous de venir à ma rencontre. C’est suffisant. Et au nom de Roland et de tout son ka-tet — aujourd’hui dispersé, grand pardon — je tiens à vous remercier de nous avoir accompagnés, et d’avoir partagé cette aventure avec moi. Je n’ai jamais travaillé aussi dur sur un projet de toute ma vie, et je sais — je le sais mieux que quiconque, hélas — qu’il n’a pas été une réussite totale. Mais quelle œuvre d’art ou de faux-semblants peut prétendre l’être ? Et pourtant, malgré tout cela, je ne renierais pas une seule minute de tout ce temps que j’ai passé dans le où et dans le quand de Roland. Ces jours dans l’Entre-Deux-Mondes et dans le Monde Ultime ont été extraordinaires. Ce furent les jours où mon imagination était si limpide que je sentais l’odeur de la poussière et que j’entendais crisser le cuir.
Stephen KING 21 août 2003
Moonlight Becomes You : littéralement : « Le Clair de lune vous va si bien », chanson de Bing Crosby. I Left My Heart in San Francisco : littéralement : « J’ai laissé mon cœur à San Francisco », chanson de Frank Sinatra. (N.d.T.)
Dans Ça, autre roman de Stephen King, l’intrigue s’ouvre sur l’image d’un bateau en papier journal dévalant un caniveau débordant d’eau de pluie. Un petit garçon court derrière et se fait massacrer par un clown ignoble dissimulé dans la bouche d’égout dans laquelle disparaît son bateau. (N.d.T.)
Dans la série Star Trek, les habitants de la planète Vulcain sont doués de pouvoirs psioniques, alliant méditation, concentration, kinésthésie… Spock utilise essentiellement le « Mind-Meld », ou « mélange des esprits », une technique de transmission de pensée par contact, d’union d’une conscience à une autre, qui dure souvent toute une vie. (N.d.T.)
Le Révérend et franc-maçon Norman Vincent Peale est l’auteur de livres intitulés entre autres La Puissance de la Pensée Positive, Quand on veut on peut, ou L’enthousiasme fait la différence. (N.d.T.)
Alan Freed (1922–1963) : Animateur de radio américain, passionné de musique noire américaine, ayant beaucoup contribué dans les années cinquante à la diffusion du rhythm’n’blues, qu’il rebaptisa rock’n’roll pour éviter les préjugés racistes. (N.d.T.)
Richard Penniman (né en 1932) : surnommé « Little Richard », chanteur américain ayant commencé sa carrière dans le blues et le gospel dans les années cinquante, pour opter ensuite pour le rock’n’roll (il est l’auteur du tube Tutti Frutti d’Elvis Presley, entre autres), puis la variété. Aussi connu pour ses textes tendancieux et son comportement outrancier sur scène. (N.d.T.)
Référence à un titre célèbre de Little Richard, Good Golly Miss Molly. (N.d.T.)
Don Pardo et Bill Cullen : célèbres acteurs et présentateurs américains, ayant animé de nombreuses émissions de radio, puis de télévision à partir des années quarante. (N.d.T.)
Yankee Doodle Dandy : film de Michael Curtiz, sorti en 1942, retraçant la vie du célèbre compositeur, acteur, danseur et chanteur George M. Cohan (surnommé « Yankee Doodle Dandy »), avec James Cagney dans le rôle-titre. (N.d.T.)
The Tokens : groupe de musique américain formé en 1955, auteur de nombreux tubes dans les années soixante, notamment The Lion Sleeps Tonight (« Le Lion dort ce soir »). (N.d.T.)
Wanda Jackson : chanteuse de rock américaine, devenue célèbre dès la fin des années cinquante. Lee Dorsey : chanteur de rock’n’roll américain, auteur de nombreux tubes durant les années soixante. (N.d.T.)
Million Dollar Movie : émission de télévision américaine rediffusant le même film tous les soirs par cycles d’une semaine, très populaire dès les années soixante. (N.d.T.)
Le Peuple des Abîmes : film fantastique et d’horreur de Michael Carreras, réalisé en 1968 (titre original : The Lost Continent). Les personnages échouent sur une île peuplée de créatures monstrueuses. (N.d.T.)
Top Hat : comédie musicale de Mark Sandrich, avec Fred Astaire et Ginger Rogers (1935). (N.d.T.)
Le 4 juillet (Fête de l’Indépendance). (N.d.T.)
En français : Dr Fatalis, ennemi juré des 4 Fantastiques, dans la série éponyme de bande dessinée publiée par les Éditions Marvel. (N.d.T.)
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